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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
15 juin 2017

Banco popular

Vous êtes au courant? La banque espagnole portant le nom prestigieux de Banco Popular vient d'être achetée pour la modique somme de un euro par le non moins prestigieux établissement bancaire espagnol nommé Banco Santander. Si j'avais su à temps que Banco Popular était à vendre à ce prix-là, je l'aurais acheté, moi. Vous ne me croyez pas? Vous croyez que je n'aurais pas été capable d'emprunter un euro pour avoir les moyens d'acheter cette banque? Bien sûr, que j'aurais trouvé un euro pour l'acheter! Et ça m'aurait plu d'être le propriétaire d'une banque. Si j'étais le propriétaire d'une banque, je serais un grand personnage important et vous me parleriez avec déférence, ce qui flatterait mon ego. Le problème, c'est que l'acheteur doit aussi se charger des dettes de cette banque en faillite, et les dettes en question, ça fait beaucoup d'euros, ça fait même beaucoup trop pour ma petite personne. Finalement, même à un euro, ce n'est peut-être pas une bonne affaire. 

Dès que cette affaire fut annoncée, un haut dignitaire du PSOE qui, si je ne m'abuse, fut même un des ministres de Zapatero, ainsi que quelques autres qui ne furent jamais ni ministres, ni socialistes, mais sont quand même des gens extrêmement importants, demandèrent avec autant d'arrogance que d'indignation accusatrice à l'égard du gouvernement espagnol actuel, comment on en est arrivé là. Et moi qui ne suis ni de droite, ni de gauche, ni du centre, ni d'ailleurs, ni espagnol, parce que je ne suis qu'un pauvre Régis Ducon Lajoie la Marée Monte, je demande comment ces gens si importants, dont certains ont déjà gouverné leur pays, et prétendent encore vouloir le gouverner, peuvent demander comment ont en est arrivé là. Moi, à leur place, j'aurais honte d'avouer ne pas le savoir, parce que moi, le petit rien du tout que je suis, je le sais, pourquoi, alors que ces prétendus grands personnages ne le savent même pas, puisqu'ils posent la question.

Vous me direz que tout cela ne vous intéresse pas, parce que cela se passe en Espagne, mais je vous répondrai que nous avons peut-être les mêmes chez nous et que, de toute façon, ce qui se passe chez les uns, a de l'influence sur ce qui se passe chez les autres. Alors, essayons de comprendre, ça nous sera peut-être utile. Pas vrai? 

Il suffit de se souvenir du cours de sciences économiques de la maternelle première année pour comprendre qu'une banque n'est rien d'autre qu'une entreprise, surtout lorsqu'il s'agit d'une banque privée comme Banco Popular. Et, ce n'est un secret pour personne..... pardon, ça ne devrait être un secret pour personne, une entreprise doit faire un travail qui rapporte de quoi financer les coûts de production de ce travail, plus de quoi rembourser les investissements en payant des intérêts suffisants pour compenser l'inflation et pour financer le travail fourni par l'organisme financier privé, ou public, qui avance l'argent nécessaire aux investissements. Et en plus, l'entreprise doit faire des bénéfices, parce que l'entreprise qui ne fait pas de bénéfices fait inévitablement du déficit, et que l'entreprise qui fait du déficit fait faillite, parce qu'elle ne peut pas payer ce qu'elle doit et, en plus, dans le cas d'une banque, les clients perdent l'argent qu'ils ont sur leur compte courant, ou sur leur compte pas courant. C'est à dire que les pauvres comme vous et moi perdons notre argent, ce qui ne sera pas le cas cette fois, parce que je n'ai pas placé mon argent dans cette banque, puisque je n'en ai pas, et parce que, de toute façon, Santander prend les dettes à sa charge.

Mais de bons Samaritains indignés s'indignent à la télévision espagnole du fait que les petits actionnaires de Banco Popular perdent leur investissement. Je tiens à les rassurer tout de suite, les gros actionnaires aussi! Et les gros actionnaires de cette banque en faillite se trouvent tout aussi ruinés que les petits actionnaires! De toute façon, au cas où ces gens l'ignoreraient, je les informe qu'à chaque faillite, les propriétaires d'une entreprise perdent ce que valent les parts qu'ils ont de l'entreprise qui ne vaut plus rien quand elle fait faillite, y compris lorsqu'il s'agit d'un petit artisan qui perd son entreprise. Vous aurez beau y penser, trépigner, faire des sauts périlleux, boire de la bière ou faire des prières, c'est inévitable, à moins que l'Etat, chaque fois qu'une entreprise est en faillite, prenne de l'argent sur le pouvoir d'achat du camarade citoyen que nous sommes, vous et moi,, pour financer les pertes de l'entreprise qui devient une charge à la charge du camarade citoyen. Et si on commence à faire ça à chaque fois pour maintenir une entreprise qui ne produit pas ce qu'elle coûte, ou pour dédommager les actionnaires qui perdent leur capital, que ce soit de petits artisans, ou de petits retraités qui ont investi dans une entreprise, le camarade citoyen n'aura bientôt plus rien à manger. Mais si ces gens qui pleurent sur les pertes des actionnaires de Banco Popular ont tant de chagrin à cause des pertes des actionnaires de Banco Popular, je leur conseille de monter une association à laquelle ils enverront leur propre argent afin qu'il soit redistribué aux pauvres actionnaires de Banco Popular. Ils peuvent même inviter à faire comme eux tous les généreux citoyens qui veulent aider ces pauvres actionnaires qui ont perdu de l'argent parce que leurs actions ne valent plus rien.

Mais si vous n'aimez pas les actionnaires, petits et gros, envoyez-moi tout l'argent que vous voulez, à moi qui ne suis actionnaire de rien du tout, ce qui ne m'empêchera pas de dépenser l'argent que vous m'enverrez avec bonheur.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte.

N'oubliez pas de venir chaque semaine sur ce blog pour découvrir ce que ce brave Régis a concocté pour vous amuser, ou pour vous faire grincer des dents. Et faites-lui surtout de la PUB si vous aimez, ou dénoncez-le le plus possible si vous n'aimez pas.

Bise                       

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