François II et mon blog

Vous êtes au courant? François II lit ce que j'écris sur ce blog, et profite de mes cours de sciences économiques maternelle première année, compréhensibles par tous, y compris par ceux qui sortent des grandes écoles, à la condition qu'ils n'y soient pas restés trop longtemps. En réalité, je n'en sais absolument rien. Si ça se trouve, il ne connaît pas plus l'existence de ce blog que la mienne. Mais certaines de ses déclarations récentes, comparées avec ce que les gens du parti à la tête duquel il se trouvait disaient, pourraient donner à penser qu'il m'a lu. 

Alors que les socialistes hurlaient à la mort dès qu'on parlait de réduire les dépenses pour réduire les déficits, et proposaient, au contraire, de créer des postes de fonctionnaires et d'augmenter les dépenses pour relancer notre économie, François Hollande prétend aujourd'hui qu'il veut réduire les déficits, car, autrement, notre endettement pourrait finir par nous faire perdre notre indépendance. Il en aura fallu, du temps, pour que nos dirigeants comprennent ça. C'est pourtant si simple que c'est au programme maternelle première année. Si tu ne veux pas être à la merci de tes créanciers, ne fait pas de dette. Pour cela, il faut vivre selon ses moyens. Si on emprunte, ça doit être pour investir dans des projets qui rapportent plus qu'ils ne coûtent. C'est facile à comprendre, et pourtant, pendant des décennies, des gens de droite ont dépensé des fortunes pour relancer notre économie par la consommation. Les gens qui ont bénéficié de ces mesures en ont profité, ainsi que les producteurs étrangers qui ont bien vendu chez nous grâce à ça. La gauche nous a également fait des choses de ce genre, mais elle, son dada, jusque-là, a plutôt été l'emploi subventionné et un grand nombre de fonctionnaires, ou d'autres payés avec l'argent du contribuable. D'ailleurs, François II, bien que voulant faire des économies, nous a quand-même annoncé fièrement la création d'un certain nombre d'emplois subventionnés. Avec l'ensemble des mesures qu'il veut appliquer, il vient de nous promettre, à la fois de réduire les déficits, et de faire diminuer le nombre de chômeurs de façon spectaculaire en un an. Je souhaite de tout cœur qu'il réussisse, mais je me demande pourquoi, quand ses amis étaient au pouvoir, il n'a pas proposé de faire ce qu'il se propose de faire maintenant, et je me demande même pourquoi il ne l'a pas proposé sous le règne de Nicolas.
Encore une fois, je souhaite qu'il réussisse, mais, en plus de ce que je viens de faire remarquer, il n'y a pas bien longtemps qu'il a reconnu ne pas avoir compris la gravité de la crise, alors qu'il expliquait ce qu'il fallait et ne fallait pas faire et critiquait tant et plus Sarkozy qui, lui, avait compris. 

On ne peut réduire la dette d'un Etat qu'en augmentant les recettes, ou en diminuant les dépenses, ou en combinant les deux à la fois. Pour augmenter les recettes, soit on augmente le taux de prélèvement, soit on en crée de nouveaux, et le résultat n'est pas toujours garanti. Ou alors, on arrive à faire venir de nombreux contribuables, de préférence riches, et des entrepreneurs, qui viennent payer des impôts et créent des emplois, et on adopte des mesures pour que ceux qui sont déjà là n'aient pas envie de se sauver. Encore au programme maternelle parce que c'est très facile à comprendre. Les grands qui sortent des grandes écoles ont beau raconter tout ce qu'ils veulent, réfléchissez bien, et vous verrez qui n'y a aucune autre possibilité pour régler le problème sainement et durablement. J'ose espérer que François II sait et a compris cela, et je continue à ma demander si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait :"Il paraît que nous sommes cernés par les cons. C'est vrai, amis on ne se rend pas compte à quel point. »

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte