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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
5 janvier 2016

20%

Vous êtes au courant? De nombreux réfugiés qui étaient si désireux d'arriver en Allemagne ont atteint leur but. A n'en pas douter, après un si long et pénible voyage effectué dans des conditions inhumaines, arriver à bon port les remplis d'une joie débordante. D'autant plus que, compte tenu des circonstances, ils sont plutôt bien accueillis, pas trop mal logés et pas trop mal nourris. Et en plus, les Allemands font leur possible pour leur enseigner la langue du pays et leur donner une formation leur permettant de s'intégrer dans la vie économique du pays. C'est formidable! Non? Oui mais, ils sont pourtant nombreux à être déçus, voir même fort déçus.

L'Allemagne et les Allemands étaient prèts à les accueillir à bras ouverts et à leur donner du travail mais, catastrophe, il paraît que seulement 20% des entreprises allemandes sont prêtes à embaucher ces pauvres réfugiés. Naturellement, la première idée que cette nouvelle fera germer dans la cervelle surpuissante de certains de nos maîtres à penser, parmis lesquels nous ne devons pas avoir peur de compter des membres éminents de l'élite de nos élites, c'est que ces entreprises sont xénophobes et racistes. Je veux bien moi, mais ça ferait quand même 80% des entreprises allemandes racistes, avec des patrons tellement racistes, qu'ils préfèrent ne pas gagner de l'argent sur le dos des émigrés. Dur à croire. Or, vous ne l'ignorez pas, les surdoués auxquels je viens de faire allusion, qui gagnent très bien leur vie et que nos adulons sans doute à juste titre, clament aussi avec indignation que les entreprises et les patrons ne reculent devant rien pour gagner de l'argent. Et là, pardonnez-moi, mais je vois une très grosse contradiction. Une si grosse contradiction, que je suis obligé de rappeler ce qu'on enseigne au cours de sciences économiques de la maternelle première année.

Lorsqu'on embauche quelqu'un, quelque soit son origine, ou cela rapporte, ou cela conduit à la faillite. Vous ne me croyez pas? Pourquoi vous mentirais-je? De toute façon, vous allez comprendre que pour éviter que cela conduise à la faillite, il faut que les personnes embauchées fassent un travail qui rapporte, dans des délais raisonnables et de façon mesurable, de quoi financer les coût de production de ce travail, plus de quoi rembourser l'investissement nécessaire, en payant des intérêts suffisants pour compenser l'inflation et financer les coûts de fonctionnement de l'organisme financier qui intervient dans l'affaire, au moins au prorata du service rendu, et il faut également que cela procure un bénéfice, car l'équilibre parfait n'existant pas dans ce domaine, ou il y bénéfice, ou il y a déficit. Et dans le cas où il y a déficit, avec quoi allez-vous payer les employés et les coûts de production?  

Une fois qu'on a compris cela, pourquoi voulez-vous que des entreprises qui ne cherchent qu'à gagner de l'argent refusent d'embaucher des gens qui peuvent leur en rapporter? Parce qu'ils ne sont pas allemands? Cela voudrait dire que les Allemands rapportent plus et que les entreprises n'ont pas assez de travail pour en donner aux réfugiés et aux Allemands. Et dans le cas contraire, avec des immigrés qui rapporteraient plus que les nationaux, ne vous faites pas d'illusions, les entreprises embaucheraient les immigrés en premier, et ce serait les Allemands qui seraient au chômage. Il n'y a que lorsque les entreprises ont besoin d'embaucher tout le monde pour gagner de l'argent, qu'elles embauchent tout le monde. Hélas, pour l'instant, seulement 20% des entreprises allemandes ont besoin de ce surplus de personnel que l'Allemagne accueil. De ce fait, ce qui devait arriver arrive: l'équilibre précaire du plein emploi en Allemagne est rompu. 

En attendant, étant donné que seulement 20% des entreprises allemandes se disent prêtes à les embaucher, nombreux sont ces immigrés qui, en Allemagne, désespèrent de trouver à se caser, et se lamentent déjà de ne rien avoir à faire de la journée. Je le sais, je l'ai vu dans mon poste de télévision. Comme quoi, les bonnes intentions ne suffisent pas.

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte  

       

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