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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
1 avril 2012

République et Démocratie

Vous êtes au courant? Un célèbre journaliste vient de déclarer dans mon poste de télévision qu'il est plus républicain que démocrate. Toutefois, il se dit également démocrate, mais que la République doit passer avant la démocratie. Pour mieux se faire comprendre, il a précisé que, par exemple, si des élus voulaient rétablir la peine de mort, et même si les Français se prononçaient en faveur de la peine de mort en participant à un référendum, il faudrait descendre dans la rue et prendre le pouvoir pour empêcher le rétablissement de la-dite peine de mort, car ce qui compte, c'est de défendre les valeurs de la République.

Loin de moi l'idée de m'opposer à ce monsieur en ce qui concerne la peine de mort, mais en ce qui concerne la démocratie et la République, je me demande si c'est moi qui ne comprends pas ce qu'il raconte, ou si c'est lui, qui ne comprend pas ce qu'il dit. Nous étions bien en République avant l'abolition de la peine de mort. Non? Et nous avons eu les Républiques de l'Union Soviétique, ainsi que d'autres Républiques complètement privées de démocratie, parce que, d'après leurs dirigeants, il fallait imposer au peuple les valeurs de leurs Républiques.

Et ce monsieur comprend-il que des gens, de droite ou de gauche, pourraient très bien, comme lui, vouloir prendre le pouvoir pour défendre des valeurs qui ne valent rien à ses yeux, dans une République où les nouveaux dirigeants, opposés comme lui à la peine de mort, lui imposeraient quand-même par ailleurs tout ce qu'il déteste? Et que pourrait-il leur reprocher? Ils ne feraient qu'agir comme il le préconise.

Et bien, voilà pourquoi il faut revenir au cours maternelle première année: Monarchie constitutionnelle, Empire, République, tout ce qu'on veut, pourvu qu'il y ait démocratie, et même une part de démocratie directe obligatoire!

Là où il n'y a pas démocratie, il y a dictature! Si le peuple a tort, s'il se trompe, c'est lui qui paiera la facture! Si on lui impose ce qu'il ne veut pas, c'est encore lui, le peuple, qui paiera la facture. Voilà pourquoi on a le devoir d'être démocrate, et s'incliner devant la volonté du peuple. Qu'est ce qui prouve que ce monsieur a raison? Pourquoi la République voulue par ce monsieur contre la volonté du peuple serait-elle meilleure que celle voulue par le peuple? Et quand bien même le peuple voudrait d'un autre régime, de quel droit une minorité, dont ferait partie ce monsieur, s'y opposerait-elle? Il faut vraiment faire redoubler sa maternelle première année à ce monsieur pour qu'il comprenne.
Ducon la Joie Lajoie la Marée Monte      

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