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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
10 décembre 2017

Bravo!

Vous êtes au courant? Il paraît que désormais, si la SNCF ne vous procure pas le service qu'elle vous fait payer, elle devra vous indemniser. Oui, c'est vrai, ils me l'ont dit dans mon poste de télévision. Lorsque le train qui vous transporte arrivera en retard, vous serez indemnisé par la SNCF en fonction de l'importance du retard. Voilà une idée de génie!!! C'est normal, me direz-vous, qu'une entreprise privée ne vous ayant pas procuré le service qu'elle vous a vendu, vous indemnise avec son argent. Et nous savons bien que si une entreprise privée doit trop souvent indemniser les clients ayant à se plaindre, elle finit par faire faillite et ses employés perdent leur travail, ce qui les pousse à s'appliquer à satisfaire les clients. Par contre, c'est avec votre argent et le mien que La SNCF indemnise le voyageur n'ayant pas reçu le service qu'on lui a vendu! En effet, avec ses 12 millards de déficit en 2015, sans parler de celui des autres années, la SNCF vit continuellement sur le dos du camarade citoyen contribuable, car il paraît que cette belle entreprise que le monde entier nous envie, coûte déjà à chaque citoyen payant l'impôt sur le revenu, la bagatelle de 1000 euros par an.

C'est à dire, si nous comprenons bien, que plus la SNCF travail mal, plus le nombre de camarades voyageurs à dédommager augmente, et plus ce nombre augmente, plus ça coûte cher au contribuable, parce que le camarade voyageur dédommagé par la SNCF, est dédommagé par la SNCF, certes, mais avec l'argent du camarade citoyen contribuable qui, lui, n'y est pour rien. Bravo! Par dessus le marché, les installations de cette merveilleuse entreprise nationale, dont on nous a tellement vanté les mérites, sont lamentablement vétustes, malgré l'incomparable efficacité de son personnel infiniment compétent et dévoué, qui, sous l'impultion des syndicats français que le monde entier nous envie, ne pense qu'à se sacrifier pour le bien commun que procure le service public dont on nous parle tant. N'est-ce pas? Dans ces conditions, on ne peut pas prétendre que les déficits de cette entreprise soient provoqués par les travaux de maintenance des installations, pas plus qu'on peut prétendre que les 1000 euros par an que cette belle entreprise coûte au contribuable servent à effectuer les travaux d'entretien et de rénovation des installations de cette merveilleuse entreprise. Et en plus, pendant très longtemps, le client voyageur n'était pas traité comme un client, mais comme un usager qu'on avait l'obligeance de bien vouloir transporter, et qui n'avait pas intérêt à se plaindre de la mauvaise qualité du service, ni de la façon arrogante dont le dévoué personnel de cette merveilleuse entreprise le traitait.

Mes bien chères soeurs, mes bien chers frères, et les autres, j'ai bien peur que de mauvais esprits prétendent que si cette entreprise en est là, c'est forcément parce que parmi le personnel de cette entreprise, des gens qui étaient payés pour faire ce qu'il fallait pour éviter ça, n'ont pas fait ce qu'il fallait pour éviter ça. Je vous parie même que ces mauvais esprits iront jusqu'à dire qu'il y a eu des membres du personnel qui ont fait tout ce qu'il fallait pour en arriver là, alors qu'ils étaient payés pour faire le contraire, c'est à dire pour faire ce qu'il fallait pour éviter ça. Et vous verrez que si nous les suivions, nous finirions par conclure que ce sont les membres du personnel de la SNCF qui devraient payer de leur poche les sommes versées aux voyageurs pour les dédommager de ne pas avoir reçu le service que ces voyageurs ont payé, au lieu de soutenir cette entreprise en prenant encore et toujours plus d'argent dans la poche du contribuable qui n'y est pour rien.   

Ne présentez surtout pas ce texte à des membres du personnel de la SNCF; son contenu les fâcharait tellement, qu'ils se mettraient encore en grève, et ça nous coûterait encore plus cher, à cause de ce que de mauvais esprits prétendent, ou pourraient prétendre. 

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte

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