Journée du matrimoine

Vous êtes au courant? Il n'y a pas bien longtemps, une belle madame enseignante a décidé d'enseigner qu'on doit dire: "Cet homme et cette femme sont belles", au lieu de dire: "Cet homme et cette femme sont beaux", parce que la femme, selon cette enseignante, doit passer avant l'homme. Ce qui m'a amené à vous présenter deux textes spendides que j'ai écrit tout seul, sans l'aide de ma maman. Fouillez dans mes oeuvres, et vous les reconnaîtrez certainement. D'autant plus que l'un d'eux s'intitule: "La parabole du général". Et voilà que maintenant, il y en a une qui vient nous raconter qu'il faut parler de la journée du matrimoine, au lieu de la journée du patrimoine. Et tout ça au nom des droits de la femme! Car je sais que vous aurez du mal à le croire, mais ces gens prétendent lutter contre le machisme avec des trucs pareils. Moi aussi, je prétends qu'il faut lutter contre la machisme, mais je n'aimerais pas être une femme, parce quand je vois qu'elles sont défendues comme ça, par des gens comme ça, ça ne m'étonne pas que ça aille si mal pour elles.    

Vous croyez vraiment, vous, que le Weinstein n'aurait pas bousculé la pudeur des membres du sexe faible auquels il a manqué de respect? Vous croyez vraiment que ce monsieur que certains traitent de gros porc n'aurait pas commis tous les abus de pouvoir qu'il a commis, si on avait dit "cet homme et cette femme sont belles", ou si on avait parlé de la journée du matrimoine, au lieu de la journée du patrimoine? Et par dessus le marché, nos académiciens s'en mêlent! Ils décident, eux aussi au nom de la défense des femmes, qu'il faut féminiser tous les mots qui n'ont pas de féminin. Oui, mes bien chers frères, mes bien chères soeurs, et les autres, ces génies du savoir et de la culture, ces génies gardiens du savoir et de notre culture, ont décidé qu'il faut créer un féminin pour tous les mots de notre langue qui n'en ont pas, alors que moi, couillon que je suis, j'avais cru jusque là que si nos académiciens sont chargés d'en prendre soin et de la faire évoluer, c'est parce qu'ils la connaissent, notre langue! Et bien non! Ce qu'ils décident depuis quelques temps, me convainc de plus en plus que l'académie française est juste un service de gériatrie, ou un club de vieux effectuant un stage de préparation au séjour en gériatrie qui les attend.

Et c'est certainement pour ça que, l'autre jour, dans un cafè à l'heure de l'apréritif, j'ai entendu de grossiers messieurs essayer de faire de la poësie en déclarant que ces vieilles badernes usagées croient utile de mettre leur décrépitude en lumière, au lieu de rester dans l'ombre de l'oubli qui dissimule leur décrépitude. Mais, me suis-je écriré sur un ton qui témoigne du grand respect que je témoigne à ces vénérables ruines tellement branlantes qu'elles n'ont pas bsesion de se masturber, parce que ça se fait tout seul quand elles font leur toilettes, ou qu'elles y vont, aux toilettes, ce que décrètent nos vénérables académiciens devient immédiatement la règle que tout le monde doit respecter. Oui, vous avez entièrment raison, me répondirent les vilains messieurs grossiers, et c'est bien le malheur! C'est pour ça qu'ils font tant de dégats. Il faudrait vite mettre ces gens à la casse, et les remplacer par de moins gâteux, qui connaissent et comprennent quelque chose à notre langue.

Vous vous en doutez, moi qui ne bois pas, je désapprouve évidemment ces proivrots qui racontent n'importe quoi, mais je fus quand même embarrasé pour leur répondre, car nos camardes citoyens n'ont jamais été autant scolarisés qu'à l'heure actuelle et, sous le prétexte de défendre les femmes qui en ont bien besoin, car elles en ont en effet bien besoin, on saccage ce joyau qui n'en a pas besoin, d'être saccagé. Et ce saccage montre combien même nos élites ne comprennent rien à notre langue, malgrè les longues années passées à l'école. Si vous lisez les textes que je vous ai récemment présenté à ce sujet, vous comprendrez, vous qui êtes intelligents. Mais en attendant, imagine-t-on qu'il y a le moindre machisme ou le moindre féminisme dans le fait de dire une girafe? Une chèvre? Une gazelle? Une bécasse? Une cigogne? Une vipère? Une antilope? Ou croit-on que ces espèces n'ont pas de mâle? Et quand on affirme que le cheval est la plus belle conquête de l'homme, faut-il rajouter que la jument est la plus belle conquête de la femme, et le poulain la plus belle conquête du petit n'enfant, ou du petit déjeuné? Ou que cette affaire de féminisation des mots, au lieu d'être la défense de la femme, c'est la plus belle conquête des ânes? 

Car il s'agit bien de défendre les droits de la femme, n'est-ce pas? C'est bien ça? Alors je présente à nouveau la question que j'ai posée plus haut: croyez-vous vraiment que si on féminise des mots et si on matrimonise au lieu de patrimoniser, les mecs cesseront de coller des torgnolles aux gonzesses, et à les bourrer comme des sauvages, au lieu de leur faire tendrement l'amour? Et ne croyez-vous pas que botter sévèrement le cul des machistes, non pas d'une manière proportionnée, mais tellement disproportionnée, que pas même en rève, ça serait beaucoup plus efficace pour lutter contre le machisme, que de faire mumuse à triturer notre langue à grands coups de masturbations mentales?

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte

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