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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
30 mars 2017

Vous voyez comment vous êtes?

Vous êtes au courant? Je ne sais pas pourquoi, mais en ce moment, quand je regarde les émissions d'information à la télévision, j'ai souvent l'impression que ce qu'on annonce me fait penser à ce qui s'est passé avec Chirac à une époque tellement lointaine, qu'il n'était pas encore gâteux. (Oui, vous ne le savez peut-être pas, mais il paraît que ce pauvre vieux a complètement perdu la boule. Ne le répétez surtout à personne, car ça pourrait s'ébruiter et ça nuirait au prestige de la France d'avoir un ancien président gâteux. Et ça pourrait passer pour un manque de respect de traiter de gâteux une personne accablée d'une dégénérescence mentale avancée, même si c'est à cause de son grand âge. Mais, comme nous allons le voir plus loin, le fait de ne plus être qu'un vieillard délabré peut aussi être un avantage.)

Vous vous souvenez certainement des malversations de la mairie de Paris qui provoquèrent un procès retentissant. Et vous ne pouvez pas avoir oublié que des personnages politiques importants furent éclaboussés et même condamnés pour leur implication dans cette grosse indélicatesse. Mais comme notre cher Chirac avait pris soin d'avoir déjà perdu ses facultés mentales, il s'en tira à bon compte. Le veinard! Par contre, à l'époque du scandale des billets d'avion, il était encore en pleine forme. Mais de quoi s'agissait-il? Tout simplement du fait qu'il avait payé des billets d'avion en liquide, alors que la loi l'obligeait à les payer par chèque! Tu parles d'un délit! Il ne les avait même pas volés, les billets d'avion! Et il prétendait qu'il les avait payé avec l'argent des fonds secrets qu'il avait reçus, comme tous les autres, et dont il pouvait disposer à sa guise, comme tous les autres!

Et pourtant, ce petit pétard mouillé éclata comme une bombe atomique! La disproportion entre la gravité de ce tout petit délit et le tapage qu'on fit pour cette affaire, comparés au peu de bruit qu'on fit au sujet des malversations de la mairie de Paris, (faits autrement plus graves que de payer en liquide au lieu de payer par chèque) m'amène à me demander si ceux qui firent une bombe atomique de ce petit pétard mouillé étaient bien honnêtes, ou pas honnêtes du tout, ou bien bêtes, ou complètement bète. Mais, me répondra-ton en haussant le ton, les deux affaires sont liées, parce que l'argent des billets d'avion provenait des détournements de la mairie de Paris. Vous voyez comment vous êtes? Et bien moi je vous répondrai alors, oui, à moins que cet argent provînt vraiment des fonds secrets, ce qui est incontrôlable, et payer les billets d'avion avec l'argent des fonds secrets n'empêche pas les malversations de la mairie de Paris. Voyez-vous, mes bien chers frères, mes bien chères soeurs, et les autres, il faudrait faire l'effort de comprendre qu'au moment de cette affaire des billets d'avion, il s'agissait des billets d'avion, uniquement des billets d'avion, et que les malversations de la mairie de Paris n'avaient pas encore été découvertes, et que la bombe atomique, c'était l'affaire de la mairie de Paris, qui n'avait pas encore été découverte.

Vous vous demandez sans doute pourquoi le vieux gâteux que je suis rappelle une histoire aussi ancienne. Et bien je suis tellement gâteux, Moi aussi, que je n'en sais rien. Mais, inconsciemment, avec toutes les affaires judiciares dont nous entendons parler en ce moment, peut-être veux-je vous amener à réfléchir de manière à comprendre ce qu'il faudrait comprendre lorsqu'éclate un scandale. Comprendre le passé aide souvent à comprendre le présent, et parfois même à prévoir et comprendre l'avenir.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte.

N'oubliez pas de venir chaque semaine sur ce blog pour découvrir ce que ce pauvre Régis a concocté pour vous distraire ou pour vous faire grincer des dents. Et faites-lui surtout de la PUB si vous aimez, ou dénoncez-le le plus possible si vous n'aimez pas.

Bise                    

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