Le populisme

Vous êtes au courant? J'ai de plus en plus la trouille. Comme ce n'est pas le première fois que je l'avoue, ceux qui ont l'habitude de me lire vont penser que je commence à me délabrer de plus en plus du cerveau, et qu'il va falloir finir par m'abattre pour m'empêcher de radoter lamentablement. Oui, je comprends leur pitié et leur bonnes intentions, mais on n'arrête pas de m'en parler à la télévision. Sur les chaînes de télévision françaises dont je dispose, je veux bien. Sur les chaînes européennes germaniques, anglaises, espagnoles ou italiennes, à la rigueur, je peux comprendre qu'on me parle de plus en plus de la montée du populisme qui monte de plus en plus en Europe. Mais on m'en parle même sur une chaîne japonaise et sur une chaîne arabe en anglais! Qui le leur a dit, aux Arabes et aux Japonais? Je vous jure que ce n'est pas moi! Ce n'est pas vous? Alors je parie que c'est encore un coup du KGB ou de la CIA, donc de Poutine ou de Trump. Et vous trouvez qu'il n'y a pas de quoi avoir la trouille? Arrivé à ce point-là, ne pas en avoir la trouille, ce n'est pas du courage, c'est de l'inconscience. D'autant plus qu'on nous en parle comme d'un grave danger qui s'aggrave de plus en plus! 

Loin de moi l'idée de prétendre qu'il faut aimer les populistes, ou qu'il ne faut pas en avoir peur, puisque j'avoue que j'ai de plus en plus la trouille, mais j'ai aussi de plus en plus la trouille des ceux qui accusent leurs petits camarades de la classe politique, de pratiquer le populisme. Oui, il y a un moment à partir duquel je me demande qui sont les plus dangereux parce que les plus malhonnêtes, ou les plus bêtes. Et ça vaut pour nos médias. En effet, a-t-on jamais entendu un membre honorable de notre honorable classe politique nous dire: "Votez pour pour moi parce que, puisque je ne suis pas un populiste, je ne ferai pas ce que vous voulez! Au contraire, votez pour pour moi, puisque étant un démocrate au lieu d'être un populiste, je ferai ce que vous ne voulez pas!" Imaginez un peu le mec qui vous dirait ça! Et imaginez aussi les journalistes qui épilogueraient là-dessus!

Mais, me diront tous les intelligents qui ont tout compris, dans le language politique, quand on parle de polulisme, ça veut dire tout un tas des choses, parce que ça fait référence à tout un tas de choses. Oui, je sais, j'ai beau m'appeler Régis Ducon Lajoie la Marée Monte et mériter mon nom, je suis au courant, mais c'est justement ce que je reproche. J'aimerais que nos élites et les autres apprennent à dire clairement ce qu'ils veulent dire, pour dire ce qu'ils veulent dire, au lieu de dire ce qu'ils ne veulent pas dire, pour dire ce qu'ils veulent dire. Après tant de dérives provoquées par le passage du temps, avec toutes sortes de coups de génie, ou de tricheries sur le sens des mots, j'aimerais qu'on réajuste le vocabulaire, de manière à ce que chacun comprenne bien ce qu'il dit, et ce qu'on lui dit. En fait, proposer au peuple de faire ce que veut la majorité du peuple, ce n'est pas du populisme, c'est de la démocratie, et ne pas agir selon la volonté de la majorité du peuple une fois qu'on est élu, ce n'est pas de la démocratie, ce n'est pas du courage politique, c'est de l'abu de pouvoir.

Que parmi les gens qu'on traite de populistes, il y en ait de détestables, ou qu'ils le soient tous, ce n'est pas mon propos d'aujourd'hui. J'attire seulement votre attention sur le fait qu'agir selon la volonté de son peuple, et d'autres peuples qui se trouvèrent sous sa coupe, n'est pas du tout le reproche qu'on puisse faire à Hitler. Ni à Staline, d'ailleurs. N'est-ce pas? 

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte

N'oubliez pas de venir chaque semaine sur ce blog pour découvrir ce que ce pauvre Régis vous a concocté pour vous amuser, ou pour vous faire grincer des dents. Et faites-lui de la PUB si vous aimez, ou dénoncez-le le plus poussible si vous n'aimez pas.

Bise