Révision cours maternelle première année.

Vous êtes au courant? Dans un texte précédent, je vous ai promis une petite révision du cours de sciences économiques de l'école maternelle première année, compréhensible par tous, y compris par ceux qui sortent des grandes écoles, à la condition qu'ils n'y soient pas restés trop longtemps. Donc, si vous n'êtes pas au courant, c'est que vous ne me lisez pas régulièrement. Et ça, c'est pas bien! C'est même très mal. Tellement mal, que je vous demande de copier cent fois: Je dois m'appliquer à lire chaque semaine ce que Régis, et je m'appelle vraiment Régis, nous présente sur ce blog. A moins que vous ayez  l'obligence de m'envoyer un chèque généreux, afin que je vous pardonne. Si vous n'avez pas de chèque, du liquide fera l'affaire.

Quand certains de nos maîtres et de nos maîtres à penser prétendent que, même en temps normal, c'est à dire même en dehors des périodes de crise, provoquée par des catastrophes naturelles, ou pas naturelles, nous devons faire du déficit, parce que nous avons besoin de faire du déficit pour financer une bonne politique sociale et pour investir, on pourrait croire que le déficit est la panacée universelle pour régler tous les problèmes économiques et sociaux. Et à en croire ce qu'en disent certains, ne pas vouloir faire du déficit, c'est du libéralisme libéral, ou du capitallisme capitaliste, voir même du capitalisme libéral, libéralement capitaliste. Oui, quelques uns nous expliquent tout ça d'une manière plus ou moins évidente, mais toutes les manières plus ou moins claires, ou plus ou moins voilées de nous dire cela, reviennent bien à nous dire cela. Pas vrai?

Mais il faudrait quand même comprendre que faire du déficit, ça revient tout simplement au même que de gagner un kilo de patates par jour, et de manger plus d'un kilo de patates par jour. Car si on ne mange pas plus d'un kilo de patates par jour, quand on gagne un kilo de patates par jour, il n'y a pas de déficit. Par contre, plus la quantité de patates mangée par jour est supérieure à la quantité de patates qu'on gagne par jour, plus vite on finit par manquer de patates, et plus on meurt de faim. C'est bête, d'expliquer ça comme ça. Pas vrai? Oui, mais comme ça, au moins, on comprend, et que dire de celui qui ne le comprend pas et nous explique des choses en contradiction avec de telles évidences? Hein?

Mais, nous répondra-t-on quand même, il n'y a pas que ça! Non, il n'y a pas que ça. Il y a encore une façon de faire du déficit qui correspond à produire des patates, quand produire un kilo de patates coûte plus d'un kilo de patates. Car quand produire un kilo de patates ne coûte pas plus d'un kilo de patates, il n'y a pas de déficit. Par contre, lorsqu'on produit des patates alors que produire un kilo de patates coûte plus d'un kilo de patates, plus on produit de patates, moins on a de patates, et plus on finit par mourir de faim. Vous pouvez vous amuser à faire toutes les acrobaties mentales que vous voudrez sur ce thème, y compris en pratiquant les figures les plus osées, comme le plongeon avec départ en saut de l'ange et arrivée en bouse de vache, vous constaterez que faire du déficit, revient inévitablement à une de ces deux formes, ou à combiner les deux.

C'est bête d'expliquer ça comme ça, d'une manière aussi enfantine. Oui, mais que dire de ceux qui ne le comprennent pas, et qui nous expliquent des choses en contradiction avec ça? Hein? Mais il faut bien faire du déficit pour investir, s'écriront encore les plus récalcitrants, les plus cancres et les plus malhonnêtes qui ne comprennent même pas le cours maternelle première année, ou le comprennent trop bien pour être honnêtes! Oui, mais c'est encore plus grave, surtout si on ne comprend vraiment pas pourquoi c'est si grave de dire ça, et qu'on se noie dans toutes sortes d'idées, de théories et de dogmes, au lieu d'admettre des évidences aussi évidentes que, encore une fois parce que celle-là, je l'aime bien, quand il pleut, il tombe de l'eau. Car, investir c'est....

