Les rabat-joies et grands de la politique

Vous êtes au courant? Marine Le Pen, Mélanchon, Hamon et beaucoup d'autres pourraient gouverner ensemble, puisqu'ils sont d'accords sur l'essentiel. Rassurez-vous, j'ai beau être un idiot absolu, je me rends quand même compte qu'il y a des questions sur lesquelles ils se disputent tellement que l'entente à laquelle je viens de faire allusion n'est que pure poésie. Et pourtant, l'essentiel n'est-il pas le nerf de la guerre, c'est à dire l'argent? Or, les gens que je viens de citer et quelques autres hurlent à la mort et crient au scandale dès que des rabat-joies parlent d'ajuster les comptes et de mettre fin aux déficits qui nous mènent à la faillite. Hamon, juste comme exemple particulier parmi ses semblables, veut se faire élire en proposant de faire beaucoup de déficits, et il prétend que la dette écologique que nous contractons pour les générations futures passe avant la dette. Vous comprenez ce qu'il veut dire? Pas moi, c'est un langage plein de charme, certes, mais bien trop tarabiscoté pour mon âme de brute, puisque je comprends seulement qu'il est absolument dégueulasse de faire payer nos dettes par les générations futures, qu'elles soient écologiques, ou autres. Et vérifiez au cas où je me tromperais, mais il me semble même qu'il parle de l'effacer, notre dette, ce qui ne peut déplaire à tous ceux qui, comme lui, nous expliquent qu'il ne faut pas réduire les déficits, et qu'il faut même les augmenter. Comme quoi la Le Pen, le Mélanchon, le Hamon et tous ceux que j'oublie, pourraient présenter le programme commun suivant: La dette, on s'en fout. Ce qui serait mal poli, mais tellement vrai.

N'en déplaise aux rabat-joies, reconnaissons qu'effacer la dette, ce n'est pas bête du tout. Vous empruntez pour vous offrir un train de vie royal et, en plus d'être si généreux envers vous-même avec l'argent que vous empruntez, vous en empruntez pour jouer les généreux envers ceux dont vous empruntez l'argent. Et si jamais des rabat-joies vous disent que cela mêne à la ruine et que les générations futures devront vivre dans cette ruine en payant nos dettes, vous déclarez qu'il faut tout simplement l'effacer, la dette. Génial! Le problème, c'est que vous aurez beau leur clouer le bec, à ces rabat-joies, vous ne disposerez quand même pas d'un puit magique dans lequel l'argent se reproduit magiquement. En fait, lorsque vous faites du déficit, vous êtes obligés d'emprunter de l'argent à un organisme financier publique, qui vous prête l'argent du camarade citoyen contribuable, ou à un organisme privé qui vous prête, lui aussi, l'argent du camarade citoyen, puisqu'il prête l'argent qu'il nous emprunte, ou celui que nous avons sur nos comptes courants, ou sur nos comptes pas courants, parce que les organismes financiers n'ont pas assez d'argent leur appartenant, pour en prêter autant que nous avons besoin qu'ils nous en prêtent. Donc, dans un cas comme dans l'autre, c'est bel et bien le camarade citoyen qui paye, d'une manière, ou d'une autre, les pertes des organismes financiers publiques, ou privés. Et si jamais il y en a qui ne le savaient déjà, au lieu de me croire, ils feraient bien de vérifier que ça ne peut pas être autrement. 

Mais les rabat-joies peuvent bien expliquer tout ça, les Hamon et companie, ayant réponse à tout, diront sans vergogne au camarade électeur, qu'il n'y a qu'à emprunter à notre banque centrale à 0% d'intérêt. Et le camarade électeur répondra VOUI avec enthousiame! Mais comme je viens de l'expliquer, bien que le camarade électeur ne le comprenne pas toujours, quand c'est la banque centrale qui prête, c'est encore et toujours le camarade citoyen qui paye. En effet, qu'il s'agisse d'un organisme privé, ou d'Etat, il faut bien que l'argent soit rendu en payant un intérêt suffisant pour compenser l'inflation et pour financer les coûts de fonctionnement de l'organisme privé, ou d'Etat, qui vous prête l'argent. Sinon, même quand il s'agit de la banque centrale, avec quoi cela serait-il financé? Avec nos impôts! Donc, lorsque la dette d'une entreprise, ou d'un Etat, atteint de trop grosses proportions, il devient évident qu'on ne peut plus prêter à cette entité qui ne pourra plus rembourser. (Cours maternelle première année, c'est pour ça que je comprends) Et si jamais, comme ça, d'autorité, elle efface sa dette, il est encore plus évident qu'elle ne remboursera pas et qu'on peut encore moins lui prêter. Pas vrai? C'est bien pourquoi effacer la dette d'un Etat ne résoud absolument rien, bien au contraire, car plus personne ne lui prête l'argent dont il a besoin à cause de ses déficits. Pas même sa banque centrale qui ne peut plus prêter que de la monnaie de singe dont personne ne veut. C'est alors la cessation de paiement, c'est la faillite. Je me rends compte qu'il faut être un sale rabat-joie pour le faire remarquer, mais cela signifie que les vieux ne touchent plus leur retraite, les fonctionnaires ne touchent plus leur salaire, etc, etc, parce que l'Etat n'a plus de pognon. Le pire, c'est qu'on ne pourra même pas mettre Hamon, Marine et leurs copains en prison, le jour où cela se produira!

Chacun croyant intelligent de s'appliquer à avoir des idées et des opinions, au lieu de regarder ce qu'est la réalité, on oublie trop souvent comment des Etats jalonnèrent le passage du temps de faillites fracassantes qui firent chaque fois très mal au peuple naïf ou impuissant. Et voilà pourquoi des enfants qui sont en train de naître pourront légitimement haïr les gens que je cite plus haut, et ceux qui votent pour eux.      

Il faudrait enseigner cela aux grands et aux petits de ce monde dès la matenelle première année, car c'est bel et bien du niveau du programme de sciences économiques de la maternelle première année, que les électeurs et les élus de notre temps qui ont fait de hautes études s'appliquent à ne pas comprendre, en vivant au détrimant de ceux qui les écoutent et, hélas, des autres. 

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte

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Bise