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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
29 septembre 2014

Je suis agaçant

Vous êtes au courant? Il y a des gens qui me trouvent agaçant, surtout quand, au cours d'une discussion, je dis des choses qui les agaçent. Si je n'y prenais garde, j'y perdrais bientôt tous mes amis. Vous ne me croyez pas? Pourquoi vous mentirais-je? D'ailleurs, si vous ne me croyez pas, c'est parce que vous ne vous êtes jamais trouvé en face de moi lorsque je tiens cerains de ces propos agaçants dont j'ai fait ma spécialité. Par exemple, j'aime souvent affirmer que lorsque qu'on se trouve dans une situation, on n'a peut-être pas fait tout ce qu'il fallait pour s'y trouver, dans cette situation, mais ce qui est sûr, c'est que ce qui a été fait n'était pas ce qu'il fallait faire pour ne pas s'y trouver, dans cette situation, car si ce qui a été fait avait été ce qu'il fallait faire pour ne pas s'y trouver, dans cette situation, on n'y serait pas, dans cette situation. N'est-ce pas, que ça agace? Et mon interlocuteur est d'autant plus agacé qu'il ne peut pas prétendre le contraire. Mais il se dit: "Que c'est bête!"  Et quand nous sommes en train de parler du chômage, je vais encore l'énerver en déclarant que si des entrepreneurs n'avaient pas envie de partir s'installer dans des pays lointains, et s'ils ne pouvaient pas le faire pour vendre leurs produits chez nous, ils ne le feraient pas. Et bien, on arrive à me démontrer le contraire! 

Supposez qu'un type qui a envie de monter une entreprise au Maroc où les coûts de productions sont plus bas, qui peut le faire, et qui, en plus, peut vendre chez nous en réalisant un bénéfice confortable, se dise: "Puisque j'en ai envie, puisque j'ai aussi intérêt à le faire et que je peux le faire, je ne le fait pas! " Vous allez me dire que, celui-là, il faut s'empresser de le soigner avant que ça s'aggrave. Et pourtant, en général, chacun crache son mépris à la face de celui qui cesse d'entreprendre chez nous pour monter une entreprise dans un pays lointain. Et, lorsque j'aborde ce sujet, mon interlocuteur se dépêche de balayer tout cela d'un revers de manche, et m'explique que si on veut on peut!!! Et on me parle alors de ces  d'entreprises qui se sont crée chez avec succès, en oubliant toutes celles qui sont tombées en faillites au cours des dernières décennies, et en oubliant également que les coûts de production sont si élevés dans notre beau pays, que de nombreux artisans n'embauchent pas le personnel dont ils ont besoin. Par ailleurs, nous savons que quand ils gagnent bien leur vie, c'est souvent en travailant beaucoup, surtout au noir, car, de nos jours, celui qui peut éviter la faillite sans frauder d'une manière ou d'une autre est de plus en plus rare.

Qu'a-t-on fait qui ne nous a pas empêché d'avoir un taux de chômage élevé et de nous endetter de façon inquiétante? On nous a vanter les mérites de la mondialisation. Et malheur à qui osait expliquer que la mondialisation, avec l'ouverure des frontières, signifie que des capitaux, au lieu d'être investis chez nous, circulent de façon à être investis pour créer des entreprises dans des pays où les coûts de production sont inférieurs, et dont la production en question est vendue dans les pays où les prix de vente sont les plus élevés, comme chez nous, à cause des coûts de production qui y sont plus élevés. Ce qui, de toute évidence, ne peut que porter préjudice à notre économie, en nous faisant perdre de nombreux emplois, perdus à cause des capitaux investis ailleurs que chez nous. Mais nos maîtres à penser et nos dirigeants, en criant à la xénophobie, affirmaient que notre pays, étant donné notre avance technologique et notre savoir faire incontestable allait, au contraire, trouver de merveilleux débouchés grâce à la mondialisation. Et je les ai souvent entendu rajouter: "En tout cas, c'est le défi que nous aurons à relever."  C'est donc pour profiter des bienfaits de la mondialisation que nous avons ouvert notre maché à ceux qui ont des coûts de production inférieurs, en supprimant les droits de douane, et en continuant à adopter des mesures qui ne cessent de faire augmenter les nôtres, coûts de production. Vous connaissez le résultat, résultat qui était à prévoir. Mais quand je veux dire que ce qui a été fait n'était pas ce qu'il fallait faire pour ne pas nous trouver dans cette situation, au lieu d'ajouter que ce qui a été fait l'a même provoquée et qu'il faudrait voir dans quelle mesure on devrait le défaire, mon interlocuteur arrive toujours à me démonter que je suis un idiot, ce qui doit être vrai.

Je me demande si, par hazard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte.                         

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