Sous les ordures

Vous êtes au courant? Il arrive que des camarades citoyens croulent sous des montagnes d'ordures, parce que de braves camarades syndiqués font grève pour défendre leurs intérêts. Il n'est pas dans mes intetions de leur donner tort ou raison, et si j'étais à leur place, je ferais peut-être comme eux. Ce qui m'étonne, c'est la passivité avec laquelle le peuple souverain supporte les nuisances engendrées par les mouvements révencatifs. D'autant plus qu'après les désagréments causés par la grève et par les manifestations parfois violentes, le citoyen de base, c'est à dire vous et moi, doit mettre la main à la poche pour payer les dégâts provoqués sur le milieu urbain et sur l'économie, ainsi que pour financer ce que coûtent les augmentations de salaire et autres avantages obtenus par les grèvistes.  

En effet, l'augmentation des salaires obtenue fait augmenter les coûts de production et, à moins que le patron ou le président de la république fasse des ménages le dimanche pour la financer, l'augmentaton des coûts de production sera inévitablement répercutée sur les prix de vente, donc prise sur votre pouvoir d'achat quand il s'agit d'une entreprise privée, ou sur vos impôts lorsqu'il s'agit de nos braves fonctionnaires. Alors, mes bien chers frères, mes bien chères soeurs et les autres, la passivité avec laquelle vous acceptez cela ne peut s'expliquer que par le fait que vous soyez d'accord avec les grévistes, au point de payer la remise en état des villes saccagées avec vos impôts. Ou alors, c'est que vous n'avez pas compris que, dans de nombreux cas, c'est à vous et à vos sous qu'ils s'en prennent, quand ils prétendent s'en prendre aux patrons et au gouvernement. 

Si jamais vous n'étiez pas d'accord, je ne vois pas ce qui vous empêcherait de vous procurer l'adresse des camrades syndiqués qui vous paraissent injustement turbulants, à commencer par les plus grands maîtres de nos centrales syndicales les plus prestigieuses, et pour transporter devant leur porte les montagnes d'ordures qui s'entassent devant la votre, ou pour leur gâcher la vie en leur faisant subir tous les désagréments qui vous sont imposés par leurs actions, et cela pendant et après les grèves ou autres mouvements que vous trouvez injustes. Quant à saccager leurs biens, à les séquestrer et à les molester comme certains saccagent nos biens communs et privés, je comprends que cela ne vous vienne même pas à l'esprit; nous ne sommes pas des voyoux.  

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte