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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
14 décembre 2013

On veut ou on veut pas?

Vous êtes au courant? Le gouvernement local de la communauté de Madrid est en train de promulguer une loi qui interdit de pratiquer la prostitution à certains endroits, notamment dans le voisinage des écoles. 

Attention! Si vous avez l'habitude d'aller vous épanchez par là-bas, non seulement les dames prises en train d'exercer leurs talents aux endroits frappés d'interdiction seront sévèrement pénasilées, mais les clients aussi.

Voilà une information qui ne fera sans doute ni chaud ni froid à un grand nombre de Français, mais qui est quand même intéressante, au moment où nos dirigeants bien-aimés veulent, chez nous, faire payer des amendes aux clients de ces dames. Il faut savoir ce qu'on veut. Les autorités madrilènes sont logiques. Si on ne veut pas que ça se fasse, ce n'est pas en l'autorisant qu'on l'empêchera de se faire. Si on a le droit de vendre, quelles ques soient les raisons prétextées, comment peut-on imaginer qu'on n'ait pas le droit d'acheter? Ou, plus précisément, comment prétendre accorder le droit de se prostituer à des gens, au nom du droit de chacun de disposer librement de soi, tout en les privant de clients dont on fait des hors la loi? Si on ne veut pas de la prostitution, on l'interdit et, logiquement, on interdit d'y avoir recours.

Il y en aura quand même? Certes, mais, encore une fois, ce n'est pas en l'autorisant qu'on en aura moins. Je ne sais depuis combien de lustres on tourne autour du pot, en prenant des mesures biscornues parce qu'on complique à merveille quelque chose de très simple. Oui, quelque soit le domaine, si on ne veut pas que ça se fasse, il faut l'interdire, à la vente comme à l'achat. Et c'est la même chose pour la drogue. Autrefois, dans ma jeunesse, il était interdit de vendre, d'acheter et de posséder certaines drogues, ce qui facilitait le travail des services de police compétents. Un beau jour, voilà que nos élites prétendirent qu'on devait avoir le droit de se droguer, que le drogué n'était pas un coupable, mais un malade, et qu'il ne fallait pas s'en prendre aux petits revendeurs (c'est du vieux français, ça signifie dealers) mais aux gros trafiquants. Le résultat est connu de tous. Le nombre de drogués n'a cessé d'augmenter et cela pose des problèmes de santé publique, le travail de la police est beaucoup plus compliqué, car ces fonctionnaires doivent déterminer si un individu en posséssion d'une petite quantité de produit interdit est un trafiquant ou une "victime", à tel point que nombreux sont ceux qui constatent que la bataille étant perdue, il vaut mieux lever l'interdit. Naturellement, si nous en arrivons là, en plus du constat d'échec, il est à prévoir que les trafiquants trafiqueront en vendant des substances encore interdites et encore beaucoup plus dangereuses.

Après tous les efforts fournis pour pondre ce texte, je n'irai pas plus loin, et, n'ayant de toute façon pas d'autre possibilité, je laisse à chacun le droit de s'en désintéresser, ou de méditer là-dessus.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait : "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte.   

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