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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
1 décembre 2014

Femmes maltraitées

Vous êtes au courant? Je venais de suivre un débat à la télévision italienne sur le rôle de la femme dans la vie politique, à peine un ou deux jours plus tôt, quand je suis tombé sur un débat offert par la chaîne espagnole Canal 24 Horas, à propos des femmes maltraitées. Vous vous en doutez, une langue différente produit une ambiance différente. En effet, dans l'émission italienne, il était question du rôle de la femme dans la conduite du pays, alors que dans l'émission espagnole on en était loin, puisqu'il s'agissait, comme c'est la saison en ce moment, des mauvais traitements auquels elle est soumise, et auquels il faudrait la soustraire.

Il n'y a pas dire, depuis que nous les avons libérées, que ce soit en France comme dans d'autres pays, qu'est-ce qu'elles prennent! Quand on sait combien elles sont nombreuses à succomber aux brutalités des hommes, il serait peut-être temps de s'occuper sérieusement de ce problème, au lieu de s'amuser avec la féminisation des noms dont il est question dans mon article précédent à propos de l'émission italienne. Dans un livre que je n'ai pas encore lu, mais dont j'ai entendu parler, Zémour explique que dans les années soixante le mari touchait son salaire en billets de banque, et le donnait intégralement à son épouse, au centime près. C'était en effet comme ça chez moi, et c'était déjà comme ça chez mes grands parents. Et je ne viens pas d'une famille exceptionnelle. C'était les autres, celles où la mari battait son épouse et dépensait presque tout son salaire au bistrot, qui était des familles anormales, et dont ceux qui n'étaient pas encore nés nous parlent tout le temps aujourd'hui pour expliquer ce qu'était le monde d'une époque qu'ils n'ont pas connue. Ce monde qu'ils nous décrivent de façon si convaincante, en s'appuyant sur des faits pourtant réels, ne correspond pas du tout à celui dans lequel j'ai vécu, alors que celui décrit pas Zémour correspond bien, lui, au monde de ma jeunesse.

On n'a jamais l'occasion de lire dans les journaux: "Hier, le train Paris-Bordeaux n'a pas déraillé." Par contre, quand un train déraille, surtout si les victimes sont nombreuses, si le sang coule à flot, si il y a de la cervelle collée au plafond, on peut lire des articles dans tous les journaux qui montrent que c'est une bonne affaire pour les journalistes, et ça reste dans les archives, et c'est en se basant là-dessus que des maîtres à penser plus ou moins objectifs, donc plus ou moins honnêtes et plus ou moins intelligents nous expliquent le passé. Si bien que, lorsque nos trains auront laissé la place à d'autres complètement différents, les gros malins qui consulteront les archives déclareront que, de nos jours, les trains déraillent et font de nombreuses victimes. Ensuite, le rabâchage fera le reste, tout comme rabâcher ce qu'on trouve dans les rapports de police et dans la colonne des fait divers d'un autre temps donne l'impression de tout savoir sur ce qu'on ne sait pas, mais qu'on prétend savoir.

Pour avoir vécu avant, pendant et après, si vous voyez ce que je veux dire, j'ai l'impression que non seulement les conditions de vie de la femme, par rapport à celles de l'homme, ne se sont pas améliorées, mais j'ai même l'impression qu'elles se sont détériorées. Toutefois, la question n'est pas de savoir ce que sont mes impressions. Le constat est désastreux et, au lieu de jouer avec la féminisation des noms et autres bricoles pour bébés de la maternelle, il faudrait chercher des solutions sérieuses au lieu de se masturber la cervelle et de s'attaquer au machisme là où il ne se trouve pas. Et, à ce sujet, je voudrais signaler une toute petite chose qui me chatouille. Au cours de l'émission espagnole, un journaliste à dit que de jeunes femmes qui échappent à de mauvais traitements physiques, acceptent de mauvais traitements moraux, sans mêmes se rendre compte qu'elles sont maltraitées, et qu'on ne peut pas réagir quand on est victime sans s'en rendre compte. Tous les participants à cette émission ont été totalement d'accord avec lui, et moi, je me demande si ce monsieur a bien compris ce qu'il a raconté. Comment fait-on pour être victime sans savoir qu'on souffre d'être victime, alors qu'on ne devrait pas acepter d'être victime, même si on ne sait pas qu'on est victime, mais que c'est très difficile de refuser d'être victime quand on ne sait pas qu'on souffre d'être victime? Car c'est bien ce que ce monsieur nous explique! Non?  

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte                          

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