Les sacs en matière plastique

Vous êtes au courant? Les sacs en matière plastique vont bientôt être interdits. En effet, les membres de notre gouvernement bien aimé, sous l'autorité incontestable de François II de Hollande, avec la collaboration dévouée et efficace de madame le ministre de l'écologie, ou ministre d'un truc comme ça, après avoir énormément travaillé d'une manière extrêmement coûteuse qui nous coûte cher, ont pris une décision qui va changer la face du monde, ils ont décidé d'interdire l'utilisation des sacs en matière plastique dans notre beau pays. Combien ça va coûter et est-ce que ça va rapporter quelque chose? Je ne sais pas. Mais ce que je sais, c'est que ces braves gens continuent plus que jamais à prétendre que nous avons besoin d'une poussée démographique supérieure à 0,8% par an, soit plus de deux fois la population d'une ville comme Bordeaux, et d'une croissance économique d'au moins 2%, voir 3%. Et c'est là que nous voyons à quel point ces gens sont des génies, qui ont été élus par un peuple génial! 

Eh oui, je suis moqueur. Mais dites-moi, vous qui ne l'êtes pas, que va-t-on utiliser à la place des sacs en matière plastique? Des sacs en papier, évidemment. Et pour ne pas détruire nos forêts, ces sacs seront fabriqués avec du vieux papier. Oui, bien sûr, mais avec plus de deux fois la population d'une ville comme Bordeaux en plus tous les ans, et une croissance d'au moins 2% par an, faites le compte de ce qu'on va polluer en plus et, en supprimant les sacs de matière plastique, comptez également les quantités supplémentaires de papier dont on va avoir besoin. Vous allez vite constater que cela va obliger à abattre un nombre toujours plus grand d'arbres, et qu'il faudra bien, avant qu'il soit trop tard, comprendre qu'il vaudrait mieux commencer par calculer comment nous allons devoir nous y prendre pour mettre fin à cette poussée démographique, qu'on nous dit indispensable. 

Les régulateurs naturels. 

Lorsqu'une espèce, pour une raison ou une autre, prolifère d'une manière démesurée, elle finit par épuiser le milieu qui ne lui offre plus de quoi se nourrir; les individus s'affaiblissent, tombent malades et meurent de faim et de maladie. Cette prolifération entraînant également une promiscuité qui favorise la transmission des maladies, le nombre d'individus revient rapidement à un niveau supportable par le milieu, dans l'intérêt de l'espèce, quand les épidémies ne vont pas jusqu'à  provoquer l'extinction de l'espèce. Et puis, chez certains animaux, une  prolifération excessive entraîne aussi une lutte mortelle pour la défense d'un territoire, dont un crève-la-faim veut chasser le propriétaire. Nous n'échappons pas à cette règle.Tous ces fléaux font partie des éléments régulateurs qui pourraient éviter à l'humanité de détruire son milieu, mais aussi, avec les armes modernes, ces fléaux pourraient tout autant détruire la planète, et nous avec. Et puis, ce sont des fléaux, dont je n'ai pas plus envie que vous d'être victime. Or, nous luttons pour sauver les gens de la famine, nous luttons contre les épidémies, nous nous disons tous pacifistes, ou nous devrions l'être, mais, en même temps, nous faisons ce qu'il faut pour provoquer ces fléaux, ou éléments régulateurs naturels, en proliférant toujours davantage. 

Quand comprendrons-nous que cette prolifération est mortelle pour notre espèce, pour la planète, même avec le prétendu développement durable? Va-t-on attendre d'avoir un habitant au mètre carré, ou aurons-nous compris avant qu'il ne soit trop tard?

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte.