Dallas

Vous êtes au courant? A une certaine époque déjà relativement lointaine, le sieur Coluche nous faisait rire en disant: "Nous, les truands, quand nous faisons un coup, nous sommes obligés de dire: N'ayez pas peur, nous ne sommes pas de la police." Il est vrai qu'en ce temps-là, nos policiers avaient malencontreusement laissé échapper quelques coups de feu malencontreux, qui avaient fait quelques malheureuses victimes. Nos policiers étaient-ils des assassins dont le passe-temps favori consistait à assassiner les gens? Non, bien sûr que non, mais ils avaient quelques bonnes raisons d'être nerveusement fébriles, ce qui les rendait un peu trop chatouilleux de la gâchette.  

Le nombre de citoyens blessés et tués par des policiers aux USA est extrêmement important et, à en croire ce qu'on en dit dans mon poste de télévision, il se trouve que les victimes de la police sont le plus souvent noires. Si c'est parce que ces policiers sont recrutés parmi des criminels racistes qui deviennent policiers pour pouvoir assassiner impunément des noirs, cela ne doit pas être difficles à vérifier et il ne doit pas non plus être difficile de trouver les recruteurs coupables pour les châtiers, tout en éliminant ces criminels racistes de la police. Mais j'ai bien peur que la situation soit beaucoup plus compliquée; il se pourrait que les policiers des USA soient aussi chatouilleux de la gâchette, parce qu'ils ont peur, surtout quand ils doivent contrôler des noirs. Si jamais le nombre de policiers blessés et tués en service est assez élevé pour expliquer cette nervosité, nous avons une cause, mais encore faut-il trouver le remède et l'administrer, ce qui n'est pas le plus simple.

Il semble bien que les noirs et les blancs des USA n'arrivent pas à former un peuple et, hélas, contrairement à ce que nous expliquent des membres de l'élite planétaire, et peut-être même interplanétaire, il ne suffira pas de réglementer la vente d'armes dans ce pays, ni de faire des lois anti-racistes, ni d'élire des noirs à la tête de l'Etat, et encore moins d'instaurer des règles injustes au détriment des blancs, en pratiquant la discrimination prétendue positive à l'avantage des noirs, que les blancs trouvent inévitablement injuste. Former un seul et unique peuple, uni et solidaire, demande bien d'autres choses qui prennent racines dans le passé, alors que le présent des USA plonge ses racines dans l'esclavagisme dont les noirs étaient victimes. Comme si cela n'était pas suffisant, l'immigration des "Latinos" de plus en plus nombreux complique encore la situation, avec cette troisième entité qui s'ajoute aux deux premières qui ont déjà du mal à s'entendre pour former un peuple uni. Sans oublier les Indiens qu'on oublie toujours. 

Encore hélas, dans quelques décennies, malgrè les bonnes intentions des gens bien intentionnés, il se pourrait que nous connaissions une situation analogue ou pire en Europe mais, cette fois, avec les Européens de souche qui se trouveront en minorité, dominés et malmenés par la majorité issue de l'immigration, à moins que ce soit la majorité issue de l'immigration qui se trouve dominée et malmenée par la minorité de souche européenne. Pour éviter cela, que ce soit dans un sens, ou dans l'autre, il faudrait réussir à vraiment former un seul et unique peuple avec tout cet assemblage d'entités venues d'un peu partout. Ce serait bien, mais comment fait-on ça? J'aimerais bien qu'on me l'explique et qu'on s'y mette tout de suite.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte