Une belle madame pendant vingt huit minutes

Vous êtes au courant? Le soir du mercredi 04/01/2017, en regardant l'émission "28 minutes", j'ai tout à coup pris conscience de l'état déplorable des finances de la chaîne de télévision qui nous offre cette émission, ou de l'extrême avarice de ses dirigeants, car ça fait très longtemps que la dame qui mène les débats a les cheveux blancs. Franchement, cette chaîne devrait payer un peu mieux cette dame pour qu'elle ait les moyens d'aller chez le coiffeur pour se faire teindre. Par contre, ce soir-là, l'invitée avait des cheveux d'une belle couleur, ce qui la faisait paraître beaucoup plus jeune. Et, du coup, cette invitée parlait avec beaucoup d'assurance, voir d'autorité. A tel point qu'elle coupait grossièrement la parole aux deux messieurs qui l'accompagnaient. C'est dire qu'il faudrait offir une séance chez le coiffeur à la première, et en priver la seconde.

Evidemment, la madame pleine d'assurance ne coupait pas grossièrement la parole pour dire des bêtises avec beaucoup d'assurance mais pour, au contraire, nous expliquer des choses qu'elle connaît parfaitement. Le problème, c'est que cela ne correspondait pas au discours tenu par les deux messieurs qui l'accompagnaient, et la réalité étant ce qu'elle est, ne peut pas être le contraire de ce qu'elle est. Donc, dès que des gens se contredisent pour expliquer ce qu'est la rélité, il y en a au moins un qui nous raconte des bêtises ou des mensonges, voir les deux à la fois. Dans le cas présent, qui de la dame ou des messieurs? 

D'après cette belle madame, les emplois créés grâce au CICE (baisse d'impôts pour les entreprises qui embauchent) coûtent plus cher que si l'Etat avait créé ces emplois directement dans la fonction publique, et le pauvre Hollande se trouve dans une situation inconfortable, parce qu'il n'a pas mené une politique de gauche. Ce en quoi elle se trompe lourdement, à moins qu'elle mente. Je peux même rassurer cette belle madame sur le sort de ce pauvre Hollande qui, puisqu'il ne se représente pas, va pouvoir mener une bonne petite vie confortable de richard, sur le dos du contribuable, ce qui n'est pas du tout une position inconfortable. Et j'espère qu'elle comprend qu'il faut créer des emplois dans le privé qui rapportent de l'argent, au lieu d'en coûter, précisément pour payer ce que coûtent les emplois créés dans la fonction publique. Sinon, avec quoi va-t-on les payer? Et deux fois plus de fonctionnaires par habitant, ça coûte deux fois plus cher par habitant, ce qui diminue d'autant le pouvoir d'achat de chaque habitant et ses capacités d'investissement, ce qui fait perdre des emplois, tout autant que cela dégrade le niveau de vie du camarade citoyen. Alors que moins il y a de postes de travail créés dans la fonction publique par habitant, moins ça coûte cher au camarade citoyen qui peut dépenser et investir d'avantage, ce qui vrée des emplois. N'est-ce pas? C'est comme de dire que quand il pleut, il tombe de l'eau. 

Cette belle madame a aussi déclaré que les entreprises et les banques ont refait leurs gains, ce que ses compagnons d'un soir voulurent contester, mais ils en furent empêchés par la véhémence de cette belle dame, qui ajoutait que ces entités n'ont pourtant pas recommencé à investir dans le secteur productif. Et là, je veux juste poser les deux questions suivantes à cette belle dame: si ça rapporte assez aux entreprises, aux banques et autres investisseurs, d'investir dans un secteur, pour qu'ils aient envie d'investir dans ce secteur, ont-ils envie d'investir dans ce secteur? Et si cela rapporte assez pour qu'ils en aient les moyens, en ont-ils les moyens? 

Je laisse à cette dame et à chacun le soin de répondre à ces deux questions et de tirer les conclusions qui s'imposent.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte

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