Des gens admirables

Vous êtes au courant? Il y a des gens admirables comme, parmi d'autres, cette jeune personne, fille d'un de ces otages français détenus depuis déjà trop longtemps, qui s'est exprimée devant les caméras lorsque l'opération en cours au Mali a commencé. Quand on lui a demandé si elle craignait pour la vie de son père, elle a répondu oui, et a ajouté:" Si vous demandez à la citoyenne que je suis s'il faut accorder aux preneurs d'otages ce qu'ils réclament, je dirai non, pour ne pas alimenter le terrorisme, mais si vous me demandez ce qu'il faut faire en ce qui concerne mon père, je suis prête à tout accepter pour le sauver." Voilà une réponse honnête et lucide, faite à un moment crucial, car les évènements au Mali peuvent très bien aboutir à l'exécution des otages déjà détenus.

La guerre est toujours atroce, car il n'y a hélas pas moyen de faire une omelette sans casser des œufs. Et nous savons bien que, quelle que soit la querelle, la confrontation, quel que soit le degré de l'affrontement, ou bien le camp opposé obtient systématiquement le contraire de ce qu'il désire et, de petites victoires en petites victoires nous volons vers la victoire, ou c'est l'adversaire qui, de petites victoires en petites victoires, vole vers la victoire, pendant que nous volons vers la défaite. Et cela devient catastrophique quand l'adversaire est un ennemi.

Alors que dans certains Etats on a systématiquement refusé tout dialogue avec les terroristes et donné l'assaut sans préambule lors des prises d'otages, chez nous, on a voulu finasser, faire de l'électoralisme, ou tergiversé d'une manière complètement stérile, jusqu'au jour où on a fini par constater et comprendre que cela incitait des gens à prendre de plus en plus souvent des otages. On a alors formé des unités spéciales chargées de donner l'assaut en essayant de sauver les otages. Mais il y a aussi de nombreux cas où il y a eu des négociations avec les terroristes, et où on a plié, ce qui leur donne une bonne raison de recommencer. N'oublions surtout pas que l'ennemi doit systématiquement obtenir le contraire de ce qu'il désire, ou nous allons à la défaite. C'est pourquoi j'invite certains journalistes et certains politicards à bien réfléchir à ce qu'est leur devoir, et à apprendre à mieux tenir leur langue.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait :"Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on ne se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte