On se moque toujours de moi.

Vous êtes au courant? A peine François venait-il d'être élu, que j'annonçais déjà qu'il avait des chances de gagner les prochaines présidentielles, même si sa politique avait des conséquences désastreuses, parce qu'une reprise économique mondiale vers la fin de son mandat était à prévoir. Et forcément, expliquais-je, François allait profiter de cette reprise mondiale, et s'attribuer le mérite de ses effets favorables sur notre économie. Comme j'ai répété plusieurs fois cela au fil du temps, j'ai eu droit à toutes sortes de moqueries, à cause de la stérilité de l'action gouvernementale de François. Et maintenant, avec beaucoup de retard par rapport aux autres, le nombre de chômeurs diminue chez nous. Si ça continue encore un peu comme ça, et si nous avons encore deux ou trois gros attentats, il pourra se représenter sans crainte. Et vous verrez bien que vous avez eu tort de vous moquer de moi. Na!

Je signale quelques fois que ces histoires de gauche et de droite me donnent de l'urticaire, parce que si on est de droite ou de gauche, au lieu d'agir en fonction de la situation d'une manière appropriée, on agit d'après des dogmes de droite, ou de gauche, ce qui n'est évidemment pas toujours adapté à la situation, et qui est même souvent inadapté à la situation. Et bien le François, lui, arrive à critiquer la droite parce qu'elle n'applique pas les dogmes de gauche, il agit ensuite en s'appuyant sur les dogmes de gauche pour défaire ce que la droite a fait, et quand ça a coûté bien cher sans foncfionner, il défait ce que la gauche a fait, pour refaire ce que la droite avait fait et qu'il a défait, et pour faire ce que la droite voulait faire, mais n'a jamais pu faire, parce que la gauche l'en empêchait. Et c'est en prétendant agir selon les dogmes de la gauche et en appliquant ses idées, qu'il fait maintenant ce que la droite voulait faire. Avec ça, quand je vois le peu de réactions que cela provoque, même dans son parti, je me dit: Putain qu'il est fort!

La gauche a instauré les 35 heures pour faire diminuer le nombre de chômeurs, ce qui fit perdre du pouvoir d'achat aux camarades citoyens, donc des emplois, parce que, inévitablement, cela fit augmenter les coûts de production. En plus, le licenciement coûtait cher chez nous, afin de protéger les camarades travailleurs du licenciement. Du coup, licencier coûtait si cher chez nous, que les patrons n'osaient pas embaucher de peur de ne pas pouvoir licencier si nécessaire, et des entreprises ont fait faillite, faute d'avoir pu licencier à temps, à un prix soutenable. Ainsi, pendant des dizaines d'années, à part pendant de courtes périodes de crise, nous avons eu un nombre de chômeurs beaucoup plus élevé que les pays comparables qui n'appliquaient pas de telles mesures. Et chaque fois que quelqu'un voulait toucher aux 35 heures pondues par la gauche, ou parlait de souplesse au niveau des oraires, ou des licenciements, la gauche hurlait, aboyait, criait à la mort et au crime, et insistait sur le fait que toucher à ça, c'était de la politique de droite et du libéralisme sauvage. A tel point que ces gens de droite qui envie de toucher à ça ne le firent pas, de peur de se faire lincher par la gauche, et par la foule chauffée à blanc par la gauche.

Et que fait maintenant François, en approchant de la fin de son mandat? Si vous faites bien les comptes, vous aussi, vous vous direz: Putain, qu'il est fort ce François! Surtout si jamais il gagne les prochaines présidentielles, ou si un de ses collaborateurs les gagne, ce qui est loin d'être improbable.  

Mais moi, je me demande si tout ça est bien honnête, tout comme je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point"

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte