Empichemunete

Vous êtes au courant? Il y en a qui veulent empêcher Trump. Je le sais, on en a parlé dans mon poste de télévision. Par contre, ce que je ne sais pas, c'est ce que vous en pensez, mais moi, je trouve ça cruel. Et j'ai de bonnes raisons pour cela, du fait que j'ai moi-même été empêché par une personne qui prenait son temps dans les toilettes, alors que j'avais un besoin urgent d'y entrer, pour satisfaire urgentement un besoin urgent. Et je vous assure que non seulement un tel empêchement est infiniment pénible, mais si on vous empêche trop longtemps, ça finit par une catatrophe catastrophique sur laquelle je ne m'étendrai pas davantage, de peur d'évoluer sur un terrain gras, glissant, mal odorant, nauséabond, immonde, et sur un retour honteux à la maison dans des vêtements souillés, avec les autres passagers du métro qui vous foudroient du regard.

Mais, me direz-vous, il ne s'agit absolument pas d'un empêchement de ce genre. Il s'agit en réalité d'un "impeachment", ce qui correspond, en anglais, au mot français "révoquer", ou à "destituer". Et là, ébahi par votre savoir et votre intelligence, je vous demanderai pourquoi, quand ces gens parlent français à la télévision, ou ailleurs, ils disent impeachment, au lieu de dire révocation, ou destitution. Est-ce pour me faire méchamment sentir à quel point ils sont instruits et intelligents par rapport à ma petite personne, ou parce qu'ils sont tellement ignares qu'ils ne connaissent pas les mots français destitution et révocation? Vaste question à laquelle, je l'espère, quelqu'un me donnera un jour une réponse que mon petit cerveau sera capable de comprendre.

En attendant, toutes ces affaires de vocabulaire nous font oublier le principal, et le principal, c'est qu'une partie importante de la classe politique américaine veut destituer, ou révoquer, Trump, parce que son fils a rencontré une belle madame russe qui lui a fait des confidences sur l'oreillé, ou allieurs que sur l'oreillé, mais d'autant plus gênantes pour la non moins belle Hillary Clinton, que ces informations auraient pu lui faire perdre les élections au profit de Trump. Tout le monde comprendra que ces révélations gênantes pour la pauvre Hillary devraient être extrêment gênantes pour cette pauvre Hillary, puisque ce sont des révélations gênantes révélées pour la gêner. N'est-ce pas? Et bien non! Ces révélations gênantes qui devraient gêner Hilary Clinton ne la gêne pas du tout! C'est à Trump que la révélation de cette affaire fait du tort, parce que ses adversaires politiques parlent de collusion avec l'ennemi! Non, avec l'ennemi, peut-être pas, mais avec la Russie, certainement.

Est-ce que, logiquement, cette affaire des révélations faites au fils de Trump ne devrait pas faire au moins autant de tort à la belle Hillary qu'à cet espèce de Trump? A vous de voir, mais le moins qu'on puisse dire, c'est que le monde de la politique est drôlement étrange. Pas vrai?

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte.

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Bise