Drogue et prostitution

Vous êtes au courant? Une nuit, un peu avant l'heure du crime, j'ai vu Hondelatte dans mon poste de télévision, alors qu'il présentait son émission du soir sur I>télé. Et il n'était pas seul, le coquin. Il se trouvait en compagnie d'une ancienne prostituée qu'il écoutait attentivement, pendant que cette dernière expliquait que, pour défendre ces dames, il faut punir les messieurs ayant recours à leurs services, au lieu d'interdire la prostitution.  Et moi, j'ai tout de suite compris que c'est comme pour les drogues interdites, mais à l'envers. 

Pour défendre les drogués qui consomment des drogues interdites, il y a déjà longtemps qu'on permet plus ou moins officiellement, selon les pays, d'acheter et de posséder de ces substances pour sa consommation personnelle, qu'on peut personnellement consommer, ou partager avec quelques amis, si on a bon coeur. Et, depuis, le nombre de ces drogués n'a fait qu'augmenter. C'est normal, puisque cela n'empêche pas les drogués qui consomment des drogues interdites, d'acheter, de posséder et de consommer ces drogues interdites, ils les achètent, et les consomment, ce qui, vous en conviendrez, ne les protège pas beaucoup. D'autant plus qu'ils ne se gênent pas pour consommer en même temps du pinard et fumer du tabac. Mais, heureusement, on s'en prend aux producteurs et aux trafiquants, qui sont de véritables criminels, qui ruinent la santé de ces pauvres drogués, qui ont le droit d'acheter ces drogues, pour faire gagner de l'argent à ceux qui la leur vendent. Et, forcément, moins les drogués sont pourchassés, plus ils achètent et consomment facilement, et plus ils sont nombreux. Du coup, c'est de plus en plus lucratif de trafiquer, et plus c'est lucratif, plus les marchants sont nombreux, même si on leur fait la chasse. Cercle vicieux. Non? 

J'ai connu un temps où, dans des pays comme la France, rares étaient les drogués usant d'autres substances que le tabac et l'alcool, ce qui me paraît plus que suffisant. Et ces quelques drogués se trouvaient principalement dans les milieux les plus favorisés de la société. Il faut dire qu'en ce temps-là, dans ce domaine, on ne bricolait pas. Si on n'avait pas le droit de vendre, on n'avait pas le droit d'acheter, de posséder et de consommer. En faisant la chasse au clients, le vendeur avait du mal à gagner autant d'argent et, du coup, les candidats à cette activité criminelle étaient moins nombreux. D'autant plus qu'on leur faisait la chasse, à eux aussi.

Quant à la prostitution, on nous explique que pour en protéger les dames, il faut qu'elles aient le droit de se prostituer. Et elles ne vont pas tomber dans la prostitution parce qu'elles ont le droit de se prostituer? Reconnaissons-le, il ne faut pas manquer d'imagination, pour imaginer ça. Dès qu'on l'autorise sous le prétexte que l'interdire est porter atteinte aux libertés individuelles, on tombe dans la même impasse qu'avec la drogue, qu'on interdit de vendre, mais qu'on à le droit d'acheter, sauf qu'avec la prostitution, on aurait le droit de vendre, mais pas celui d'acheter.

On aura beau châtier les clients, de toute évidence, si la prostitution est autorisée, des réseaux vont s'oragniser pour l'attirer, le client, et pour lui permettre de consommer en toute tranquilité. Donc, si on tient à ce que la prostitution se pratique, disons-le franchement, et admettons que c'est pour cela qu'on l'autorise. Ou si on n'en veut pas, disons-le franchement, et interdisons-là franchement, en s'attaquant aux clients, aux prostituées et aux proxénètes. Il y en aura quand même, mais beaucoup moins, pour des raisons tellement évidentes, qu'il me semble inutile de les expliquer.  

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte