Les retraités dans la rue

Vous êtes au courant? Les retraités descendent dans la rue pour protester contre les mesures adoptées par notre bien aimé nouveau président de la prépublique française. Il vaudrait mieux arrêter d'embêter ces vieux acariâtres aigris par la vieillesse, parce que si ça continue, vous allez voir qu'ils vont se mettre en grève! Et si jamais ils se mettent en grève, ça va faire mal!!! Pas vrai? Et étant un petit retraité moi-même, j'espère que tout le monde va nous soutenir. Il faut bien reconnaître que les mesures macronnaises nous font perdre un peu d'argent, et que lorsqu'on n'a que sa petite retraite pour vivre, rien que quelques dizaines d'euros en moins, ça se fait cruellement sentir. Si bien que les petits retraités, comme moi, souhaiterions avoir une augmentation de nos revenus, plutôt qu'une diminution. Evidemment, vous me direz que tout le monde souhaite avoir une augmentation de ses revenus, plutôt qu'une diminution. Et là, tout à coup, je me demande si nous avons bien tout compris.

Avec quoi voulez-vous qu'on finance les retraites, sinon avec ce qu'on prend sur le travail des camarades travailleurs en activité? Donc, plus on augmente le revenu des retraités, plus on fait diminuer celui des camarades travailleurs qui ne sont pas contents. Mais qu'à cela ne tienne, dirons-nous alors, il suffit d'augmenter les salaires des camarades travailleurs. Oui, mais comme il m'est déjà arrivé de le rappeler, les patrons vont-ils aller faire des ménages, la nuit de le dimanche matin, pour financer leurs coûts de production? Non, car même si les patrons le voulaient, ce serait impossible. Par conséquent, comme les salaires font partie des coûts de production, ils ne peuvent qu'inclure les salaires dans leurs prix de vente, et cette augmentation des salaires fera augmenter les prix de vente, ce qui fera diminuer le pourvoir d'achat du camarade citoyen, qu'il soit actif, ou retraité. Et vous verrez que vous pouvez retourner cela dans tous les sens en faisant payer les patrons ou les autres, d'une manière, ou d'une autre, vous arriverez toujours au même résultat avec, dans bien des cas, une diminution du pouvoir d'achat qu'on prétend faire augmenter. Et avec ça, une perte de compétitivité de nos entreprises, ce qui fait perdre de nombreux emplois

Depuis combien de temps jouons-nous à ce petit jeu? Depuis longtemps? Depuis des siècles? Nos conditions de vie se sont certes bien améliorées, mais si vous tenez compte du gain de productivité que nous offre le progrès technique, vous constaterez que les coûts de production auraient dû diminuer dans les mêmes proportions, et que cette diminution des coûts de production aurait dû faire diminuer les prix de vente dans les même proportions, ce qui aurait fait augmenter notre niveau de vie dans les mêmes proportions. Pas vrai? Alors, me direz-vous, pourquoi les prix ne cessent-ils d'augmenter, au lieu de diminuer grâce au progrès technique? Hein? Parce que, de toute évidence, le progrès technique fait baisser les coûts de productionn d'un côté, mais de l'autre, nous les faisons augmenter en faisant augmenter les charges des entreprises avec toutes sortes d'exigences qui, contrairement à ce que nous croyons, nous coûtent plus qu'elles nous rapportent, du fait que ces charges qui augmentent sont inévitablement reportées sur les prix de vente, ce qui fait baisser notre pouvoir d'achat qu'on s'pplique à faire augmenter en faisant augmenter les salaires. Vous comprenez? Si oui, c'est que vous êtes gentil. Et pourtant, il vaudrait mieux comprendre. Et il sembles que personne, pas même les grands économistes de grand renom, ne comprendre qu'en faisant diminuer les prix grâce à une baisse des charges des entreprises, ça ferait augmenter le pouvoir d'achat du camarade citoyen. Et nos démagogues de politicards, de manière à se faire passer pour de grands intelligents et de bons Samaritins, trouvent toujours le moyen de nous convaincre de faire des dépenses dont nous sommes les bénéficiaires, alors que ces dépenses sont toujours financées avec ce qu'ils retirent de notre pouvoir d'achat, quelque soit le niveau du circuit économique où ils effectuent le prélèvement nécessaire à financer ces dépenses. Le comble, c'est qu'il leur arrive probablement d'être sincères!

Et bien, mes bien chers frères, mes bien chers soeurs, et les autres, après vous avoir bien ennuyé avec ça, je vous conseille de lire le texte qui précède celui-ci. Avec le mode de financiation de l'ensemble des dépenses que je propose dans ce texte, on en aurait terminé avec toutes ces bidouilles, et les choses seraient claires. Tellement claires, que nous ne nous laisserions plus prendre aux leurres qu'ils brandissent devant nous yeux, ni à ceux que nous y brandisson nous-mêmes. Et les retraités, dans tout ça? Ils n'auraient qu'à conseiller aux jeunes qui payent pour eux de donner le bon exemple à leurs enfants, car leur tour viendra. 

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît que nous sommes cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte

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Bise