Vérifiez et vous verrez qu'investitr, c'est utiliser une quantité de patates, de briques, ou d'unités de monnaie, de telle façon que, dans des délais raisonnables et de façon mesurable, parce que dans un million d'années, et on ne sait pas combien, c'est une crétinerie, ou une arnaque, donc dans des délais raisonnables et de façon mesurable, cela rapporte de quoi récupérer l'investissement, avec des intérêts suffisants pour compenser l'inflation, et pour financer les coûts de fonctionnement de l'organisme financier auquel on fait appel pour obtenir l'argent ou les patates investies. Et il faut aussi que ça laisse un bénéfice suffisant à l'investisseur, pour lui donner envie de prendre le risque qu'il prend, d'une part, et parce que l'équilibre parfait dans ce domaine est tellement rare que, en général, quand il n'y a pas de bénéfice, il y a déficit, et nous venons de voir ce qu'est le déficit. Si bien que si le mec ne fait pas de bénéfices, il y perd sa chemise, et peut-être aussi son pantalon, voir même jusqu'à ses préservatifs. Et quand ça va jusque-là, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il se retrouve complètement à poil. 

Donc, si nous avons compris ce que c'est qu'investir, nous avons compris que ça procure des bénéfices et que, par conséquent, c'est bel et bien le contraire de faire du déficit, alors que de gros malins de politicards vous disent qu'il faut faire du déficit pour investir. Et, vous l'avez déjà compris, lorsque ça ne rapporte pas ce que je viens d'expliquer, ce n'est pas de l'investissement, mais de la bêtise. Ou, pour énoncer les choses d'une manière édulcorée, nous dirons que c'est un mauvais investissement. Et faire un mauvais investissement, ce n'est pas de la bêtise?! Ou alors, c'est un mensonge, parce qu'on appelle investissement ce qu'il y a lieu d'appeler dépense, ou gaspillage, ou de la mauvaise gestion, ou tout ça à la fois.

C'est bête, d'expliquer tout ça au niveau de la maternelle première année, mais n'est-ce pas plus bête de ne pas le comprendre? Et n'est-ce pas une bêtise criminelle lorsqu'on fait partie de ceux qui prétendent gérer un pays comme la France, ou même le monde? Et étant donné le nombre de victimes que cela provoque, n'est-ce pas criminel de faire du déficit en dehors des périodes de crise, au lieu de faire des économies de manière à pouvoir faire face à la prochaine crise qui ne se produira peut-être jamais, ou peut-être bientôt, et au plus mauvais moment? N'est-ce pas criminel d'attendre une grosse crise pour comprendre que la Chine dont les caisses étaient bien pleines avant la crise, a une marge de manoeuvre que n'ont pas les pays lourdement endettés à force d'accumuler les déficits en dehors des périodes de crise? Et n'est-ce pas malhonnête de, au nom de la solidarité, exiger ensuite que l'Allemagne et les Pays-Bas qui ont fait de gros sacrifices pour ne pas faire de déficit, acceptent maintenant de payer pour les pays que l'inconséquence de leurs dirigeants et de leurs maîtres à penser a plongés dans un endettement chronique dont ils ne peuvent plus sortir seuls, à force d'avoir accumulé des déficits? 

Et n'est-ce pas inquiétant, que notre merveilleuse éducation nationale, dont certains nous disent tant de bien, ne soit pas capable d'enseigner et de faire comprendre cela à tout le monde? Et surtout, mes bien chers frères, mes bien chères soeurs, et les autres, ne venez pas me parler d'opinions pour étayer, ou pour contredire ce que je viens de vous exposer! Toutes ces opinions dont on me nourrit à travers les médias, et qui sont contraires à des évidences aussi évidentes que quand il pleut, il tombe de l'eau, ça finit par me donner de l'urticaire. Pas à vous?

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte

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Bise