L'échec européen

Texte écrit quelques jours avant le référendum

Vous êtes au courant? Avec le genre de présidents que nous avons l'habitude d'élire, au lieu d'avoir une belle reine, et avec l'actuel François II de Hollande, et avec nos grèves à répétition, et nos défilés du 14 juillet, et nos rues qui disparaissent sous des montagnes d'ordures à cause des grèves, les anglais ne nous supportent plus. A tel point qu'ils sont nombreux à vouloir que leur pays ne fasse plus partie de la CE. J'ai même entendu parler d'un référendum à ce sujet. Vous vous rendez compte? Moi, je ne savais même pas que le Royaume Uni en faisait partie, de la CE.

Dans ma petite tête, j'avais pensé que les pays qui font partie de la CE on les mêmes règles européennes et la même monnaie, puisque l'euro est la monnaie unique des pays membres. Et on ose pourtant nous dire que l'Angleterre en fait partie, alors que ce pays a sa monnaie et nous a fait l'honneur de daigner adhérer à l'Europe, à la condition de bénéficier de règles particulières, tellement particulières que les exigences de ce pays étaient intolérables. Et on ose appeler ça, faire partie de l'Europe?! Si bien que non seulement la CE n'aurait jamais dû accepter l'Angleterre en acceptant des conditions inacceptables, mais il serait même absolument normal que, au contraire, on chasse un pays qui impose d'avoir des règles européennes particulières, pour lui tout seul. Cela est inacceptable! Ou alors, la Suisse aussi, pourrait prétendre faire partie de la CE. C'est effectivement inacceptable dans ces conditions et, excusez-moi d'insister, l'Europe a bel et bien accepté l'inacceptable. Et aujourd'hui, au lieu de voir l'ensemble des membres de la CE parler de les exclure complètement du groupe, avec leurs exigences inacceptables, c'est plus ou moins la moitié des Britanniques qui, au lieu d'être reconnaissants des faveurs qu'on leur a accordées, parlent de quitter la CE. Comme quoi, il ne faut jamais accepter l'inacceptable, sous aucun prétexte.   

Lorsqu'on se trouve dans une situation, on n'a peut-être pas fait ce qu'il fallait pour s'y touver, dans cette situation, mais ce qui est sûr, c'est que ce qui a été fait, n'était pas ce qu'il fallait faire pour ne pas s'y trouver, dans cette situation. Et en méditant là-dessus, force est de constater que l'Europe nourri une énorme bureaucratie et un système représentatif qui coûtent si cher à ses contribuables, que les camarades citoyens européens de tous les pays membres se demandent si ça vaut la peine de payer si cher, juste pour perdre son indépendance au profit du parlement européen, parce qu'on a oublié l'essentiel: la démocratie. Et c'est moi qui suis encore obligé de rabâcher comme un vieux chnoc que la démocratie, c'est le fait d'agir selon la volonté de la majorité du peuple, et que la majorité du peuple, ça commence à la moitié, plus une personne. Vous me croyez, au moins?! Pourquoi vous mentirais-je? 

Par conséquent, nous ne pouvons construire une Europe démocratique que si elle est gouvernée selon la volonté du peuple européen qui se compose de tous les peuples des Etats membres, mais, en même temps, chaque Etat qui la compose doit être tout autant gouverné selon la volonté de son propre peuple, ou il n'y a pas de vraie démocratie européenne. Voilà ce qui n'est apparemment pas venu à l'esprit de nos intellectuels et de nos élus qui se disent démocrates, alors que toute la construction européenne aurait dû se faire à partir de ces principes. En effet, si un peuple ne peut pas décider de voter quand il le veut pour adhérer ou pour quitter la CE, c'est que ce pays et la CE ne sont pas des démocraties, mais des mensonges de démocratie. Et, du même coup, si les institutions européennes ne permettent pas au peuple européen, composé de l'ensemble des peuples de la communité européenne, de voter pour accepter un nouveau membre, ou pour en exclure un ancien, l'Europe n'est pas une démocratie. Après ça, on s'étonne que les peuples qu'on prive de leur souveraineté à cause de l'Europe, veuillent la quitter pour la récupérer, et on crie au fascisme. Ce serait rigolot si ce n'était pas si triste! 

Par ailleurs, si elle ne peut pas supporter sans dommage l'arrivée d'un nouveau, ou le départ d'un de ses Etats membres, c'est que la CE a été mal conçue, parce que ses fondateurs et la plupart de nos intellectuels et politicards oublient que le monde étant en perpétuelle évolution, tout ce qui n'a pas encore été fait doit pouvoir se faire, et tout ce qui a déjà été fait doit pouvoir se défaire démocratiquement, si on est des démocrate, ou le manque d'adaptablité sera fatal. En d'autres termes, nos maîtres se sont si bien préoccupés de ce qu'ils pensaient, lorsqu'ils s'attaquèrent à la construction européenne, et ils continuent si bien à s'occuper de ce qu'ils pensent, au lieu de s'occuper de ce que nous savons de la réalité, que leur création de l'Europe contient les ferments de sa propre destruction, notamment parce qu'on refuse d'exclure les membres qui ne respectent pas les règles communes.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte