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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
10 janvier 2015

Ils ne peuvent pas perdre

Vous êtes au courant? Des crétins ont cru bon d'aller s'en prendre aux murs de quelques mosquées qui n'avaient rien fait de mal, puisqu'ils sont restés là où ils étaient et où ils sont encore, ce que nous savons grâce à de nombreux témoignages convergents. Il faut hélas rappeler que les musulmans respectables méritent d'être respectés, au même titre que tous les gens respectables, ce que, me semble-t-il, on ne devrait pas avoir à rappeler. Et on ne devrait pas non plus être obligé d'expliquer qu'il ne faut pas mettre les braves gens et les criminels dans le même sac, qu'ils soient musulmans, ou pas.

Justement, à propos de criminels, il y en a qui gagnent à tous les coups. En effet, des gens qui vivent dans l'opulence et en toute sécurité tirent les ficelles de loins, et proposent le paradis à de pauvres courts d'esprit plus ou moins psychopathes. Comme ces derniers sont nombreux sur notre planète, les premiers ne manquent pas de troupes composées de naïfs, qui croient commettre toutes sortes de crimes pour être agréables à un Dieu qui existe, ou qui n'existe pas, mais qui, dans tous les cas, ne peut pas être d'accord pour qu'on juge à sa place, et qu'on commette des crimes en son nom. Ou alors, ce n'est plus Dieu, mais le diable. Mais, dit-on aux naïfs, si tu te fais tuer en commettant des crimes comme nous te le disons, tu deviens un matyre qui va tout droit au paradis, pour l'éternité. Les dégâts collatéreaux? Ou les gens méritent le sort que tu leur infliges, et c'est bien fait pour eux, ou ils deviennent des martyres, eux aussi, et vont tout droit au paradis, eux aussi. On ne peut pas faire une meilleure action! Alors, dans ces conditions, puisque c'est Dieu qui le veut, et que c'est une bonne action, non seulement on peut, mais on doit commettre toutes les saloperies possibles.  

Dans tout affrontement, tout combat, toute guerre, l'adversaire ou l'ennemi doit obtenir le contraire de ce qu'il veut ou, même si c'est une petite chose, dès qu'il obtient ce qu'il veut, c'est une victoire et, de petites ou grandes victoires, en petites ou grandes victoires, il vole vers la Victoire. Donc, chaque fois qu'un acte terroriste est perpétré, ces gens doivent obtenir le contraire de ce qu'ils veulent. Pour échapper à la terreur, il faut donc accepter de courir la risque d'être martyrisé, plutôt que de céder à la terreur. L'attentat de Madrid, par exemple, fut perpétré pour obtenir le retrait des troupes espagnoles d'Iraq. Que les Américains aient eu tort ou raison d'aller là-bas, pour répondre à cet acte terroriste, l'Espagne et le reste des pays occidentaux auraient logiquement dû envoyer encore plus de troupes en Iraq. Celà aurait été une défaite pour le terrorisme, et cela aurait évité d'y laisser les Américains seuls, y faire preuve d'une arrogante incompétence. Malheureusement, dans ce cas comme dans la plupart des cas, les terroristes obtinrent exactement ce qu'ils désiraient. Dans ces conditions, ils ont tout intérêt à recommencer, alors que s'ils obtenaient systématiquement le contraire de ce qu'ils veulent, ils auraient intérêt à ne pas recommencer.    

Nos intellectuels, policards et autres maîtres à penser, depuis des décennies, leur offrent également ce qu'ils désirent, en trouvant toujours le moyen d'expliquer que c'est de notre faute si des tordus rejoingnent les rangs des terroristes. Sacha Guitry affirmait qu'il faut toujours dire beaucoup de bien de soi, car ça se répète, et on ne sait plus qui a commencé à le dire en premier. Et bien, chez nous, les maîtres à penser que je viens de mentionner, appliquent la méthode en sens contraire, si bien que des jeunes qui n'ont pas inventé la poudre entendent dire que lorsqu'ils deviennent des voyoux et des criminels, ou des terroristes,  c'est de la faute de l'Etat, de la société, du racisme, et la faute de tout ce qu'on voudra, sauf celle de leurs parents qui les ont mal élevés, et de la leur. Evidemment, ils le croient d'autant mieux qu'ils entendent cela depuis leur plus jeune âge, et ne demandent qu'à le croire.

On pourrait peut-être trouver normal de dire aux gens qui viennent chez nous que si le pays, ses habitants et leurs coutumes ne leur plaisent pas, qu'ils doivent s'abstenir de nous faire l'honneur d'immigrer chez nous, que ce soit légalement, ou illégalement, qu'il doivent respecter nos traditions et que, si ça ne leur plait pas, qu'ils retournent dans leur pays d'origine, y compris quand ils sont nés chez nous. On pourrait peut-être même aller jusqu'à leur rappeler qu'ils faut être reconnaissant envers ce pays qui a accueilli leur parents, qui ont parfois reçu une aide sociale, ou ont trouvé un bon ou un mauvais travail, pendant que parmi ceux qu'ils appellent avec mépris les Gaulois, nombreux furent ceux qui moururent de faim dans la rue, faute d'avoir, eux, trouvé un emploi ou une aide sociale qui les aurait sauvés. Or, vous le savez, une bonne partie de nos "élites" ne supporte pas qu'on exprime cela, et prétend même le contraire.

Il aura fallu attendre le traumatisme provoqué par les derniers évènements pour que tout le monde se dresse enfin, chante la Marseillaise, applaudisse la police, sur lesquelles on a si souvent craché. Et c'est la première fois que je n'entends quelqu'un prétendre que c'est de notre fautre. N'oublions pas qu'il n'y a pas bien longtemps que des gens appartenant à un parti politique français bien connu dsiaient encore que si Charlie avait des problèmes, c'était de sa faute, à cause de ses publication irrespectueuses. Il aura fallu leur martyre pour qu'on se réveille enfin. 

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte                          

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