L'indépendance

Vous êtes au courant? Il y a des Corses qui réclament l'indépendance de la Corse depuis déjà pas mal de temps, et voilà que les Anglais demandent la leur, mais eux, c'est de l'Europe qu'ils veulent être indépendants. Cela gêne énormément les chefs d'Etat des nations les plus prestigieuses de la Communauté Européenne, qui n'ont pas plus envie que l'Angleterre ait son indépendance, que la France n'a envie d'accorder la sienne à la Corse. Et ils le disent haut et fort: "La deuxième puissance économique européenne ne peut pas sortir de l'Europe! Ce serait une catastrophe pour l'Europe! Ce serait une catastrophe pour l'Angleterre!" Tout comme on nous dit que ce serait une catastrophe pour la Corse et pour la France, si les Corses obtenaient leur indépendance. Vous trouvez que j'exagère? Bien sûr, que j'exagère, puisque je blague. Mais...... 

Comme je l'explique régulièrement en fonction de ce qu'on annonce dans mon poste de télévision, le démocrate radical que je suis, ne comprend pas qu'on puisse se dire démocrate, et ne pas respecter la volonté d'un peuple. Que le désir d'un peuple nous plaise, ou nous déplaise, quand on est démocrate, on respecte la volonté du peuple. C'est pourquoi, avec moi, comme j'ai l'habitude de le déclarer, celui qui demanderait son indépendance ce soir tard, l'aurait demain matin de bonne heure. Et il y en a d'autres qui ne veulent pas leur indépendance, mais qui l'auraient quand même. En effet, juste comme exemple, on pourrait célébrer un référendum en Corse pour savoir si la majorité du peuple corse veut son indépendance, mais on pourrait aussi en organiser un sur le continent, pour demander au peuple français du continent si sa majorité décide de se débarrasser de la Corse, ou accepte de continuer à supporter ses turbulences. Et si on ne ment pas quand on se dit démocrate, il va de soi que cela vaut pour tous les peuples de la communauté française, au niveau de la France, et pour tous les peuples de la communauté européenne, au niveau de l'Europe.

En bonne justice, la loi doit être la même pour tous, et être appliquée de la même façon pour tous. Donc, toujours comme exemple, si les Corses veulent faire partie de la France, la loi doit être la même pour eux, que pour ceux du continent, et être appliquée de la même façon en Corse, que sur le continent. Par conséquent, il n'y a pas à discuter de spécificité Corse si les Corses restent français. La spécificité corse, au niveau de la loi, ne peut s'appliquer que dans l'indépendance de la Corse. Et, vous n'allez pas le croire, mais au niveau de l'Europe, c'est pareil. Non seulement il faut laisser partir ceux qui veulent partir, mais il faut exclure ceux qui ne respectent pas la règle commune. Et ce n'est pas parce que des pays abandonneront l'Europe ou qu'on les exclura, qu'elle ne résitera pas. C'est même le contraire car, de toute évidence, si on accepte les conditions de chacun, il n'y aura plus de règle commune. C'est à dire que l'Union Européenne sera non seulement ingérable avec des lois spéciales pour chaque Etat, mais elle n'existera même plus, du fait qu'il n'y aura plus rien en commun, pour faire fonctionner ces Etats ensemble.

C'est évident. Non?

Je me demande si, pas hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point." 

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte