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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
22 octobre 2013

GSK et les autres

Vous êtes au courant? Il paraît que nous vivons une période de mondialisation économique. Oui, mais qu'est-ce que cela veut dire? Avons-nous une économie mondiale, mondialement organisée, avec un ministre mondial de l'économie et tous les services administratifs et de contrôles mondiaux efficaces que cela suppose?

Moi qui pratique les sciences économiques au niveau de la maternelle première année, c'est ce que j'avais cru. Et bien non! Ce n'est pas ça du tout. Les grands économistes expliquent que cela veut dire que des investisseurs investissent des capitaux à l'autre bout du monde, au lieu d'investir chez eux. C'est pourquoi de nombreux investisseurs occidentaux, entre autres européens, investissent en Inde, ou en Chine, ou dans d'autres pays lointains. C'est-à-dire que cela procure des emplois à ces pauvres pays lointains, ce qui montre à quel point ces investisseurs sont généreux. A moins que ce ne soit parce que cela leur rapporte davantage d'investir en Chine, et que cela prive les pays occidentaux d'emplois reste le dernier de leurs soucis? Alors ça, ce n'est peut-être pas impossible. Par exemple, et juste comme exemple, prenons GSK, le fabriquant de médicaments. Ce groupe a investi des fortunes en Chine pour y produire des médicaments qu'il vend en Chine, et ailleurs dans le monde, parce que cela lui rapporte énormément plus qu'en produisant en Europe pour vendre en Chine et ailleurs dans le monde.

Jusque-là, je me garderai bien de faire le moindre reproche à ce groupe, car si c'est son intérêt, comment voulez-vous que des gens ne fassent pas ce qu'ils ont intérêt à faire, dès l'instant où ils peuvent le faire? Si on ne veut pas qu'ils le fassent, qu'on s'arrange pour qu'ils ne puissent pas le faire, même si c'est leur intérêt. Oui, mais comme lors de la première mondialisation qui commença à la fin du dix-neuvième siècle et finit d'une manière catastrophique pour les investisseurs européens avec la guerre de quatorze, bon nombre de ces investisseurs commettent quelques erreurs, et peut-être même quelques indélicatesses, et c'est peut-être le cas de ce fameux GSK. En effet, en ce moment, ce groupe a de sérieux problèmes avec la justice chinoise, car un nombre important d'individus employés par ce groupe sont poursuivis pour corruption, et le montant des pots de vin versés à des fonctionnaires, médecins et hôpitaux s'élèverait à 490 millions de dollars. Vous admettrez avec moi que pour avoir les moyens de verser des sommes pareilles pour corrompre des Chinois, il faut vraiment que ça rapporte de fabriquer des médicaments en Chine, et de corrompre les Chinois. Heureusement que la justice s'en mêle.

En même temps, au lieu de se réjouir de cette mondialisation, ne pourrait-on pas commencer à établir des règles mondiales et des organismes mondiaux efficaces de contrôle et de répression car, en l'absence de ces règles et de ces organismes de contrôle, malgrè l'honnêteté et la bonne volonté des dirigeants de GSK, ce groupe et beaucoup d'autres risquent de tomber dans le pêché. Naturellement, gagner beaucoup d'argent en produisant en Europe ne leur suffira jamais, aussi longtemps que des groupes auront la possibilité d'aller en gagner davantage à l'autre bout du monde. Ou nous l'acceptons sans nous en plaindre, ou nous nous en plaignons, et nous établissons au plus tôt les lois et moyens de répression les en empêchant. Car, j'en ai bien peur, le groupe GSK n'est pas le seul.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait : "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte

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