Demo kratos

Vous êtes au courant? Mélenchon n'a pas gagné, et ne gagnera pas les élections présidentielles. Mais il nous l'a annoncé fermement avec détermination, je dirai même qu'il l'a annoncé férocement, lui et ses troupes restent mobilisés pour descendre dans la rue, quelque soit le résultat du deuxième tour. Na! Cela me rappelle qu'il y a quelques années de ça, le facteur syndicaliste qui fut à un certain moment candidat à la présidence de notre belle république, a déclaré avant les élections gagnées par Sarkozy: "Si jamais Sarkozy gagne les élections et si il essaye d'appliquer son programme, il va y avoir du sport!" Autrement dit, ces braves gens qui se disent démocrates vous annoncent qu'ils acceptent le résultat des élections qui leur plait, mais quand ce résultat ne leur plait pas, ils descendent dans la rue pour empêcher ceux qui ont gagné les élections d'appliquer le programme sur lequel le peuple les a élus. Et après avoir empêché nos élus d'appliquer la politique sur laquelle ils ont été élus, on leur reproche de ne pas avoir appliqué la politique sur laquelle ils ont été élus par le peuple. VIVE LA FRANCE!!!!! 

Demo kratos. Demo veut dire peuple, et kratos veut dire pouvoir. C'est de ces deux mots grecs que vient le mot démocratie, qui signifie donc qu'on remet le pouvoir entre les mains du peuple, soit le contraire de la dictature où une minorité plus ou moins importante impose sa volonté à la majorité du peuple, alors que dans une démocratie, puisque qu'on remet le pouvoir entre les mains du peuple, on agit selon la volonté peuple, mais comme le peuple, c'est un grand nombre de personnes, ça se traduit par agir selon la volonté de la majorité du peuple, et la majorité du peuple, ça commence à la moitié, plus une personne. Or, vous l'aurez compris, les gens dont il est question plus haut sont démocrates et se soumettent à la volonté du peuple, à la condition que le peuple vote comme ils le veulent. Et quand ce n'est pas le cas, ils vont dans la rue, gagner dans la rue, ce qu'ils ont perdu en passant par les urnes. Par contre, quand des gens comme eux sont au pouvoir, ils ne tolèrent pas que le peuple descende dans la rue, surtout à l'appel de gens qui, comme eux, essayent de gagner dans la rue, ce qu'ils ont perdu en passant par les urnes.

Il n'y a qu'à voir comment le Maduro brandit en ce moment le livre de la constitution vénézuélienne tout en la violant, cette constitution, et en prétendant la défendre en faisant tirer sur les manifestants qui meurent de faim, et qui réclament qu'on respecte la constitution, d'après laquelle leur parlement a été élu conformément à leur constitution, alors que Maduro en interdit les réunions, en déclarant anticonstitutionnelle toute action constitutionnelle avec laquelle il n'est pas d'accord. Et les insoumis qui soutiennent Mélenchon, comme il le dit si bien, sont prêts à descendre dans la rue pour empêcher le futur président d'appliquer sa politique, c'est à dire la politique sur laquelle il aura été élu au suffrage universel par le peuple. Et comment vont-ils faire cela? En usant, au nom de la démocratie, de violences et de nuisances antidémocratiques dont nous ferons tous les frais. N'était-ce pas la menace contenue dans les propos du facteur que je cite plus haut, et cette menace ne transparaît-elle pas dans les propos des insoumis et de Mélenchon? Non? Alors, c'est que je me trompe.

Demo kratos. Il est grand temps de lui remettre le pouvoir, au peuple! Pour cela, comme je le réclame souvent, gardons notre système représentatif, en l'allégeant de manière à faire de grosses économies, et ajoutons-y une part de démocratie directe qui ne couterait pas cher. Il suffirait que n'importe quel citoyen jouissant de ses droits civiques puisse provoquer un référendum sur n'importe quel sujet, en réunissant un certain nombre de signatures de citoyens jouissant de leurs droits civiques. Cette requête une fois remise à l'entité admistrative chargée de recevoir ces requêtes, afin que toutes vérifications utiles soient faites, on attendrait les prochaines présidentielles. Evidemment, le thème de ce référendum serait débattu pendant la campagne électorale, comme celui de tous les référendums demandés de la même manière par les citoyens. Ainsi, le jour de l'élection, le camarade citoyen choisirait son président, et aurait des croix à faire dans des cases oui, et des cases non, selon son choix.

Lorsqu'une mesure serait votée par le peuple, ce serait comme quand nos élus ont voté une loi, mais avec une grosse différence: personne ne pourrait prétendre que le peuple n'est pas d'accord avec une mesure votée directement par le peuple, puisque cette mesure serait directement votée par le peuple. Du coup, s'opposer à cette mesure votée directement par le peuple serait s'opposer directement au peuple, donc antidémocratique. Alors, dans ces conditions, malheur à qui oserait s'opposer à son application, car s'opposer à son application serait antidémocratique. Na! Et le châtiment ne devrait pas être proportionné, mais tellement disproportionné, que pas même en rêve! Evidemment, cela vaudrait autant pour l'abrogation de lois ou mesures déjà existantes, que pour en adopter de nouvelles. Quant au décret d'application, il irait de soi.

Que d'économies nous ferions avec ce système, qui permettrait de vraiment agir selon la volonté du peuple souverain! Mais pour que le peuple comprenne que quand il veut quelque chose, il faut bien qu'il le paye, il conviendrait d'ajouter à cette part de démocratie directe la réforme fiscale à laquelle je fais régulièrement allusion sur ce blog.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte

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Bise