Référendum SNCF

Vous êtes au courant? Le personnel de la SNCF a participé à un référendum pour répondre massivement NON à la réforme que le gouvernement a l'intention de réformer. Avec ça, je vous parie que nombreux seront ceux qui seront émerveillés à la fois par l'esprit de corps dont les membres du personnel de cette entreprise à fait preuve à cette occasion, ainsi que par son sens de la démocratie. Et moi je suis encore plus émerveillé de voir que des gens émerveillés sont émerveillés parce qu'ils croient qu'il s'agit là de démocratie.

Ceux qui me lisent régulièrement le savent, je suis un démocrate radical et, en tant que tel, je demande à ce qu'on ait recours au référendum pour tout et en tout. Oui, mais je veux cela pour agir démocratiquement à moindre frais, et pas le contraire. Vous comprenez? Non? C'est pourtant facile! Imaginez que ma femme et moi fassions un référendum pour savoir si nous sommes d'accords, elle et moi, pour que chaque habitant de notre beau pays nous verse une rente de un euro par jour, parce que nous voudrions avoir nos privilèges, nous aussi, avec un statut spécial, bien à nous. Je vous parie que ma femme et moi voterions massivement: OUI! Vous n'auriez plus qu'à en faire autant pour exiger la même chose pour votre femme et pour vous, et pour nous refuser, à ma femme et à moi, ce que nous aurions voté massivement, elle et moi. Mais vous verrez que des vilains qui ne respectent pas les vieux comme celui que je suis, diront que je suis un crétin d'expliquer des choses pareilles. N'est-ce pas qu'ils diront ça? Et, à mon grand regret, je dois bien reconnaître que ces vilains auront raison. Oui,  mais si on trouve ça idiot quand je l'explique à propos de ma femme et de moi, et de vous et de la vôtre, c'est également très méchant pour les syndicats et le personnel de la SNCF car, toutes proportions gardées, ou si vous préférez, à l'échelle, c'est bien ce que sont en train de nous faire le personnel de la SNCF et les syndicats, pour s'opposer au gouvernement que nous, le peuple, avons légitimement élu. Pas vrai?

Justement, étant donné que le personnel de la SNCF vient de célébrer ce référendum dans l'allégresse, ou dans la peine, je propose un plus sérieusement d'arrêter les négociations en cours, et d'organiser au plus vite un référendum pour demander, non pas aux syndicats et au personnel de la SNCF, mais au peuple, si la majorité du peuple est d'accord avec la réforme voulue par le gouvernement, en nous expliquant bien ce que nous coûte cette entreprise sans cette réforme. Et, étant donné que lorsque nous travaillons dans une entreprise aussi endettée, le patron de cette entreprise doit déposer le bilan à temps pour ne pas aller en prison, l'entreprise fait faillite et nous sommes au chômage, je propose qu'on fasse un référendum pour nous demander si nous voulons faire la même chose avec la SNCF, afin que des concurrents la remplacent. Tout ça en expliquant bien, encore et toujours, ce que coûte la SNCF à chacun de nous, au lieu de rapporter ce que doit nous rapporter une entreprise normale. Et nous devrions profiter de l'occasion pour faire également un référendum pour demander, à nous, le peuple, si nous voulons que le personnel de la SNCF et les syndicats soient condamnés à nous payer tout ce que l'action du personnel de cette entreprise nous coûte directement et indirectement avec ces grèves que les cheminots et leurs syndicats affectionnent tant. Tout cela, bien entendu, à hauteur du préjudice causé à chacun de nous.

Naturellement, lorsqu'on est un vrai démocrate, on admet que quiquonque ne se plie pas à la volonté du peuple qui s'exprime directement à travers un référendum, ne mérite pas un châtiment proportionné, mais un châtiment tellement disproportionné, que pas même en rêve. Pas vrai?

Et comme d'organiser un référendum, ça coûte cher, et que nous sommes obligés de faire cette dépense à cause d'eux, je propose également de les condamner à payer ce que coûte ce référendum. Voilà ce j'appelle de la démocratie! Ou alors, faisons vite la réforme que je propose dans un texte que vous trouverez sur ce blog et qui s'intitule: "Quelques détails importants". Si cette réforme était déjà faite, nous n'aurions pas aujourd'hui, les problèmes que nous avons aujourd'hui avec la SNCF.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte

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Bise