Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
5 octobre 2014

J'ai peur que ça se reproduise

Vous êtes au courant? Il paraît que la dernière crise économique a été provoquée par les banques. Chaque fois que j'entends ça, je me dis que c'est loin d'être un scoop, car personne ne peut nier l'incompétence criminelle de leurs cadres qui, dans cette affaire, n'a eu d'égale que leur bêtise. Excusez-moi, mais quand on connaît l'ampleur des dégâts causés, vous en conviendrez, criminel est bel et bien le qualificatif qui convient. Oui mais, nombreux sont ceux qui ajoutent : " Avoir renfloué les banques avec l'argent du contribuable, alors qu'elles ont gagné des milliards en provoquant la ruine de tant de gens, c'est honteux! " Ils ont de bonnes raisons d'être en colère mais, en même temps, il serait préférable de comprendre un peu mieux ce qui s'est passé ou, inévitablement, sous un aspect ou un autre, une crise aussi grave nous tombera une nouvelle fois dessus.  

La responsablité des banques et d'autres organismes financiers est indéniable, mais ce n'est pas parce qu'ils ont gagné des milliards que nous avons eu cette crise. C'est, au contraire, parce qu'un trop grand nombre d'organismes s'est trouvé au bord de la faillite, et une entreprise ne fait pas faillite parce qu'elle a gagné des milliards. Elle se trouve en faillite parce qu'elle a perdu tellement  d'argent que, non seulement les caisses sont vides, mais qu'il y a, en plus de la cessation de payement, une dette impossible à rembourser. N'oublions pas que lorsque nous empruntons de l'argent à une banque, ce n'est pas le sien, qu'elle prête, car elle n'en possède pas assez pour en prêter autant, à tant de monde. Nous savons très bien qu'elles nous prêtent l'argent des clients qui ont un compte courant chez elles, ou un compte qui n'est pas courant. Et quand cela ne suffit pas, elles empruntent de l'argent à d'autres organismes financiers, qui prêtent, eux aussi, l'argent de leurs clientst. Donc, si on avait laissé des banques faire faillite, nous aurions perdu ce que nous avions sur nos comptes courants, et pas courants. Et ces banques n'auraient également plus été en mesure de prêter l'argent dont des entreprises avaient besoin pour travailler et pour payer leur personnel. La catastrophe aurait alors pris une ampleur monstrueuse. Mais de toute façon, insisteront certains, si nous avons eu cette crise, c'est bien à cause des gens qui se sont rempli les poches de milliards. Et bien non! Il y a eu des gens qui ont gagné beaucoup, voir beaucoup trop d'argent, et qui sont méprisables tellement ils sont cupides et méprisants à l'égard des autres, mais ce n'est pas à cause d'eux que nous avons eu cette crise, et vous le savez. 

La crise a été provoquée par l'application d'une théorie que les gens de droite présentent d'une façon, et ceux de gauche d'une autre, mais qui est pourtant bien la même, et qui produit les mêmes effets, qu'elle soit appliquées par la droite , ou par la gauche. D'après cette théorie, il suffit de donner de l'argent. A qui? Aux pauvres, évidemment, puisque les riches en ont déjà. Les pauvres peuvent alors acheter, donc les entreprises vendent et gagnent de l'argent, ce qui leur permet d'embaucher, de bien payer leurs employés, et tout le monde paye des impôts, ce qui fait entrer de l'argent dans les caisses de l'Etat, avec lequel il peut financer une merveilleuse politique sociale. C'est le paradis! Et c'est cette théorie qui a été appliquée, et qui a provoqué cette crise. Non? Eh bien c'est que nous allons voir.

On a commencé par prêter de l'argent à des pauvres qui n'étaient pas solvables, pour leur permettre d'acheter un bien immobilier. Puisqu'ils n'étaient pas solvables, les organismes prêteurs comptaient compenser les pertes en récupérant le bien immobilier. (Le type de crédit avec des taux d'intérêts qui augmentent progressivement d'une manière meurtrière ne change pas grand chose à l'affaire, dès l'instant où on prête à des gens qui ne sont pas solvables. En effet, puisqu'ils ne sont pas solvables, ils ne peuvent en aucun cas rembourser.) Et là, oh merveille, cela à donné du travail aux entreprises du bâtiment, qui ont embauché. Des pauvres qui n'avaient pas de travail, ou en avaient un mauvais, en on trouvé un bon dans le bâtiment, et comme ils ont eu de quoi consommer, cela à créé de l'activité dans tous les domaines. Si bien que ces gens qui n'étaient pas solvables le sont devenus et ont, pour la plupart, remboursé. Le reste ne représentant qu'un petit pourcentage, a été considéré comme négligeable. Oui, mais les sommes ainsi manquantes, s'additionnant au fil du temps, les organismes prêteurs finirent par manquer de liquidités pour continuer à travailler. Alors, avec le bien immobilier comme garantie, ces organismes vendirent ces dettes pourries un peu partout dand le monde. Et ce qui devait arriver arriva. Un beau jour, un trop grand nombre d'organismes financiers n'eurent plus d'argent liquide pour en prêter, ni même pour rembourser ce qu'ils devaient. Mais ils étaient propriétaires d'un immense parc immobilier invendable, parce que ceux qui auraient bien voulu acheter n'obtenaient pas un crédit que ces organismes financiers n'avaient plus les moyens d'accorder, d'où la faillite générale qui menaça le monde, et dont nous sortîmes tant bien que mal en soutenant les banques. 

Et les méprisables auxquels j'ai fait allusion un peu plus haut, et qui avaient gagné des milliards? Ils n'avaient certes pas envies de les perdre, ces milliards, en renflouant l'économie mondiale. Et puis, faites le compte, et vous verrez que laisser dans le circuit économique les milliards qu'ils avaient gagnés dans cette affaire, n'aurait pas changé grand chose. Dans le meilleur des cas, la crise aurait simplement éclaté un peu plus tard. N'oublions pas qu'elle a été provoquée par le fait que, à cause des gens insolvables qui n'ont pas pu rembourser et ont perdu leur appartement, les organismes financiers se sont trouvés en faillite, alors qu'ils avaient hérité du bien immobilier perdu par ces gens, car ce bien immobilier était devenu invendable.    

Par conséquent, vitupérons, blâmons, mais faisons l'effort de bien comprendre ce qui s'est passé, si nous ne voulons pas avoir droit à une nouvelle crise du même genre, ou encore plus grave.

En attendant, je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on ne se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Ljoie la Marée Monte             

               

Publicité
Publicité
Commentaires
Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
Publicité
Archives
Publicité