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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
25 janvier 2016

Cours de droit maternelle première année

Vous êtes au courant? De vilains juges viennent de condamner de pauvres camarades travailleurs syndicalistes, sous le prétexte que ces derniers ont malmené et séquestré des cadres ou des patrons, et sacagé des équipements qui ne leur appartenaient pas. On voit bien que ces juges ne savent pas ce que c'est que d'être outrageusement exploité par des patrons qui, un beau jour, décident de ne plus vous exploiter outrageusement, ni autrement. 

Je raille, mais je comprends d'autant mieux la colère que peuvent éprouver des employés mal traités par leur employeur, qu'il m'est arrivé d'être un employé mal traité et méprisé par des patrons et des cadres, qui finissaient par être méprisables, à force d'être méprisants à l'égard de leurs employés. Et je comprends d'autant mieux la colère que peuvent éprouver des employés qu'on met à la porte avec les plus grand mépris, que j'ai été mis à la porte d'une manière injuste, par des employeurs malhonnêtes et méprisants.

Souvenons-nous quand même que dans un Etat de droit, la pire des crapules peut, au vu et au su de tout le monde, commettre les pires crapuleries en toute impunité, à la condition de commettre ses crapuleries sans commettre le moindre délit, parce que, lorsqu'il n'y a pas de délit, toute intervention serait arbitraire, illégale, et l'Etat de droit ne serait pas respecté. Par contre, si jamais la meilleure des personnes commet le moindre délit, même si c'est pour accomplir les meilleures choses, cette brave personne doit être jugée et condamnée conformément à la loi, ou, dans le cas contraire, on sortirait encore de l'Etat de droit.

Conclusion: si les juges ont condamné ces camarades travailleurs, séquestreurs et sacageurs, conformément à la loi, ils n'ont fait que leur travail et, étant donné qu'ils sont payés pour ça avec l'argent du contribuable, c'est bien la moindre des choses. Ensuite, je voudrais qu'on m'explique comment on peut obliger des gens à continuer leur activité, quand ils ne veulent pas, à tort, ou à raison, continuer à gérer une entreprise. Au lieu d'user et d'abuser du pouvoir de nuisance, il va sans doute falloir que nos syndicalistes apprennent à constituer des sociétés qui reprennent une activité, en garantissant des conditions de travail et un salaire dignes à leurs employés, au lieu de commettre des délits et de brutaliser des gens.

De deux choses l'une: ou l'activité de l'entreprise rapporte de quoi financer les coûts d'exploitation en offrant des salaires et des conditions de travail corrects et, avec l'aide des syndicats, le personnel doit pouvoir reprendre l'affaire, ou l'activité de l'entreprise ne rapporte pas de quoi financer tout ça, et je ne vois pas comment le personnel et les syndicats pourraient honnêtement exiger que d'autres continuent à gérer cette entreprise, alors qu'ils ne sont pas capables de le faire eux-mêmes.    

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte.                

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