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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
31 janvier 2015

Les magiciens

Vous êtes au courant? Si vous voulez gagner des élections, c'est facile. Il suffit de déclarer que vous allez donner du travail aux chômeurs en créant des emplois de fonctionnaires, et que vous allez augmenter les salaires. La preuve que ça marche, c'est que le Grec qui vient de gagner les élections dans son pays a promis exactement cela, et c'est pour ça qu'il a gagné les élections. Par dessus le marché, nombreux sont ceux qui, de droite, de gauche et d'ailleurs, s'en félicitent, puisque Mélanchon, Marine Le Pen, des tas d'économistes et autres istes français et étrangers crient victoire, et prétendent que c'est ainsi qu'il faut s'y prendre pour résoudre les problèmes qui frappent le pauvre monde. Mais, me direz-vous, ces fonctionnaires supplémentaires, il faut les payer, et quand on n'a pas de quoi financer les dépenses courantes déjà existantes, cela conduit à la faillite. Et puis, augmenter les salaires fait augmenter les coûts de production, donc les prix de vente, car le patron ne peut pas les financer, les coûts de production, en allant faire des ménages. Dans ces conditions, affirmer que cela fera diminuer le pouvoir d'achat du camarade travailleur, n'est pas présenter une opinion, mais comprendre ce qui se passe. Nous comprendrons aussi que cela fera perdre en même temps des parts de marchés aux entreprises locales, ce qui n'est pas du tout ce qu'il faut pour faire diminuer le nombre de chômeurs, bien au contraire. Oui, vous me direz cela, parce que vous avez lu ce que j'ai écrit sur le principe des vases communiquants en économie, mais eux ne l'ont pas lu, ou ne l'ont pas compris. Ils préfèrent les opinions au savoir et à la compréhension du savoir. 

La crise n'a visiblement pas permis de faire comprendre comment ça marche. Il y en a qui croient que les banques et les Etats disposent d'un puit magique duquel on peut tirer tous les milliards qu'on veut, parce qu'ils s'y reproduisent miraculeusement. C'est pour cela que nous avons eu la dernière crise, dont nous n'arrivons pas à sortir. L'argent que les banques et autres organismes financiers prêtent ne leur appartient pas. Ces organismes n'en possèdent pas assez pour en prêter autant. Donc, l'argent qu'ils prêtent provient des comptes courants et des comptes pas courants de leurs clients, c'est à dire notre argent, à vous et à moi, et quand cela ne suffit pas, ils en empruntent à d'autres organismes financiers qui, eux aussi, prêtent l'argent de leur clients. Par conséquent, si nous commençons tous à exiger qu'on nous prête sans rembourser, les banques et les autres n'auront plus les moyens de rendre l'argent que leurs clients ont deposé chez eux, et ils n'auront plus les moyens d'en prêter. Nous avons vu le résultat que ça donne avec la dernière crise, lorsque des organismes financiers n'ont plus les moyens de rendre l'argent que les clients ont déposé chez eux, et qu'ils n'ont plus les moyens d'en prêter. 

Mais ces mages qui font tout ce qu'ils peuvent pour nous convaincre qu'il faut augmenter les salaires pour faire augmenter le pouvoir d'achat des camarades travailleurs, et imaginent qu'il suffit de puiser dans le puit magique dont ils disposent magiquement pour financer les coûts de production des entreprises confrontées à une concurrence étrangère, qui échappe aux contraintes que ces mages imposent aux entreprises locales, et de créer des emplois dans la fonction publique pour créer les richesses dont doit jouir le citoyen, ont déjà conduit par le passé leur pays respectif à la ruine. Et le mirage qu'il sortent magiquement de leur manche pour se faire élire, n'a jamais rien évité. Par contre, il faut bien le reconnaître, ils rebondissent toujours fort bien en accusant les banques, le capitalisme, le socialisme, le communisme et d'autres ismes d'être responsables des catastrophes qu'ils ont provoquées, en appliquant leurs dogmes de droite, de gauche, ou d'ailleurs.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte                  

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