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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
1 juin 2013

Le monde s'effondre

Vous êtes au courant? Si l'on en croit ce qui est montré dans mon poste de télévision, malgré des bulletins météorologiques peu encourageants, ça chauffe en Suède.

On a souvent vanté les mérites de la société suédoise, et je regrettais jusque-là que la France n'ait pas accueilli les immigrés comme ce pays nordique si méthodique, aujourd'hui bordélique. Depuis fort longtemps et pendant fort longtemps, la Suède a reçu un très grand nombre d'immigrés, et chacun d'eux a eu droit à un logement gratuit décent dès son arrivée, ainsi qu'à une allocation lui permettant de vivre décemment, et deux ans de cours gratuits pour apprendre la langue du pays. Voilà qui a évidemment coûté cher aux contribuables suédois, mais cela a permis jusqu'à présent de garantir la paix sociale et une bonne entente entre les différentes communautés.

Et puis, tout à coup, dans ce beau pays exemplaire, voilà qu'on brûle des voitures comme chez nous, et que des gens pas du tout blonds aux yeux bleus, apparemment des gens dont les parents ou eux-mêmes ont été si bien reçus comme je l'explique plus haut, mettent le feu, cassent tout, et viennent jusque dans mon poste expliquer qu'ils sont victimes de discriminations. Et, en plus, ils parlent dans mon poste en suédois, ou en anglais, si bien qu'il faut qu'on sous-titre ce qu'ils racontent! Vous trouvez ça normal, vous? Mais surtout, j'en viens à me demander si, en fin de compte, puisque c'est pour arriver au même résultat, nous n'avons pas eu raison d'accueillir les immigrés comme nous l'avons fait, au lieu de dépenser tant d'argent pour leur accorder les mêmes avantages qu'en Suède. 

Malgré ce que je viens d'expliquer, je craignais quand même pour la Suède. En effet, tant qu'on a le plein emploi et qu'on n'a pas accumulé les déficits au point d'arriver au bord de la faillite, tout va bien. Mais, quelque soit le pays, le jour où il n'y a plus le plein emploi, les chômeurs issus de l'immigration considèrent qu'ils sont victimes d'insupportables discriminations, et les citoyens de vieille souche sans travail qui voient des gens d'origine étrangère occuper un poste de travail qui leur fait défaut, trouvent qu'il est injuste que des étrangers passent avant eux. Tout cela se comprend facilement, mais est-ce que ces gens qui créent tant de troubles comprennent, eux, qu'ils sont en train de donner raison à Le Pen et à ses semblables? Non? Ils feraient bien d'y réfléchir sérieusement avant qu'il ne soit trop tard, à moins qu'ils aient vraiment envie d'avoir un Le Pen ou pire à la tête de l'Etat, d'autant plus que des gens qui ne sont pas contents de leur pays d'accueil peuvent toujours s'en aller.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait : "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on ne se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte 

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