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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
9 mai 2013

Ils insistent trop, et moi, pas assez

Vous êtes au courant? De plus en plus, on entend d'éminents spécialistes, professeurs de haute école, économistes conseillers de l'élite de notre classe politique, cette même élite de notre classe politique dûment conseillée, des analystes et journalistes, nous expliquer que la politique de restrictions et d'ajustements budgétaires menée actuellement en Europe est suicidaire. Si nous voulons sortir de cette crise, disent-ils, il faut au contraire augmenter les dépenses, de manière à injecter de l'argent dans l'économie pour relancer la consommation qui relancerait la croissance, ce qui produirait de l'emploi et des recettes. Et comme estocade finale ils ajoutent:"On ne crée pas d'emplois avec une politique de rigueur et d'ajustements budgétaires." 

Tout cela est tellement bien expliqué et rabâché que même moi, alors que je suis pourtant avec succès le cours de sciences économiques maternelle première année, je finis par croire ce qu'ils racontent. Mais, heureusement, m'étant depuis longtemps débarrassé l'esprit des pompeuses théories dont j'ai failli me bourrer le crâne, je reviens vite à la réalité. La crise n'a pas éclaté parce qu'on a fait des ajustements bugétaires, mais au contraire parce qu'on a beaucoup injecté d'argent dans l'économie en dépensant plus qu'on avait, en créant toujours plus de dépenses courantes, et en prêtant de l'argent à des gens qui n'avaient pas les moyens de rembourser. Et tout ça sous l'autorité conseillère des gens éminents que je cite plus haut. On n'applique certes pas une politique de rigueur et d'ajustements budgétaires pour créer des emplois, mais pour éviter la faillite à laquelle des dizaines d'années de dépenses et de relance nous ont menés.
Et la faillite non plus ne crée pas d'emplois. Elle provoque la cessation de paiement, donc la fin des dépenses, et laisse tous ceux qui vivent de l'argent public, y compris les retraités, dans la misère. Et puis, qu'allons-nous acheter si nous relançons la consommation?  Nous allons manger  trois fois plus pour soutenir nos agriculteurs? Nous finirions par y laisser la santé. En dehors de ça, que pourrions-nous consommer pour créer des emplois? Des vêtements? L'industrie textile produit à plein régime en chine, en Inde ou dans des pays du même genre, où les conditions de travail sont intolérables, mais où les habitants les tolèrent d'autant mieux que sans ça, ils mourraient de faim.
Alors, les génies que je cite plus haut nous expliquent qu'il faut cesser d'acheter les produits venant de ces pays. D'accord, mais ces gens vont de nouveau mourir de faim, et nous allons nous promener tout nus, car il n'y a plus moyen de trouver de quoi se vêtir avec ce qui se produit en Europe en général, et  enparticulier chez nous. Et c'est malheureusement dans tous les domaines où nous consommons.

Et si nous fermions nos frontières à tous ces produits made in je ne sais ni où ni comment, ils fermeraient leurs frontières à nos produits? Oui, et alors? De toute façon, que produisons-nous? Plus rien, ou presque. Par contre, il faudrait bien produire chez nous ce q'uon n'achèterait pas chez eux, et ainsi utiliser une main d'œuvre de plus en plus nombreuse dont, pour l'instant, nous ne savons que faire. Evidemment, pour cela, il faudrait admettre que les gens que j'ai cités plus haut se sont trompés et nous ont trompés. Hélas, ça, ils ne le voudront jamais, et personne n'a l'air décidé à les y obliger.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait :"Il paraît qu'ont est cerné par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte 

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