Mesquinerie des grands de ce monde

Vous êtes au courant? Alors qu'il n'en était encore qu'au début de son mandat, le grand Macron déclara qu'il ne voulait pas de référendum d'initiative populaire qui pourrait ruiner son travail. Je ne vous garantis pas que c'est ce qu'il a dit mot pour mot mais, vérifiez et vous verrez que, en substance, c'est bel et bien ce qu'il a dit. Et pourquoi, croyez-vous qu'il ait dit cela? Tout simplement parce que, de toute évidence, il est un grand de ce monde qui, comme tous ceux qui sortent des grandes écoles et viennent des hautes spères de la société, il est supérieurement intelligent de l'intelligence des grands de ce monde, alors que le peuple et tous ceux qui en émanent comme vous et moi sont des êtres inférieurs, inférieurement intelligents, car le peuple est composé de petites gens à la petite intelligence, contrairement aux grands de ce monde comme Macron. Na! 

Oui, mais quand on voit ce que nous ont pondu les grands de Grande Bretagne avec le référendum sur le brèquecite, et ce n'est pas fini, il y a de quoi se poser bien des questions sur l'intelligence des grands de Grande Bretagne et, à moins d'être extrêment chauvins, nous avons de quoi craindre que, en France, les Macron et compagnie ne soient pas plus doués. D'ailleurs, si nous nous souvenons de la politique menée entre les deux guerres par nos dirigents, politique pacifiste qui mena à la guerre et à la défaite catastrophique que nous savons, nous avons même de quoi craindre que les nôtres sont capables de faire encore pire. Pas vrai? Et si nous avons des doutes à ce sujet, il nous suffit de nous référer aux derniers échanges verbaux de Macron et du président du Brésil pour que nos doutes tombent.

En effet, le Brésil étant un grand pays, le président du Brésil ne peut être qu'un grand de ce monde, lui aussi. Et c'est pour ça qu'il a tenu des propos d'une mesquinerie à l'échelle de sa grandeur au sujet de l'épouse de notre bien aimé président de notre belle république. Mais il faut bien reconnaître que c'est notre grand Macron qui a commencé à lancer des propos qui montrent à quel point il est grand dans la petitesse, car ce gamin s'est permis de dire que le président du Brésil est un menteur. Naturellement, si, après ça, au lieu de lancer de vilains propos d'une grande stupidité au sujet de madame Macron, Bolsonaro avait dit que Macron n'est qu'un sale petit trou du cul prétencieux, il n'en serait pas sorti grandi, mais je vous parie que de nombreux gilets jaunes, et d'autres qui ne sont même pas gilets jaunes, l'auraient certainement approuvé. Cependant, reconnaissez que, là encore, il aurait fait étalage de la même grande petitesse que Macron. Petitesse indigne des prétendus grands de ce monde, diront quelques petits plébéiens intransigeants qui ont l'outrecuidance de juger les grands de ce monde, alors qu'ils ne devraient même pas avoir l'audace de lever les yeux sur eux. Pas vrai? Surtout, ajouteront ces manants, quand on ne veut pas d'un référendum d'initiative populaire, parce que le peuple n'est pas doté d'une assez haute intelligence. La plèbe ne respecte vraiment plus rien!   

Par contre, lorsque le petit Macron, non content d'avoir traité le président du Brésil de menteur, se dresse sur ses petits ergots pour dire que la forêt amazonienne appartient à l'humanité, sans doute parce que c'est le poumon de la terre, et que nous n'allons pas permettre aux Brésiliens de tout saccager, que fait-on? On leur envoie les chars? Et Bolsonaro, juste pour s'élever un peu, ne pourrait-il pas répondre que, dans ces conditions, les Bésiliens vont venir en France pour replanter ou nous obliger à replanter les forêts que nous avons rasées au cours des deux derniers siècles, pour construire des agglomérations urbaines à leur place, ainsi que des zones d'activité et des usines? Et pourquoi ne prétendraient-ils pas aller jusqu'à nous obliger à replanter les forêts que nous avons également détruites pour faire des pâturages et des terres cultivables? Car, ne l'oublions pas, selon les endroits, nous avons détruit 40 à 60% de nos forêts au cours des deux derniers siècles. Si jamais les Brésiliens nous obligent à rétablir nos forêts, où allons-nous mettre les gens qui vivent dans les villes qui les ont remplacées? Et où allons-nous mettre leurs lieux de travail et de loisir? Hein?   

Evidemment, si la forêt amazonienne appartient à tout le monde parce que c'est le poumon de la terre, les forêts françaises et européennes l'étaient tout autant, et nous ne nous sommes pas génés pour les amputer sans demander la permition aux Brésiliens, sans parler de ce que nous avons également rasé en Afrique et en Asie. Et maintenant, notre Macron se permet d'élever le ton lorsqu'il s'adresse au président du Bésil, et lui dicte sa conduite lorsqu'il s'agit de ce bien commun qu'est la nature. Imaginons que, comme je viens de l'expliquer, Bolsonaro parle de la même façon pour exiger que nous rétablissions nos forêts le plus tôt possible, car le dérèglement climatique est dû principalement à ce que nous, Français et autres Européens, avec une participation très active des Américains, avons fait chez nous et chez les autres pendant si longtemps. Hein? Imaginez un peu qu'il fasse ça, le Bolsonaro. 

Quand nous voyons avec quelle mesquine arrogance parlent des Macron, on imagine avec quelle mesquine arrogance ils répondraient à Bolsonaro. 

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte

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Bise