Carole Bouquet chez moi.

Vous êtes au courant? Carole Bouquet est venu parler chez moi dans mon poste de télévision ou dans mon poste de radio. Je le sais, c'est ma femme qui me l'a dit. Et j'ose avouer que je la trouve belle, désirable, et même si je n'avais pas envie de me la faire, je dirais quand même qu'elle est belle et désirable, au moins par politesse, au moins par galanterie, car il faut vraiment être un goujat, pour insulter une femme en ne rendant pas hommage à sa beauté, à son charme, à son sexe à pile, en ne déclarant pas qu'elle vous donne bien des envies. Même quand une femme n'inspire aucune idée coquine, la moindre des choses, la moindre des délicatesses, c'est de faire semblant. Non? Carole Bouquet n'est certes pas la seule à susciter la convoitise des mâles. Reconnaissons-le, bien que ne l'égalant en rien, d'autres mériteraient quelques compliments, mais je rends hommage à la beauté exceptionnelle de cette belle dame, j'ose exprimer à quel point elle est désirable, elle, uniquement elle et pas les autres, parce qu'avec elle, je sais que je peux, je sais que je dois, puisqu'elle a eu l'intelligence de déclarer dans mon téléviseur ou dans ma radio, qu'elle défend les femmes battues, mais que lorsqu'on la sifflait dans la rue en Italie, non seulement elle ne se sentait pas sexuellement agressée, mais cela la flattait. Ce qui montre qu'elle comprend la différence qu'il y a entre le compliment et l'agression. Et comme je la comprends! J'avoue ici combien je serais flatté si toutes les femmes sifflaient sur mon passage, pour me témoigner l'émoi que ma mâle beauté et mon sexe à piles rechargeables provoque jusqu'au plus profond de leur âme, et du reste. Comme j'aimerais que, tombées sous mon charme, elles me suivent toutes en laissant sur le sol les mêmes traces que laisserait un troupeau d'escargots sauvages, parce que, à ma vue, l'âme éblouie de chacune verserait des larmes de joie et d'amour, fraîches comme la rosée du matin.   

Jean Yanne disait: "Je prendrais les féministes au sérieux, lorsqu'elles diront elle pleut, elle vente, elle neige." Et une chienne de garde répondit un jour qu'elle prenait cela à son compte. Sans prétendre qu'il faut être complètement crétin pour répondre cela à la remarque de Jean Yanne, car ça risquerait de me coûter bien trop cher, je ferai observer que moi, un homme, un vrai, un dur à cuire, surtout à l'eau froide, je suis une personne, voir une personne charmante, tout en étant un individu, au même titre qu'une femme est tout autant une personne et un individu. Cette remarque conduirait peut-être des féministes et certains de nos maîtres à penser à la conclusion que pour décider qu'on devrait dire qu'elle pleut ou qu'elle vente, au lieu de dire qu'il pleut ou qu'il vente, il faut vraiment ne rien comprendre à notre langue. On pourrait même avoir l'impression que non seulement le niveau de compréhension de ces gens n'est pas sans faille, mais que ce n'est qu'une énorme faille. Et j'en arrive à me réjouir de la chance que j'ai d'être un homme, car ça m'évite d'être défendu par des gens qui comprennent tout, certes, mais hélas de travers. A moins que ce soit de la ruse?

Je n'ai jamais sifflé les femmes dans la rue, ni ailleurs, mais j'ai l'intention de prendre des cours par correspondance pour apprendre à ne jamais siffler, de peur d'être condamné pour agression sexuelle le jour où, malencontreusement, par mégarde, je risquerais de siffler au moment où une gente dame plus ou moins désirable que je n'aurais pas vue passerait par là. Car, vous êtes certainement déjà au courant, siffler ou faire d'autres compliments à une femme sera désormais un délit. Y compris si c'est un tas de boue, demanderont quelques mal éduqués? Cela est d'autant moins précisé que, vous l'aurez certainement déjà remarqué, on peut dire qu'un homme est un tas de boue, mais le dire d'une femme pourrait désormais avoir de graves conséquences. Avec tout ça, quand on sait que des messieurs collent des torgnoles à tuer un boeuf à leur épouse bien aimée, et que des dames expliquent ce que des mâles se permettent dans le métro aux heures où les voyageurs sont serrés les uns contre les autres par la force des choses, on se demande si ceux qui attachent tellement d'importance aux coups de sifflet, n'ont pas perdu le sens de la mesure.

Et moi, le petit MOI que je suis, je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajois la Marée Monte

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Bise