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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
18 mars 2016

Plenel a le coeur fendu

Vous êtes au courant? L'autre soir, c'est à dire le 05 03 de cette année, Ruquier, au cours de son émission du samedi soir, nous a montré les forces de l'ordre en train de saccager le misérable camp de Calais, où de misérables réfigiés avaient trouvé refuge, en attendant de trouver le moyen de réjoindre l'Angleterre qui ne veut pas d'eux. Cela fit dire à Plenel que la France n'est plus le pays des droits de l'homme, que ce n'est plus que le pays de la déclaration des droits de l'homme. C'est beau, c'est touchant, et c'est devenu encore plus touchant quand il a ajouté pour conclure, que ça lui fend le coeur de voir des choses pareilles. Et moi, ça m'a fendu le coeur, de voir combien il avait le coeur fendu.

Il y a déjà quelques temps de ça, je fus également touché de voir sur BVN (chaîne Belgo-Néerlandaise), des policiers chasser des immigrés qui campaient dans un parc. Et j'ai senti le chagrin que pouvaient éprouver ces gens, en voyant la police saccager la pauvre tente, ou l'abri construit avec des sacs poubelles, qui était leur seule demeure, leur seul bien. Oui, mais je me demandais aussi ce qui se passe lorsque l'Etat de droit n'est pas respecté, quelque soit le prétexte sous lequel on cesse de le respecter. C'est bien connu, même quand c'est avec les meilleures intentions, dés qu'on commence à ne plus respecter l'Etat de droit, la situation se corromp tant et plus, pour le plus grand malheur des plus faibles. Et je me permets d'informer Plenel que le camp de Calais n'apportait aucune solution aux problèmes de ces malheureux, tandis que d'honnêtes Calaisiens avaient le coeur fendu d'avoir la vie pourrie par ce camp et par ses pauvres habitants.

D'autre part, puisque Plenel a le coeur tellement fendu, je vais le lui fendre encore un peu plus, en lui rappelant que des gens qui travaillent très dur gagnent moins de mille euros par mois. C'est pourquoi je lui conseille, comme je l'ai déjà conseillé à d'autres, de vivre avec mille euros par mois, dans un logement qu'on peut se payer quand on ne gagne que mille euros par mois, et d'utiliser tout le reste de ce qu'il gagne et qu'il possède, pour recueillir des immigrés, et des pas immigrés, qui meurent de faim dans la rue. Et quand on a le coeur fendu, ou qu'on est indigné comme lui, ça ne suffit pas. Il doit aussi créer des entreprises qui donnent un bon travail bien payé, plutôt qu'un mauvais travail mal payé, ainsi qu'un bon logement pas cher, plutôt qu'un mauvais logement cher, à tous ceux qui en ont besoin, qu'ils arrivent, où qu'ils aient des ancêtres dans ce pays depuis Vercingétorix.

Je l'honorerai alors infiniment, car j'honore autant ceux qui sont généreux avec leur argent, que je méprise ceux qui sont généreux avec l'argent des autres. Evidemment, si Plenel suit mes conseils, il va vite découvrir qu'il est plus facile de dire qu'on a le coeur fendu et que la France n'est plus le pays des droits de l'homme, que de créer des entreprises qui donnent un bon travail à ceux qui en ont besoin. Il va vite comprendre que les postes de travail qu'il créera, devront servir à faire un travail qui rapporte de quoi financer les coûts de production de ce travail, et de quoi financer l'investissement nécessaire, c'est à dire rembourser l'argent emprunté pour créer l'entreprise, en payant des intérêts suffisants pour compenser l'inflation et les coûts de fonctionnement de l'organisme financier qui prête son concours. Quant aux logements, là encore, il faudra bien que les recettes permettent de rembourser l'investissement et de financer l'entretient des bâtiments. Et, bien entendu, il doit faire ça écologiquement. 

Ce sera certainement très dur pour lui, mais quand il aura réussi honnêtement et généreusement cela, personne ne pourra plus lui reprocher de tenir des propos comme ceux qu'il se permet de tenir maintenant.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte    

           

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