L'Europe et les jeunes

Vous êtes au courant? Sous l'impulsion de la France, de l'Italie, de la Grèce, et peut-être de quelques autres, mais certainement à cause de l'insistance de certains économistes de haute école, l'Allemagne, la Hollande et d'autres pays réticents ont fini par accepter avec réticence, que l'Europe dépense quelques milliards pour créer des emplois dont vont bénéficier des jeunes qui ne trouvent pas de travail.

Naturellement, notre François national est content de ce qu'il annonce comme une victoire qui fera partie des mesures qui vont permettre de résoudre le problème du chômage qui frappe les jeunes de façon insupportable. Cela va se traduire chez nous par quelques milliers, quelques centaines de milliers de jeunes qui vont trouver un emploi qui leur rapportera cinq ou six cents euros par mois? Un peu plus? Un peu moins? Beaucoup plus? Pas vraiment.

Et quand bien même. Souvenons-nous de l'ensemble des mesures appliquées chez nous pendant des décennies par la droite et la gauche pour créer des emplois de cette manière, tantôt pour les jeunes, tantôt pour d'autres. Qu'en reste-t-il? De l'argent parti en fumée et, dans notre cas, une dette alourdie par ces dépenses qui n'ont rien résolu.

Il y a également eu, dans le même genre, la prime à la casse qui devait servir à soutenir nos constructeurs automobiles en nous incitant à jeter aux ordures de vieilles voitures, vieilles mais en bon état, pour en acheter de nouvelles. Le résultat de cette belle mesure? C'est qu'aujourd'hui nos constructeurs, à force d'accumuler les déficits, sont obligés de licencier un partie importante de leurs effectifs, ou de fermer pour éviter la faillite, à moins que l'Etat ne les subventionne, c'est-à-dire que vous et moi payions des impôts pour financer leurs déficits. Alors, après tout cela, on comprendra que je ne vois pas comment l'argent consacré par l'Etat français pour créer des emplois jeunes, d'une part, et l'argent consacré par l'Europe dans le même but va, à terme, résoudre le problème. Moi qui pratique les sciences éconmiques maternelle première année, je ne vois et ne comprends qu'une façon valable de créer des emplois. Il faut trouver le moyen de vendre un travail à un prix suffisant pour financer les coûts de production, rembourser l'investissement, payer les intérêts, et il vaudrait mieux que ça laisse un bénéfice. Pour cela, encore faudrait-il ne pas ouvrir son propre marché à des concurrents qui ont des coûts de production nettement inférieurs. Mais, à part cela, toute autre façon de créer des emplois, à terme, ne produit que du déficit, et rien de plus.

Si, après ces explications, vous avez encore des doutes, regardez bien ce qui a été fait pendant des dizaines d'années chez nous, en Espagne et dans d'autres pays, et, devant le résultat produit, vous ne pourrez être que convaincus. Ensuite, quand vous le serez, convaincus, et que vous aurez compris, j'espère que vous vous arrangerez pour faire comprendre cela à nos politicards et à leurs conseillers.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît que nous sommes cernés par les cons. C'est vrai, mais on ne se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte