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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
29 novembre 2021

Comme des chiens

Vous êtes au courant? Je ne suis pas du tout un amoureux de Zémour, mais étant donné qu'on n'arrête pas de me parler de Zémour dans mon téléviseur, me voilà encore obligé de vous parler, moi aussi, de Zémour. Cette fois, j'ai vu un journaliste lui dire que nous avons traité les immigrés comme des chiens, que nous avons logés dans des bidonvilles. Je ne vous rapporterai pas ici la réponse de Zémour que vous pouvez certainement trouver sur internet, mais je ne peux rien en nier, de sa réponse. Au contraire, je vais en rajouter, car Zémour n'a pas dit que j'ai moi-même vécu pendant des années dans un garage, avec femme et enfants.

Etant, si je peux dire, un accident de guerre, j'ai un père étranger, mais je ne suis pas pour autant ce qu'on appelle un immigré. Mon épouse et mes enfants non plus, ne sont pas des immigrés. Et pourtant, nous avons été hébergés pendant des années dans le garage d'une dame, qui a eu la bonté de nous recueillir. Avec un bon coup de peinture et quelques aménagements, ce n'était pas si mal,  mais il n'y avait pas de portes de séparation entre le coin cuisine-séjour et le coin pour dormir et, bien entendu, nous n'avions pas de salle de bain. Encore une fois, ce n'était pas si mal, mais la dame qui nous hébergeait n'avait quand même pas le droit de nous faire payer un loyer, car c'était loin d'être un logment correspondant aux critères d'un logement pour lequel on peut faire payer un loyer. Et si nous n'avions pas été hébergés là, où aurions-nous habité, sinon dans un bidonville? Hein? 

Un de mes beaux-frères pas du tout immigré, lui non plus, a d'ailleurs vécu pendant des années avec ses parents dans un refuge qu'un curé de Villejuif avait aménagé près de la chapelle Sainte Colombe à Villejuif. Aujourd'hui, on ne le laisserait pas faire, car les abris de ce refuge faits de bric et de broc, avec de matériaux glanés ici ou là, ne respectaient aucune norme. Et le comble c'est que, de nos jours, on ne tolère pas ce genre de refuge qui tenait du bidonville, sauf si ce sont des bidonvilles sauvages, alors que des gens comme mon beau-frère  et sa famille étaient bien contents d'y être logés. Et il y a aussi l'épouse de mon ami d'enfance, qui a véu dans un bidonville que nous appelions les baraquements, en haut de la route de Paris, à Périgueux. Toutes les personnes que je viens de citer n'étaient pas plus immigrées que celles avec lesquelles elles partageaient ces baraquements et autres bidonvilles. Bidonvilles que ces gens s'efforçaient, il est vrai, de nettoyer et allaient jusqu'à décorer de pots de fleurs, installés le long de petites allées soignées qu'ils tenaient bien propres.

Et si je n'avais pas peur de faire trop long, je pourrais aussi vous parler de tous ces Français moyens qui vivaient dans les mêmes conditions que ma génitrice et moi-même quand nous habitions rue des places, à Périgueux, dans une seule pièce où il n'y avait ni toilettes, ni l'eau, que nous allions chercher comme les voisins en bas, dans la rue, et où, pour nous chauffer, il n'y avait qu'une cheminée, dans laquelle nous avions installé une minuscule cuisinière à bois. Et je rappelle que de très nombreux Français moyens étaient logés dans les mêmes conditions, ou dans des conditions encore pires, ce qui explique pourquoi il y avait des robinets dans les rues.

Et toujours si je ne craignais de faire trop long, je pourrais continuer avec mon ancien beau-frère qui était, lui, un immgré portugais, mais alors que je vivais dans un garage, il a obtenu un logment bien plus vite que moi. Pourquoi? Parce qu'il était immigré? Et pour faire court, alors que mon épouse, selon tous les réglements en vigueur avait droit à un logement à Villejuif, nous voyions des immigrés et des pieds noirs ayant présenté leur demande bien après nous, obtenir un logment que nous n'espérions plus obtenir. Pour finir, nous en avons obtenu un, logment, mais en trichant, ce que je n'ai pas honte de déclarer, compte tenu de ce qui prédède. Nous nous sommes mis d'accord avec des gens qui déménageaient, pour déclarer que nous échangions nos logements, car nous leur donnions une reprise, qui les dédommageait partiellement de ce que leur avaient coûté les travaux qu'ils avaient effectués dans ce logement, dont nous allions profiter. Sans ça, nous attendrions peut-être encore d'avoir ce logement  auquel nous avions droit.

Oui, nous avons fini par obtenir un logement HLM et, si c'est nécessaire, nous pouvons demander à mes enfants le nom de leurs camarades de jeu, donc de nos voisins de HLM, et vous constaterez que beaucoup étaient des immigrés et que les pas immigrés étaient moins nombreux. Ce qui veut bien dire que nos voisins immigrés ne vivaient pas dans des bidonvilles, puisqu'ils vivaient dans un HLM, en notre compagnie. Et je vous conseille de vous souvenir que lorsque l'abbé Pierre fit parler de lui dans les années cinquante en secourant les sans logis, ces sans logis n'étaient pas des immgrés, mais ils vivaient pourtant dans la rue, comme des chiens abandonnés, qui se nourrissent en faisant les poubelles. Du coup, qu'il y ait eu des immigrés qui se retrouvèrent, eux aussi, à la rue ou dans des bidonvilles, tant que d'autres immigrés avaient obtenu un logement HLM, ma foi, ce n'est pas du tout impossible, et pourquoi serait-ce plus grave que quand ce ne sont pas des immgrés? Hein?

A la lumière de ce que je viens d'écrire et qui doit être vérifiable, je demande à ces journaleux pourquoi ils font ça. Pourquoi faites-vous ça? Pourquoi prétendez-vous que les immigrés furent reçus et logés comme des chiens, alors que les conditions de vie de nombreux Français moyens n'étaient pas meilleures? Pourquoi prétendez-vous des choses pareilles? Pourquoi faites-vous cette propagande? Si c'est de la crétinerie, c'est tout aussi criminel, car les conséquences sont les mêmes! Si vous ne savez pas, fermez-la! Et demandez-vous pourquoi tant d'immigrés sont venus! Vous croyez vraiment qu'ils étaient assez bêtes pour venir aussi nombreux dans un pays où ils étaient traités comme des chiens?!!!!! Vous iriez, vous, dans un pays où on vous traite comme un chien? Et pourquoi sont-ils restés, si ils étaient si mal traités? Hein?

Je me demande, plus que jamais, si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte

N'oubliez pas de venir chaque semaine sur ce blog pour découvrir ce que ce bon Régis a concocté pour vous amuser, ou pour vous faire grincer des dents. Et faites-lui beaucoup de PUB si vous aimez, ou dénoncez-le le plus possible à tout le monde, si vous n'aimez pas.

Bise      

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