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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
4 mai 2015

Des solutions qui n'en sont pas

Vous êtes au courant? On augmente le nombre de bateaux de surveillance qui sillonnent la Méditerrannée, afin de mieux secourir les malheureux en détresse qui se lancent désespérément sur les flots avec la ferme intention d'immigrer chez nous. Il n'y a pas si longtemps que, sur ce blog, je demandais si nous ne devions pas envisager de créer des lignes maritimes régulières gratuites, permettant à ces braves gens de voyager confortablement, en toute sécurité. Au cas où cela serait établi, j'affirmais mon approbation, en manifestant cependant mon désir d'être informé du prix à payer par chacun de nous. Or, pour l'instant, on nous annonce que des bateaux seront plus nombreux, ce qui n'empêchera pas ces migrants de voyager dans des conditions périlleuses et inhumaines mais, même si nous devinons que le contribuable italien, et sans doute le contribuable d'autres pays européens, va mettre la main à la poche, car faire naviguer ces bateaux coûte cher, on ne nous dit pas du tout combien ça va coûter à chacun d'entre nous. Plus grave encore, nous ne savons pas très bien ce qu'on fera de ces gens. Comment et où allons-nous les loger? Combien cela va-t-il coûter, et à qui? Comment leur procurerons-nous un bon travail bien payé? A moins que nous leur offrions une bonne petite vie confortable sans qu'ils travaillent? Nous trouverons sans doute quelques âmes charitables pour accueillir cette dernière proposition avec joie? Voilà quelques unes des questions qu'on n'entend pas souvent poser, et qu'il faudrait pourtant poser sérieusement. Mieux encore, il faudrait y répondre.

C'est bien beau d'être une âme charitable qui crie son indignation parce que ces pauvres gens meurent en mer, ou vivent dans un dénuement insupportable lorsqu'ils en réchappent; ça donne surtout bonne conscience. Mais chaque fois, les indignés charitables s'indignent parce que les autres, ou les Etats, ne secourent pas assez ces malheureux. Et la bonne conscience de ces âmes charitables est directement proportionnées à la grandeur de leur indignation, et au nombre de bols de soupe plus ou moins chaude qu'elles distribuent. En quand elles vont jusqu'à offrir une vieille couverture aussi miteuse que mitée, leur indignation et leur bonne conscience n'ont d'égale que le mépris qu'elles éprouvent envers les pas bonnes âmes pas charitables, qui ne vomissent pas leur indignation avec la même arrogance. Je n'ai pas besoin de faire de grands effort pour les comprendre, ces âmes charitables, mais reconnaissez que c'est facile d'être indigné et d'avoir bonne conscience quand on évite de se poser les questions que je viens de poser. C'est tellement facile que c'est même un peu trop facile. Et tout à coup, c'est moi qui crie mon indignation! Car je suis indigné que ces gens indignés et bien pensants pensent si peu et si mal, au lieu de regarder la réalité en face. Accueillir ces réfugiés, les secourir, c'est bien, car c'est toujours bien d'aider ceux qui sont dans le besoin, mais, dans le cas présent, ça ne résoud absolument rien. Comprenons bien que plus nous importons de misère, plus nous avons de misère chez nous, sans empêcher les autres d'en avoir chez eux. Et n'oublions pas que ces réfugiés importent aussi chez nous, leurs rivalités et autres querelles qui ont conduit chez eux à des guerres sanglantes et à la misère qu'ils fuient.    

Si les âmes charitables ne se décident pas à poser le problème comme je le présente, afin de trouver de vraies solutions, tôt ou tard, il y en a qui nous en imposeront, des solutions, qui risquent de déplaire à bien des indignés, et pas seulement à eux.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte                         

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