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Régis Ducon Lajoie la Marée Monte
16 octobre 2014

Moins de prélèvements en Italie

Vous êtes au courant? Le gouvernement italien, sous l'autorité du beau Renzi, cherche à réduire les coûts de production, en diminuant les charges qui pèsent sur les entreprises italiennes, dans l'espoir que cette mesure les rendra plus compétitives. Pourquoi faire cela? Bien évidemment, pour qu'elles vendent plus facilement le fruit de leur travail, afin de créer des emplois et des recettes fiscales, ce dont l'Italie a grand besoin.

Vous vous en doutez, il y a ceux qui sont pour, il y a ceux qui sont contre, et cela nous offre de belles empoignades télévisées. Justement, j'ai eu droit à une de ces joutes oratoires endiablées lorsque j'ai suivi avec intérêt l'émission Ballaro du 14 10 14, présentée par l'élégant Massimo Giannini, et diffusée par la RAI internationale. Alors que la majorité des participants à cette émission étaient d'accords avec cette mesure, un beau jeune homme a fortement protesté. Selon lui, le problème ne vient pas des coûts de production, mais du manque d'investissements. Et, à sa façon de durcir le ton et de couper la parole à la dame qui voulait lui expliquer que de baisser les taux de prélèvement était une bonne chose, j'ai pu contater qu'il est tout aussi mal poli, que convaincu de ce qu'il raconte. 

Oui, il l'a affirmé avec l'autorité d'un expert, il suffirait d'investir quelques milliards pour créer les emplois dont l'économie italienne a besoin. Na! Quelques milliards par ci, quelques milliards par là, et hop, tout le monde a un bon travail bien payé, et l'Italie ne risque plus la cessation de payement qui lui pend au nez. C'est facile, non? Pourquoi ne pas le faire chez nous?

Ce monsieur ne connaît visiblement pas le principe des vases communicants, qu'on étudie au cours de sciences économiques de la maternelle première année. Pour créer des entreprises qui offrent des emplois, encore faut-il que leurs prix de vente soient compétitifs, et pour que les prix de vente le soient, compétitifs, quand on ne peut plus réduire les marges bénéficiaires, les coûts de productions se trouvant inévitablement dans les prix de vente, les coûts de production doivent être inférieurs à ceux des concurrents. Donc, quand on a un taux de productivité parmi les meilleurs au monde, et des salaires qui, eux, ne sont pas les meilleurs au monde, on ne peut plus faire baisser les coûts de production qu'en diminuant les taux de prélèvment fiscaux, et autres charges. Ce faisant, on obtient des coûts de production plus bas, donc des prix de vente plus bas, ce qui, avec le même salaire, fait augmenter le pouvoir d'achat du camarade citoyen. Le pouvoir d'achat de ce dernier augmentant, il achète, et ça donne du travail aux entreprises, qui ont alors besoin d'embaucher. Naturellement, dans ces conditions, les investisseurs nationaux et étrangers sont tentés d'investir dans ce pays, au lieu de se sauver à l'autre bout de la terre. Et,  les recettes de l'Etat étant basées sur un taux de prélèvement inférieur, mais pris sur un chiffre d'affaires nettement supérieur, se maintiennent, et finissent même par augmenter.

Voilà! Maintenant que vous avez compris le principe des vases communicants, en économie, soyez gentils avec cet Italien, et allez le lui expliquer, au lieu de le laisser se ridiculiser, parce qu'il n'a même pas le niveau maternelle première année.

Je me demande si, par hasard, Coluche n'avait pas raison quand il disait: "Il paraît qu'on est cernés par les cons. C'est vrai, mais on se rend pas compte à quel point."  

Régis Ducon Lajoie la Marée Monte                   

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