Le train a déraillé

Vous êtes au courant? A peine le train avait-il déraillé, que les télévisions du monde entier nous montraient François sur les lieux de l'accident.

C'est à croire que les télévisistes et le Président s'y étaient préparés de longue date pour être capables de transmettre dans les plus brefs délais l'image de François le Grand sur les lieux du drame. 

Mais, évidemment, vous me direz que je délire, que tout cela n'était absolument pas planifié, et vous aurez probablement raison. Dans ce cas, nous devons reconnaître que nos médias sont les plus efficaces au monde, et que François, pour avoir réussi à se rendre aussi vite sur les lieux, est vraiment le Président catastrophe le plus rapide au monde. Mais que faisait-il là? Est-il secouriste? Médecin urgentiste? Ou était-il là pour faire du spectacle, comme tous ses prédécesseurs qui se sont rendus sur les lieux d'une catastrophe? Cela nous montre peut-être le niveau pas très élevé de notre démocratie. En effet, si un responsable politique ne se précipite pas sur le lieu d'un accident, on le lui reproche et ça nuit à sa carrière, et si jamais il s'y précipe, des gens comme moi diront que c'est minable, parce que sa présence ne sert à rien, si ce n'est à sa propre publicité. Donc, au lieu de dépenser l'argent du contribuable et de perdre leur temps pour se rendre sur les lieux d'une catastrophe, ces gens-là feraient mieux de faire leur travail, et l'électeur ferait bien de les sanctionner durement dans le cas contraire.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait : "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte