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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
1 octobre 2016

Tous d'accord

Vous êtes au courant? Si je me souviens bien, c'est le 22 ou le 23 09 2016 que, en regardant une émission diffusée de 22h30 à minuit sur la chaîne espagnole 24/h, j'ai vu quelque chose de formidable. Si vous parlez espagnol, je vous conseille de vérifier sur internet et vous constaterez, alors qu'il était question du déficit de la ville de Madrid, que le monsieur qui se trouvait à l'extrème droite de l'écran à déclaré: "De toute évidence, on ne peut pas dépenser plus d'argent qu'on en gagne, mais que ce n'est pas si évident lorsqu'il s'agit d'une ville ou d'un Etat, car la logique économique est complétement différente pour une ville ou un Etat." Et le monsieur qui se trouvait à l'extrème gauche de l'écran a cru bon de rajouter: "A-t-on jamais vu une administration ne pas faire du déficit? Soyons un peu sérieux." Or, vous le savez sûrement, Marine Le Pen ne cesse de déclarer qu'il faut en finir avec l'orthodoxie économique qui veut qu'on réduise les déficits, et Mélanchon, le patron du PC, nos syndicalistes les plus prestigieux, plus toutes sortes de gens de droite, de gauche, du centre et d'ailleurs, ainsi que de nombreux experts et économistes, préconisent de faire du déficit, c'est à dire de dépenser plus d'agent que nous en avons, car la logique économique est différente pour un Etat. Dépenser de l'argent qu'on n'a pas! Putain que c'est fort! On ne l'a pas, mais on le dépense quand même! C'est magique!

C'est à ça qu'on voit que ces gens d'une intelligence supérieure méritent d'être comptés parmis nos élites les plus élitiques qui gagnent beaucoup d'argent, parce qu'ils comprennent cette magie qui nous échappe. En effet, si vous êtes monsieur tout le monde, comme vous et moi, vous comprenez qu'on ne peut pas dépenser plus d'argent qu'on en a et qu'on en gagne, ou qu'on va à la faillite, même quand il s'agit d'une administration, ou d'un Etat. Et ceux qui ont un peu de mémoire savent bien que des villes et des Etats se sont trouvés en cessation de paiement, pour avoir trop longtemps dépensé plus d'argent que ces entités n'en gagnaient, ce qui a alors fait très mal au brave citoyen de base, qui est allé défiler dans les rues, en accusant les banques. Car je dois bien rappeler que lorsqu'un Etat ou une ville, exactement comme vous et moi, dépense plus qu'il n'a d'argent, il emprunte à un organisme privé, ou public, cet argent qu'il dépense et qu'il n'a pas. C'est ça, la magie! Or, les organismes financiers ne possèdent pas assez d'argent pour en prêter autant qu'il en faut à notre économie, avec de l'agent qui leur appartient. Alors, d'où le sortent-ils? D'un chapeau de prestidigitateur? Non! Ils prêtent l'argent de leurs clients qui ont un compte courant, ou un compte pas courant, lorsqu'il s'agit d'organismes privés, et celui du contribuable lorsqu'il s'agit d'un organisme public. Donc, à force de perdre de l'argent qu'on ne leur rend pas, les banques finissent par ne plus avoir de quoi prêter, ni même de quoi vous rendre ce que vous avez sur votre compte.    

Une fois que cela est bien compris, on comprend du même coup qu'à force de faire du déficit, qui s'ajoute aux déficits précédents, la dette finit par atteindre de telles proportions que le particulier ne peut plus rendre l'argent qu'on lui a prêté, et l'Etat non plus. Mais avec les Etats, les proportions sont telles qu'elles peuvent faire écrouler le système bancaire privé, ou public, ce qui provoque une crise économique catastrophique qui fait très mal au brave citoyen de base. Et ce brave citoyen, sous l'inluence des analystes auxquels je fais allusion plus haut, descend dans la rue pour y cracher la rage qu'il éprouve à l'égard des banques qui font faillites parce que, hurle ce brave citoyen en compagnie de ses maîtres à penser, c'est à cause des banques qui ont gagné des milliards sur son dos qu'il meurent de faim, comme si une entreprise faisait faillite parce qu'elle gagne des milliards, alors qu'elle fait faillite parce qu'elle a perdu trop d'argent à cause des gros malins que je cite plus haut. (Relisez, ça ne peut pas faire de mal. Je vais moi-même relire tout ça, pour essayer de comprendre ce que je viens d'expliquer.) 

Mêêê.....il faut bien faire du déficit pour investir, vous dit-on alors. Et, chaque fois, je suis bien obligé de rabâcher pour expliquer que faire du déficit, ça correspond à produire des pommes de terre, alors que produire un kilo de pommes de terre coûte plus d'un kilo de pommes de terre, car si produire un kilo de pommes de terres ne coûte pas plus d'un kilo de pommes de terre, il n'y a pas de déficit. Mais plus on produit de pommes de terre lorsque produire un kilo de pommes de terre coûte plus d'un kilo de pommes de terre, moins on a de pommes de terre, et plus on meure de faim. Mêêêê..... pour investir, insiteront-ils. Je suis encore obligé de rabâcher qu'investir correspond à utiliser des patates de telle manière que chaque kilo de patates utilisé rapporte plus d'un kilo de patates. Et ça, ce n'est pas faire du déficit, c'est faire du bénéfice. C'est à dire que, dans un délai raisonnable et de façon mesurable, l'argent investi doit rapporter de quoi récupérer les sommes investies, plus des intérêts suffisants pour compenser l'inflation et pour financer les coûts de fonctionnement de l'organisme financier, privé ou public, auquel on emprunte l'argent nécessaire à l'investissement. Lorsque ce n'est pas le cas, ce n'est plus de l'investissement, c'est de la bêtise, ou du mensonge. Soit, présenté d'un manière édulcorée, un mauvais investissement. Mais, un mauvais investissement, c'est bien de la bêtise. Non? Ou alors il s'agit de dépenses qu'on batise investissement de façon mensongère. Vérifiez, et vous comprendrez qu'il ne s'agit pas d'opinions auxquelles on peut opposer d'autres opinions, mais de faits incontestables.

Voilà ce qu'on enseigne au cours maternelle première année de sciences économiques. Hélas, nos journalistes, nos politicards et les autres ne cessent de nous abreuver de toutes sortes d'opinions contradictoires, au lieu de s'en tenir à ces principes de base. Le pire, c'est que nos dirigeants vont jusqu'à nous gouverner d'une manière contraire à ces principes pourtant incontestables, ce qui explique que nous ayons régulièrement à souffrir des conséquences d'une nouvelle crise que personne ne voit venir, et dont personne ne comprend les causes, à part les petits esprits qui s'en tiennent au cours maternelle première année de sciences économiques. Et il en sera ainsi aussi longtemps que les grands et les petits de ce monde, avec leur logique magique, ne voudront pas admettre qu'il n'y a pas de magie et que quand il pleut, il tombe de l'eau.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

N'ayez pas peur de faire de la PUB à ce pauvre Régis, et revenez le lire chaque semaine.     BISES

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte                               

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