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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
20 février 2019

De Louis XVI à Macron

Vous êtes au courant? Castaner, le grand chef bien aimé de notre police malmenée, a déclaré qu'on ne peut pas tolérer les actes de violence et de vandalisme dont se rendent coupables des camarades citoyens en gilets jaunes, ou en bras de chemise. On comprend d'autant mieux qu'il dénonce ces actes de violence, que lui-même et sa famille reçoivent des menaces qui font peur à sa famile, et peut-être aussi à lui-même, malgré son indomptable courage de premier flic de France. Et comme ceux qui se sentent menacés par les violents sont nombreux, nombreux sont ceux qui clament avec indignation et fermeté, que ces actes de violence sont intolérables. La fermeté courageuse de leur propos étant parfois démentie par une véhémence qui trahit peut-être bien une trouille inavouée. Trouille qu'on comprend, mais trouille quand même. 

Quand on voit que la résidence d'un haut personnage de notre classe politique est incendiée, même si ce n'est qu'une résidence secondaire dans laquelle il ne se trouvait pas au moment de l'incendie, et que d'autres parmi ses camarades de classe reçoivent des menaces de mort, et que même des journalistes sont menacés, il y a bien de quoi éprouver quelques inquiétudes et, comme le firent les grands du royaume avant la révolution française, nos grands du royaume actuels ont également de quoi clamer que ces violences sont inacceptables, surtout quand ils risquent d'en être les victimes. Et oui, qu'on voulût couper la tête de Louis XVI était inacceptable pour Louis XVI. Qu'on voulût faire la révolution française pour instaurer une république à la place de la monarchie, était totalement inacceptable pour le roy et pour les royalistes. Et, n'en doutons pas, ils ne se privèrent pas de le clamer haut et fort, comme Castaner, Macron et les leurs, de la majorité et de l'opposition, clament aujourd'hui que l'ordre républicain doit être rétabli et respecté!!!! Na!  

Il faut certes secourir tous ces malheureux qui meurent de faim tout autour de la terre, mais qui, au nom de ce principe, a commencé à mettre le désordre républicain au lieu de maintenir l'ordre républicain? Hein? On sait très bien depuis toujours, que lorsque la loi n'est pas respectée, il n'y a plus de droit, plus de démocratie, plus d'ordre. Et pourtant, qui a crié au fascisme et au lepennisme pendant des dizaines d'années, chaque fois que des gens voulaient empêcher l'immigration illégale? Qui a crié au fascisme quand des gens voulaient réprimer plus durement les délinquants qui brûlent nos voitures et font encore bien plus grave, sinon nos intellectuels et une bonne partie de notre classe politique? Hein? Et qui, toujours pendant des dizaines d'années, a crié au fascisme, au racisme et à la xénophobie, quand ceux qu'on appelle péjorativement les gaulois se plaignaient de vivre dans la misère, voir de mourir de faim, tandis que des immigrés et des gens issus de l'immigration trouvaient un travail ou recevaient des aides sociales que ne recevaient pas certains gaulois? Et voilà que, tout à coup, parce qu'ils occupent les carrefours, on découvre dans quelle misère baignent ces gaulois qui ne se sentent plus représentés par personne. Il a fallut cela pour qu'on cesse de crier au fascisme quand ils se plaignent qu'on en donne trop aux autres et pas assez à eux!

Oui, mais comme tout au long du règne de Louis XV, puis sous Louis XVI, on n'a pas voulu croire que les soubresauts qui secouèrent le royaume, avec des jacqueries au cours desquelles des paysans attaquaient et brûlaient le château de leur seigneur, et d'autres actes de violence dirigés contre les symboles du pouvoir, annonçaient que si on ne faisait pas les réformes nécessaires, tout cela allait très mal finir, on refuse de croire aujourd'hui que la France est une poudrière qui peut exploser à la moindre étincelle. En ces temps anciens, au lieu de comprendre, on se contenta de déclarer que l'ordre monarchique devait être rétabli. Et si quelqu'un parlait de faire la révolution, d'instaurer une monarchie avec une constitution limitant les pouvoirs du roi et un gouvernement élu par le peuple, ou directement une république, on criait au crime, on criait à l'utopie, on criait à la stupidité. Tout comme on crie aujourd'hui à toutes sortes de choses, parmi lesquelles on entend la voix de Macron chanter qu'il ne veut pas de la démocratie directe, qui pourrait ruiner le travail de nos élus. Son attitude, l'attitude de l'ensemble de notre classe politique et les soubresauts qui secouent notre société rappellent en effet ce qui s'est passé sous le règne de Louis XV et de Louis XVI, mais, aujourd'hui, tout risque d'aller beaucoup plus vite.

Si bien que demain, malgré les affirmations des grands du royaume quant au rétablissement de l'ordre républicain, il se pourrait que des révoltés prennent, non pas la Bastille qui n'est plus à prendre, mais l'Elysée, ou quelque chose dans le même genre, les stations de radio et de télévision, ainsi que bien d'autres choses, tandis que les grands du royaume continueront à clamer que c'est intolérable. Hélas, cent fois hélas, pour impossible que cela paraisse aujourd'hui, comme la prise de la Bastille et la révolution française semblaient impossibles avant la prise de la Bastille et avant la révolution française, il se pourrait bien que des actes révolutionnaires aux conséquences aussi désastreuses se produisent dans un avenir très proche, parce que Macron et les autres, ne voulant pas lâcher leur os, refusent d'instaurer une constitution accordant la démocratie directe au peuple, et une réforme fiscale que de grands spécialistes qualifieront d'utopique. Ira-t-on jusqu'à refaire fonctionner la guillotine pour guillotiner quelques Macron? Espérons que non.

Si vous fouillez dans les quelques textes qui précèdent celui-ci, vous trouverez la réforme constitutionnelle et la réforme fiscale que je propose et dont on pourrait s'inspirer pour me faire plaisir, ou pour d'autres raisons beaucoup plus importantes. 

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point. "

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte. 

N'oubliez pas de venir chaque semaine sur ce blog pour découvrir ce que ce pauv' Régis a concocté pour vous amuser, ou pour vous faire grincer des dents. Et faites-lui beaucoup de PUB si vous aimez, ou dénoncez-le le plus possible si vous n'aimez pas. 

Bise    

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