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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
14 novembre 2014

Décentralisation centralisée.

Vous êtes au courant? On réduit le nombre de régions. Nous en avions trop, ça coûte trop cher. D'accord, mais ne trouvez-vous pas bizarre que ce soit un gouvernement présidé par François II de Hollande qui nous fasse ça? Est-ce une illusion, ou est-ce que les membres du PS, y compris ceux faisant maintenant partie du gouvernement, avaient crié au scandale, lorsque Nicolas avait parlé de réduire le nombre de régions? Cela ne serait pas une première, puisque le PS s'était opposé à la décentralisation voulue par le Général, puis avait décentralisé quelques années plus tard. Ainsi, après l'avoir combattu, Mitterand, François I de cette dynastie pour les intimes, avait expliqué ce revirement en déclarant qu'il avait combattu le Général sur ce point parce que, à l'époque, il ne l'avait pas compris, ce qui était normal, car le Général était en avance sur son temps. Oserai-je demander si François II de Hollande et les siens ont combattu Nicolas parce que, ce dernier étant en avance sur son temps, donc sur eux, ils ne l'ont pas compris? Non, je n'ose pas.

Excusez-moi mais, dans cette réduction du nombre des régions, je ne vois qu'une espèce de recentralisation partielle qui, plus tard, à force de regrouper des régions pour faire des économies, pourrait nous conduire, petit à petit, à toutes les regrouper en une seule, qu'on appellerait la France. Ainsi, d'économies, en économies, après l'Etat à la fois décentralisé et centralisé que nous avons à présent, nous nous retrouverions dans un Etat centralisé, comme celui que nous avions avant la décentralisation. Vous arrivez à suivre? Vous êtes forts! Mais, revenons à nos moutons. Si c'est, faute de moyens, pour arriver plus tard à un regroupement complet, ne vaudrait-il pas mieux recentraliser un bon coup? Pas encore, me dira-t-on, car les citoyens verraient trop facilement que ceux qui nous ont conduit là, s'en repentent. Ou, peut-être, ne nous sommes-nous pas assez embourbés dans ces pataugeages du refus d'une mesure, pour ensuite s'en faire le promoteur, avec des bricolages qui coûtent cher et qui ne servent à rien, ou à pas grand chose pour ce qu'ils coûtent.

Je ne sais pas ce qu'aurait donné la décentralisation voulue par le Général, si on lui avait laissé le loisir de la réaliser, mais quand je vois comment notre pays a été sauvé de la faillite avec son arrivée en 1958 et le plan Pinet, puis comment, si on en croit certaines études, à peine quelques années plus tard, la France était en train de devenir le pays le plus riche au monde, avec la population la plus riche au monde, et les milliardaires les moins riches, il semble qu'avec lui, la décentralisation aurait été autre chose que ce mille feuilles onéreux et inefficace que nous ont pondu ses détracteurs. Ceux qui l'ont mise en place, au nom de toutes sortes de principes contradictoires, se sont appliqués à décentraliser en gardant la centralisation, d'où le mille feuille extrèmement onéreux. Il va falloir un jour comprendre qu'on ne peut avancer et reculer en même temps. Donc, lorsqu'on décentralise, on confie certaines compétences aux instances locales, avec les recettes correspondantes, et le gouvenrement central n'a alors plus aucune autorité dans ce domaine. C'est tout simple! On décentralise, ou on ne décentralise pas. C'est tout simple, mais il faut choisir une bonne fois pour toutes. Si on regarde le résultat, ce n'est pas ce qui a été fait. A votre avis, aurais-je tort de penser à un beau gâchi à propos de ce qui a été fait, et de craindre qu'ils soient en train de nous en concocter un autre? 

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."            

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte          

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