Pauvres Italiens

Vous êtes au courant? Ruquier avait un petit nerveux et un grand mou pour animer son émission du samedi soir. Et bien, figurez-vous qu'il a remplacé le petit nerveux par une grande rouquine et le grand mou par une petite brunette, puis la petite brunette par un petit nerveux, qui tient donc aujourd'hui, et depuis déjà pas mal de temps, le poste qu'occupait le grand mou. En raccourci, cela nous donne donc la grande rouquine à la place du petit nerveux, et un petit nerveux à la place du grand mou. C'est bien résumé? Vous me direz que ce n'est pas cela qui va changer la face du monde, et que ce qui compte, c'est ce que disent et font ces gens, ce qui est on ne peut plus vrai.
Et, précisément, j'ai entendu la grande rouquine affirmer que le retour de Berlusconi sur la scène politique n'était possible qu'à cause de la politique de restriction menée par Monti qui fait tellement souffrir les Italiens. Si ce monsieur avait attendu encore un peu avant de présenter sa démission, je me demande si on ne l'aurait pas carrément accusé d'être responsable de tous les maux dont souffre son pays depuis des décennies. Ce qu'a oublié d'expliquer la grande et fort belle rouquine de Ruquier, c'est ce qu'il faudrait faire à la place de la politique de restriction menée par Monti. Mais cela se devine, et d'autres l'ont dit au sujet de l'Italie et d'autres pays. Il faut faire le contraire de ce qui se fait aujourd'hui en Italie et dans d'autres pays! Il faut consentir des dépenses publiques qui créent des emplois et relancer l'économie par la consommation en augmentant les salaires et les prestations sociales. Grâce à cette croissance économique, les recettes de l'Etat augmenteraient et permettraient d'équilibrer les comptes au lieu d'aggraver la dette. Et le peuple serait content au lieu d'être malheureux!

Cela me rappelle l'histoire de mon boucher qui donnait de l'argent à ses clients pour leur permettre d'acheter plus de viande. Comme il réalisait son bénéfice sur ses ventes, plus ses ventes augmentaient, plus il gagnait d'argent, et plus il donnait d'argent à ses clients, plus ses ventes augmentaient, donc plus il gagnait d'argent et ses clients étaient contents. Il aurait donc dû devenir milliardaire et adulé de tous. Au lieu de cela, il a fini ruiné et clochard, et haï de la populace qui ne recevait plus l'argent qu'il leur avait donné jusque-là.

Apparemment, la grande rouquine, le petit nerveux de Ruquier, et beaucoup d'autres n'ont pas encore compris pourquoi.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait :"Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on ne se rend pas compte à quel point. »

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte