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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
17 septembre 2012

L'Express

Ces derniers temps, il vous est peut-être arrivé d'avoir envie de déambuler nonchalamment dans les rues d'une de nos charmantes petites villes, ou dans celles de la capitale, pour profiter d'un des beaux jours d'été que la nature nous offre généreusement.
Et, si vous vous êtes accordé ce plaisir, il n'est pas impossible que, perdu dans vos pensées, vous soyez passé à côté d'un kiosque à journaux sans le remarquer. Si c'est le cas, quel dommage! Si vous aviez fait attention, vous auriez vu, collé sur la vitrine du kiosque, la page de couverture du journal l'Express, et, sur cette page, la photo d'un François Hollande pensif, peut-être même dubitatif, voir inquiet. Puis, à côté du beau visage pathétique du chef de l'Etat, vous auriez pu lire :"Roms. Compétitivité. Sécurité. Allemagne. Traité européen. Rythme des réformes." Et, en bas :"Et si Sarkozy avait eu raison?"
Eh bien moi qui ai vu cela, je me demande quelle idée on se fait du métier de journaliste, de l'idée que vous en avez, et l'idée qu'en ont les journalistes eux-mêmes. Et je me demande si je ne devrais pas être atterré par ce que je viens d'expliquer. Si j'ai bien compris, des journalistes travaillant pour un grand journal ayant pignon sur rue, se demandent maintenant si, par hasard, Sarkozy n'avait pas raison. Ne trouvez-vous pas qu'il est un peu tard pour qu'un journal pose la question? Nous savons qu'une démocratie, pour fonctionner correctement, a besoin d'une presse qui informe correctement les électeurs. Dans le cas contraire, ces derniers, mal informés, font inévitablement le mauvais choix. Les dictateurs le savent bien, eux qui manipulent l'information afin de manipuler le peuple. Si nous sommes mal informés, le résultat des élections est faussé. Or, avant les élections présidentielles, nous savions un certain nombre de choses qui auraient dû amener la presse à poser les questions que pose aujourd'hui l'Express, et la presse aurait même dû y répondre de manière impartiale, car, dans le cas contraire, cela équivaut à truquer les élections.
Nous savions déjà très bien, comme nous savons encore à présent, que si nous laissons des gens installer des bidonvilles sur notre territoire, nous aurons de plus en plus de bidonvilles, et la France, à notre grande honte, va devenir une vraie poubelle. C'était le rôle de la presse d'expliquer cela et de poser la question avant les élections, en s'informant correctement, de manière à pouvoir nous informer correctement, non pas en premier lieu de ce que pensent les uns et les autres, mais de ce qu'on sait, au sujet des Roms et des autres questions posées aujourd'hui par l'Express.
Si on n'est pas d'accord avec ce qu'a fait Sarkozy, il faut proposer quelque chose de mieux à la place. Naturellement, de mieux, de réaliste, et en accord avec ce que veulent les Français. Oui, c'était bel et bien le travail de la presse de poser ces questions, et de vérifier que ceux qui n'étaient pas d'accord avec l'ancien Président avaient mieux à proposer et de nous tenir au courant.    

Après ça, comment voulez-vous que je ne me demande pas si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait :"Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on ne se rend pas compte à quel point. »

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte

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