Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
15 avril 2016

Sébastien et Rossignol

Vous êtes au courant? Le grand artiste de rénommée mondiale qu'est Patrick Sabastien nous a pondu une chanson au titre poétique de "P'tite pipe". N'ayant pas trouvé le temps de terminer l'étude de toute l'oeuvre de Victor Hugo, de Balzac, de Molière, de Montaigne et de quelques autres, je dois avouer que je n'ai pas encore pris la peine de me pencher sur ce chef d'oeuvre que nous offre le grand, le très grand Sébastien. Mais dès que j'ai un moment, c'est juré, je me procure cette chanson et je l'écoute religieusement. Par contre, madame Rossignol, secétaire d'Etat, de son état, l'a entendu, cette chanson, et elle n'a pas l'air de l'aimer, puisqu'elle en a fait interdire la diffusion sur les ondes. Evidemment, sachant comme les artistes sont des êtres sensibles à l'âme délicate, on imagine le chagrin, voir le désespoir, que le pauvre Patrick éprouve à cause de cette interdiction. Mais le talent de cet homme n'ayant d'égal que son courage, il a réagi avec talent et courage, en écrivant une nouvelle chanson qu'il présente sur scène, par laquelle il explique sur un air entraînant: "Ma pipe est restée en travers de la gorge de madame Rouge Gorge, madame Rouge Gorge, etc, etc, etc."

Dans cette belle chanson, Sébastien demande si il faut retirer les mots à double sens du dictionnaire, et je me demande bien pourquoi, puisque cette dame veut juste interdire la diffusion d'une chanson sur les ondes. Et puis, en plus des mots à double sens, il existe aussi des mots à sens unique, mais extrèmement grossiers. Jusqu'à maintenant, personne ne demande à retirer davantage ces mots grossiers, mais tout le monde sais, à part peut-être Monsieur Sébastien, que si ces mots grossiers peuvent être utilisés dans certaines circonstances, ils sont à éviter dans d'autres circonstances, parce que leur usage au mauvais moment, au mauvais endroit, peut être offensant et montre combien on respecte peu ses semblables. Un génie comme le Grand Sébastien ne devrait pas ignorer cela, et ils ne devrait pas plus ignorer que, dans certaines circontances, les mots à double sens doivent être utilisés dans un sens et pas dans l'autre, pour les mêmes raisons. N'est-ce pas?      

Tout cela est extrêmement émouvant et déroutant, mais on dirait aussi que des gens se comportent comme si la télévision et le reste des ondes leur appartenaient. En fait, tout ce que nous voyons et entendons à la télévision coûte cher, et est financé avec  l'argent du camarade citoyen, soit par ses impôts, soit par la redevance, soit par la publicité. Car, ne l'oublions pas, ce que coûte la publicité à une entreprise, se trouve inévitablement dans les prix de vente. Donc oui, d'une manière ou d'une autre, ce que nous voyons à la télévision est financé avec de l'argent qui est pris sur notre pouvoir d'achat. De ce fait, la télévision doit être au peuple, et c'est au peuple de décider de ce qu'on doit diffuser ou pas, à la télévision, mais aussi sur les radios nationales. Certes, nos institutions étant ce qu'elles sont, cette madame secrétaire d'Etat tient son pouvoir du peuple qui a conféré des pouvoirs à ses représentants, entre les mains desquels il remet sa souveraineté. Donc, au moins en théorie, cette dame est mandatée par le peuple, pour décider et agir au nom du peuple, selon la volonté du peuple. Oui, mais en pratique, comment sait-elle que la majorité du peuple est d'accord pour interdire cette chanson sur les ondes? Elle ne peut pas le savoir sans avoir consulté le peuple en passant par les urnes. Donc, comme c'est hélas trop souvent le cas de la part des politiciens, cette dame décide de ce qu'elle veut, comme si les ondes lui appartenaient, et ça c'est pas bien.  

Mais des individus issus de la classe politique ne sont pas les seuls à agir de la sorte. En effet, de quel droit le Sébastien décide-t-il qu'on n'a pas à interdire la diffusion de cette chanson sur les ondes et nous parle-t-il de retirer les mots à double sens du dictionnaire, lui qui n'est même pas mandaté par le peuple? Les ondes ne sont pas à lui! Ce n'est donc pas à lui d'en décider. Encore une fois, c'est au peuple d'en décider! Mais des gens qui travaillent à la télévision, ou des gens qui occupent certains postes grâce au résultat des élections, donnent souvent l'impression d'avoir la grosse tête, au point de croire que tout leur est dû. Il y a même de mauvais esprits mal polis qui disent que ces gens, avec leur grosse tête, deviennent de sales petits trous du culs prétentieux. Je le sais, on me l'a dit.

Tout cela ne montre-t-il pas qu'il est grand temps de faire les réformes institutionnelles auxquelles je fais souvent allusion sur ce blog? N'est-il pas grand temps d'introduire une part de démocratie directe dans notre système représentatif?

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte.                         

Publicité
Publicité
Commentaires
Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
Publicité
Archives
Publicité