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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
18 septembre 2017

La pensée unique et la Le Pen

Vous êtes au courant? Il n'y a pas bien longtemps, pour célébrer ce qu'on appelle la rentrée politique, ils ont marqué dans mon téléviseur que cette rentrée est difficile, et que la belle Marine Le Pen reproche la pensée unique. Evidemment, sensible que je suis, j'ai éprouvé beaucoup de chagrin en apprenant que la rentrée politique est si pénible pour notre classe politique. D'autant plus que peu de temps auparavant, la télévision m'avait déjà sensibilisé sur la rentrée difficile de ces pauvres petits enfants traumatisés lorsqu'ils doivent quitter les jupons de leur mère pour aller à l'école. Surtout quand c'est la première fois! Ce n'est pas difficile, dans les deux cas, j'étais tellement ému, que j'en ai pleuré. Et, tout à mon chagrin, j'ai failli oublier le truc de la pensée unique de la mère Le Pen qui, en réalité, est la fille du père Le Pen. Mais, heureusement, me ressaisissant courageusement, j'y suis revenu, à son affaire de pensée unique!

Moi, Régis Ducon Lajoie la Marée Monte, si j'osais, comme il m'est déjà parfois arrivé de le signaler, ce n'est pas la pensée unique de notre classe politique et de nos maîtes à penser, que je reprocherais, mais leurs pensées. Toutefois, ne vous méprenez pas sur ma petite personne. Je reconnais à chacun le droit absolu de penser ce qu'il veut, mais j'aime aussi demander si c'est vrai que moins on pense quoi que ce soit de quoi que ce soit, moins on pense de bêtises, ou est-ce que, au contraire, moins on pense quoi que ce soit de quoi que ce soit, plus on pense de bêtises? Dès que vous aurez trouvé la réponse à cette question, question toute simple que bien des gens n'arrivent pourtant pas à comprendre du premier coup, je suppose que, vous aussi, vous reprocherez à nos maîtres de vouloir mener le monde selon ce qu'ils pensent, au lieu d'essayer de le mener en fonction de ce qu'on sait. Surtout quand ce que se permettent de penser les uns et les autres est en contradiction absolue avec ce qu'on sait pourtant pertinemment.

Et vous reprocherez peut-être aux journalistes de toujours demander à leurs invités ce qu'ils pensent sur le sujet traité au cours d'une émission, au lieu de leur dire: "Que savez-vous à ce sujet? Si vous ne savez rien, taisez-vous et personne ne vous reprochera de garder le silence, mais si vous parlez de ce que vous ne connaissez pas, tout ce que vous direz sera retourné contre vous." Il se pourrait même que vous arriviez à la conclusion que nos dirigeants devraient avoir l'obligation de nous gouverner en pensant à tout, sans rien oublier, tout en se gardant bien de penser quoi que ce soit, de quoi que ce soit, ce qui leur éviterait de courir le risque de penser des bêtises, et de les mettre en pratique, ce qui nous coûte toujours très cher, à nous, les petits citoyens.

Il m'arrive parfois de rappeler que pendant fort longtemps, au conseil du Roy, un des grands seigneurs conseillés du Roy disait: "Voyez-vous, Sire, je crois qu'il faut faire ceci, je pense qu'il faut faire cela, parce que je pense ceci et je pense cela." Tout de suite après, un autre de ces grands seigneurs disait qu'il croyait et pensait autre chose, voir même le contraire, parce qu'il pensait ceci et pensait cela. Et les affaires du Roy allaient fort mal, et elles continuèrent à aller fort mal jusqu'au jour où Richelieu siégea parmi les grands seigneurs conseillers du Roy. Lui, au lieu de croire et de penser quoi que ce soit de quoi que ce soit, veillait à penser à tout et se tuait au travail, et tuait ses collaborateurs au travail pour savoir absolument tout ce qu'on pouvait savoir sur les sujets à traiter. Si bien que lorsqu'il prenait la parole au conseil du Roy, il ne disait pas pas: "Je crois et je pense tout ce que je crois que je pense." Il disait tout simplement: "Après avoir étudié la question, voilà tout ce que nous savons. A partir de ce que nous savons, il n'y a que deux ou trois possiblités d'action, chacune présentant des avantages et des inconvénients qui sont les suivants." Et après avoir énuméré les avantages et inconvénients indéniables de chaque possibilité, il déclarait: "A vous de choisir, Sire."

On cessa ainsi de gouverner le royaume d'après ce que pensaient les conseillés du Roy qui se chamaillaient parce que chacun pensait le contraire de ce que pensait l'autre, ou d'après ce qu'ils pensaient tous à la fois, tout comme on gouverne aujourd'hui selon ce que pensent nos politicards qui se chamaillent parce que chacun se permet de penser ce qu'il a envie de penser, ou d'après ce qu'ils pensent tous à la fois. A la place, grâce au laborieux Richelieu, les décisions du Roy furent prises d'après ce qu'on savait de la réalité! Et, à partir de ce moment, les affaires du Roy allèrent de mieux en mieux, au lieu d'aller de plus en plus mal. Alors, mes bien chers frères, mes bien chères soeurs, et les autres, vous comprendrez pourquoi je reproche à la petite Le Pen de reprocher la pensée unique, au lieu de reprocher à ses semblables de vouloir gouverner selon leurs pensées. A la place, elle ferait bien de se taire quand elle ne sait pas, puis d'imiter Richelieu et de proposer de gouverner comme lui, selon ce qu'on sait, et de demander respectueusement à ceux qui ne savent rien, de fermer leur gueule. A moins, bien sûr, qu'ils l'ouvrent juste pour reconnaître leur incompétence. 

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte

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Bise                    

      

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