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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
26 novembre 2013

Souvenirs de vieillesse

Vous êtes au courant? Les longues soirées d'hiver se suivent et se ressemblent. Un samedi de novembre, très exactement le 23ème jour de ce mois, pas plus d'une heure avant les douze coups de minuit, peut-être moins, toutes les portes de la maison de retraite sont closes, les vieux au lit, bien bordés, je l'espère, par un personnel zélé. Moi, malgré mon âge, je vis encore chez moi, comme un grand, ce dont je suis fier, et qui me permet, même à cette heure tardive, de me vautrer sur la banquette, tandis que le Père Ruquier se démène dans mon poste de télévision pour me divertir.

Tout à coup, comme c'était prévu, Dame Ségolène fait une entrée royale dans la cage aux fauves, où le tout petit félin nerveux qu'est le petit père Caron sort ses griffes. Ce soir-là, comparé au spectacle auquel il nous a habitué, il n'a pas l'air bien agité ni bien en forme, puisqu'il se contente de faire observer à la gente dame que la gauche abandonne l'attitude angélique qui lui a souvent été reprochée à propos de l'immigration en général, et ne joue plus le rôle de rempart contre le racisme qui était le sien.
Naturellement, tout cela en substance et avec ses propres mots. Et, preuve qu'il est un peu fatiqué, il laisse Ségolène répondre sans lui couper la parole grossièrement, comme il en a l'habitude. Et elle en profite, la coquine. Elle en profite pour rétorquer qu'on ne peut tolérer que l'immigration légale, que la défense des pauvres et l'humanisme consistent à permettre aux gens de vivre chez eux, que l'immigration non maîtrisée nuit aux plus pauvres. Voici, en un résumé beaucoup trop succinct, certes, mais qui correspond bien à l'esprit, ce que répondit tranquillement Dame Royale. Si vous avez des doutes, ou si voulez plus de détails, allez sur internet voir cette émission, à laquelle ont peut encore avoir accès.

Pour ma part, au lieu d'ajouter encore des détails, je noterai la perte de mémoire magistrale dont cette dame fait preuve. En effet, il n'y a pas bien longtemps que celui qui tenait de tels propos se faisait automatiquement traîter de raciste, de xénophobe, de suppôt de Le Pen, et pire encore. Et ceux qui ont son âge et le mien se souviendront, eux, de l'époque où elle gravitait dans le sillage de Mitterrand François I alors que son maître et les siens affirmaient haut et fort : "La France doit être à tout le monde!" Et malheur à celui qui essayait de dire que cela consuisait à une situation ingérable.

Alors, mes bien chers frères et bien chères soeurs, je demande si, en plus d'être amnésique, cette grande dame n'a pas dit forcément d'énormes bêtises quand elle prétendait que la France devait être à tout le monde, ou si elle n'est pas en train d'en dire maintenant, puisqu'elle est en train de prétendre le contraire, en affirmant que l'immigration doit être maîtrisée et que pour cela, toujours en substance, seule l'immigration légale est acceptable. Heureusement que, si elle est amnésique, elle peut aussi profiter de l'amnésie générale.

Et le meilleur est venu un peu plus tard, lorsqu'elle a si bien expliqué que la France a les moyens de résoudre ses problèmes, mais ce qui manque, c'est la confiance. Comme nous nous méfions les uns des autres, nous ne créons pas, nous n'entreprenons pas. Voilà la recette que préconise cette belle dame qui a été candidate à la Présidence de la République. Le manque de compétitivité de nos entreprises à cause des coûts de production trop élevés, malgré un taux de productivité parmi les meilleurs au monde? Non! La confiance! On ne consomme plus que des produits étrangers à cause de ce manque de compétitivité dû à des coûts de productions trop élevés? Non! La confiance! Des dépenses supérieures aux recettes parce qu'on a deux fois plus de fonctionnaires par habitant que d'autres pays? Non! La confiance! Encore des dépenses supérieures aux recettes parce que nos élus, notamment dans son camp, ont joué les généreux avec notre argent et celui de nos descendants, d'où l'endettement qui nous conduit à la faillite? Non! La confiance! La confiance, tout un programme!        

 

Et là, je me demande sans la moindre vergogne si, par hasard, Coluche n'avait paraison quand il disait : "Il paraît qu'on est cenés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte

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