Ils se disputent dans mon poste

Vous êtes au courant? Nos intellectuels se disputent dans mon poste de télévision. Et on voit qu'ils sont fâchés. Cela vous étonne? Pas moi. Je sais depuis longtemps qu'on nous montre des gens très mal élevés qui ne savent pas se tenir. Et je comprends qu'il y en ait qui se fâchent tout rouge, tellement ils sont pacifistes, alors que des méchants ne le sont pas. Car, vous n'allez pas le croire, mais il y a des gens qui prétendent qu'il faut répondre aux attentats dont nous venons d'être victimes, par des actions policières et militaires musclées. N'est-ce pas, que quand on est pacifiste, ça met en colère d'entendre ça? Mais comme on peut être pacifiste sans être bête, ils ont trouvé la formule pour répondre aux vilains qui veulent frapper le terrorisme d'une manière contondante: "Répondre à la violence par la violence, est la pire manière de répondre à la violence, parce que ça n'engendre que la violence." N'est-ce pas, qu'ils ne sont pas bêtes de dire ça? Cela fait penser à ce qu'enseignait Jésus. C'est beau, c'est très beau, mais avec ses belles paroles, il a fini sur la croix.  

Ces beaux pacifistes ressemblent à ceux qui ont répondu par la gentillesse et le pacifisme à Hitler, alors que ce dernier devenait de plus en plus menaçant et violent. Pour être gentil avec lui et le calmer, tant qu'il préparait et commençait à faire la guerre, ils prêchaient le pacifisme. Ils lui ont même offert de quoi nous anéantir, en lui permettant de réarmer l'Allemagne. Ils sont allés jusqu'à signer le traité de Munich, pour sauver la paix! Dès le lendemain, tout fier de cet acte pacifiste, Chamberlain crût bon de clamer: "Nous avons fait des concessions, mais grâce à ce traité, la paix est assurée pour les cent prochaines années." Churchill, sans doute pas pacifiste, riposta: "Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez quand même la guerre." Et, en effet, il y eut la guerre, une guerre bien plus terrible que celle qu'il y aurait eu, si on avait eu recours à la violence tant que Hitler n'avait pas encore les moyens d'écraser presque toute l'Europe. Car, ne l'oublions pas, seul l'usage d'une extrême violence permit de mettre fin à la guerre, et aux atrocités qu'il perpétrait. 

Si vous ne comprenez pas bien ce que je viens d'expliquer, ne vous inquiétez pas, moi non plus.  

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte